"On me dit tout le temps que les machines ont remplacé certains métiers. Oui, il faut faire attention, mais si on fait les choses bien, il y aura toujours de la place pour un savoir-faire ancestral."
Élève en terminale du bac pro ouvrages du bâtiment au lycée professionnel du bâtiment Hector Guimard
La forge de père en fille
Un rêve d'enfant
Aurélie a toujours voulu exercer le métier de forgeron, comme son père. "Mon père, il sait tout faire. Petite fille, je le voyais manipuler le feu, l’enclume et le marteau, je trouvais ce métier fabuleux. C’est tellement beau de pouvoir fabriquer quelque chose du début à la fin." Au début, elle était trop petite pour toucher à la forge. En grandissant, elle commence à mettre la main à la pâte et réalise de petites créations en fer forgé. "Mon premier objet : un escargot en métal, chauffé à la forge." Un moyen pour elle de passer du temps avec son père, et pour lui de lui prodiguer ses premiers conseils.
Soif d'indépendance et de découvertes
Aurélie ressent le besoin de quitter le giron familial. "Pas toujours facile d’apprendre en famille, d’autant que c’est mon grand-père qui a tout appris à mon père et qu’aujourd’hui, nous sommes 8 ou 9 cousins à exercer la même profession" Elle veut s’améliorer et tout connaître de son métier. "Quand je revois ce que j’ai fait, je trouve que c’est beau mais que j’aurais pu faire mieux. Il y a toujours eu des forgerons, c’est le plus vieux métier du monde ! J’ai envie de découvrir les usages et savoir-faire d'autrefois."
Première étape
Elle s'inscrit en bac pro métallerie, soucieuse d'apprendre les bases et d’assurer ses arrières. Il existe en effet plus de débouchés en métallerie qu’en ferronnerie. Mais dès l’année prochaine, elle veut revenir à sa vocation en préparant un CAP ferronnier d’art. "Quand je dis que je veux devenir forgeronne, les gens ont toujours la même réaction : 'Ah ! tu vas faire des épées ?' En réalité, un forgeron peut tout faire : restaurer le patrimoine, faire des objets d’art, intervenir dans les églises…" Sûre d'elle, elle est décidée à prendre son temps. Car, comme le dit son père : "Ton métier, tu l’apprendras toute ta vie."
Son métier en images : la métallerie
Un mot pour finir
"Mon rêve, ce serait d’aller au Québec pour apprendre la menuiserie. Et puis un jour, m’installer à mon compte pour faire de l’ameublement et de la restauration, en assemblant le bois et le fer."