Comment les emplois se transforment ?

Date de publication : 1er octobre 2020

Si les besoins fondamentaux ne changent pas, la manière de les satisfaire suit l’évolution des techniques et des modes de vie. Des emplois sont détruits, d’autres font leur apparition.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

L'automatisation de la production

Dans les grandes économies développées, grâce à l’automatisation de la production, la conception et la fabrication des biens sont assurées avec une très grande efficacité. D’où la décroissance des emplois industriels, et plus précisément du nombre d’ouvriers faiblement qualifiés. Une évolution encore accentuée par l’ouverture des frontières aux produits en provenance de pays émergents comme la Chine, le Brésil, l’Inde…

On ne traite plus les chèques à la main !

La diffusion spectaculaire des outils numériques dans l’industrie, mais aussi dans la construction et les services, a profondément modifié la structure de l’emploi au cours des dernières décennies. Et ce n’est pas fini ! L’informatique et les télécoms ont également transformé les grandes organisations dans les services (banque, assurances, administration…), supprimant de multiples tâches peu qualifiées et répétitives : fini, par exemple, le traitement des chèques à la main ! Des transformations qui se poursuivent avec la montée en puissance d’Internet, celle-ci venant également bouleverser les médias, les industries culturelles ou le commerce.

Il en résulte une croissance spectaculaire du nombre d’emplois liés au numérique (en 35 ans, le nombre d’ingénieurs en informatique a quasiment été multiplié par 10), pour concevoir, fabriquer et surtout installer les produits et services qui s’y rapportent. Plus généralement, l’ensemble des emplois techniques qualifiés n’a cessé de se développer au cours des dernières décennies. Une évolution qui devrait se poursuivre.

Il ne suffit pas de produire !

De même, le bon fonctionnement des entreprises mobilise un personnel toujours plus nombreux. Il ne suffit pas de produire, il faut trouver des financements, concevoir de nouveaux produits, acheter les biens et les services nécessaires à leur ­production, distribuer les produits et les services, convaincre les clients de les acheter, évaluer les résultats. On constate donc une croissance continue de multiples fonctions et des métiers correspondants : recherche et développement, gestion administrative et comptable, marketing, vente, publicité, communication, ­logistique et transport. À cela s’ajoutent certaines activités indispensables : entretien, sécurité, restauration collective…

Répondre aux besoins de la société

La montée des exigences des entreprises, en termes de niveau de formation des jeunes, a entraîné un développement massif du système éducatif, de la maternelle à l’université. Parallèlement, on a observé, avec la hausse du niveau de vie, un développement du système de santé – avec toujours plus de médecins, d’infirmiers et de pharmaciens – aussi bien en ville qu’à l’hôpital. D’où la forte progression des emplois liés à l’éducation, à la santé et, plus généralement, à l’action sociale.

Dans le même temps, le développement du temps libre – lié à l’allongement des études et du temps de retraite, à la réduction de la durée du travail – a accru la demande de loisirs et de culture et donc le nombre d’emplois dans les secteurs du tourisme, de l’action socioculturelle et sportive ou encore de l’hôtellerie-restauration.

Enfin, l’intégration massive des femmes dans l’emploi salarié a entraîné le développement des métiers prenant en charge des tâches assurées auparavant dans le cadre familial. D’où la forte progression des emplois d’assistants maternels, mais aussi dans la restauration collective ou l’industrie agroalimentaire, puisque l’on prend plus de repas hors du foyer et que l’on achète davantage de plats préparés.

Le chômage n’est pas une fatalité !

Le haut niveau du chômage, qui pèse fortement sur les jeunes et tout particulièrement sur les moins qualifiés d’entre eux, suscite aujourd’hui une inquiétude justifiée. Or l’économie française n’a jamais offert autant d’emplois qu’aujourd’hui. Certes, des millions de postes ont disparu dans l’agriculture et l’industrie au cours des dernières décennies mais, dans le même temps, un nombre supérieur d’emplois a été créé dans les services. On nous annonce que le numérique va encore détruire des emplois. C’est vrai ! Mais, au-delà des métiers que cette révolution va engendrer, notre société peut aussi en profiter pour consacrer plus de moyens à des besoins aujourd’hui mal couverts : accueil de la petite enfance, soins aux personnes âgées, etc.

Néanmoins, les nouveaux gisements d’emplois ne se limitent pas au care (santé et soins). L’augmentation des pratiques artistiques et sportives ainsi que le développement des repas pris à l’extérieur peuvent aussi se révéler de puissants moteurs de création d’emplois si nous disposons demain, grâce à la révolution numérique, de plus de temps libre. Enfin, la nécessité de faire face au dérèglement climatique devrait augmenter la demande dans de nombreux secteurs, comme dans la production d’énergies renouvelables, l’agro-écologie ou encore la rénovation thermique des bâtiments.


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