4,5 millions d’entreprises
La France compte 4,5 millions d’entreprises, dont seulement 6 000 ont plus de 250 salariés. Parmi ces dernières, on compte plus de 1 500 grandes entreprises publiques ou dont l’État est l’actionnaire majoritaire. Autant dire que les PME (petites et moyennes entreprises) sont largement les plus nombreuses ! En dépit du mouvement de concentration continu des entreprises, les PME et même les TPE (très petites entreprises, comptant moins de 10 salariés) conservent donc un poids déterminant dans l’économie et emploient près de la moitié des actifs en France.
Généralement moins sélectives dans leur politique d’embauche que les grandes entreprises, les PME offrent aux jeunes des possibilités d’insertion qu’ils ne trouveraient pas ailleurs. Bien des dirigeants de PME sont, en effet, prêts à donner leur chance à des profils moins diplômés. Parce qu’ils ont parfois eux-mêmes pris des chemins de traverse pour arriver à la tête de leur société et qu’ils ont connu des situations d’échec scolaire. Ou parce qu’ils valorisent d’autres critères que le diplôme dans leur stratégie d’embauche : voisinage, compétences pratiques. Enfin, la flexibilité même de la relation salariale dans les PME permet plus aisément de donner sa chance à un jeune sans diplôme, partant de l’idée que, s’il ne fait pas l’affaire, on n’hésitera pas à lui dire d’aller voir ailleurs…
Des situations très hétérogènes
Pour autant, l’image de la PME opérant sur un marché de proximité en mobilisant un personnel faiblement qualifié ne représente qu’une figure parmi d’autres de ces entreprises. Car le tissu des PME est très diversifié. Parmi les nombreuses PME qui travaillent en sous-traitance, certaines assurent en effet des tâches relativement peu complexes en mobilisant une main-d’œuvre aux salaires moindres que chez leurs donneurs d’ordres. Mais on compte également de multiples PME de spécialité, situées sur une niche particulière et qui emploient un personnel très qualifié, aussi bien dans l’industrie, dans les services que dans le bâtiment. Il existe notamment de nombreuses PME dans les services aux entreprises haut de gamme (conseil, ingénierie, publicité, etc.), mais aussi dans les secteurs des biens d’équipement, des logiciels ou des biotechnologies. Les « gazelles », ou entreprises technologiques au fort potentiel de croissance, sont d’abord des PME.
Par ailleurs, un quart des PME sont tournées vers l’international puisqu’elles y exportent leurs produits ou services. Et il y a parfois plus de différences entre des PME qui fonctionnent selon une logique patrimoniale ou familiale et des PME très innovantes (les start-up et les " licornes"), qu’entre ces dernières et de grandes entreprises. Enfin, de nombreuses enseignes recouvrent en fait des regroupements de PME, qui fonctionnent soit sur le mode coopératif (Système U ou Intermarché dans la grande distribution, Optic 2000 pour les opticiens ou Best Western dans l’hôtellerie), soit sur d’autres modes, tels que la franchise.
Des relations de proximité
Certes, dans une large proportion, les diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, voire ceux de l’enseignement supérieur, sont plus attirés par les grandes entreprises. Celles-ci sont cependant très sélectives à l’embauche. Il est vrai que beaucoup d’entre elles, en position dominante sur leur marché, proposent des salaires attractifs et offrent de nombreuses possibilités d’évolution interne à leurs salariés. Elles proposent en outre des avantages sociaux, comme des cantines d’entreprise, bien pratiques, mais aussi, de plus en plus, des crèches d’entreprise.
Par ailleurs, la présence syndicale et la représentation des salariés sont généralement mieux organisées dans les grandes entreprises, puisque la loi n’oblige pas celles de moins de 50 salariés à avoir des élus du personnel ou un comité social et économique.
Avantages et inconvénients
Mais de nombreux diplômés peuvent être attirés par le caractère moins formel des rapports humains dans les PME et par le sentiment de ne pas être juste un rouage dans une vaste mécanique. Travailler dans une PME, c’est voir directement le résultat de son travail et c’est souvent participer à la définition de la stratégie de l’entreprise.
Au final, la gestion des ressources humaines fait l’objet d’une plus grande souplesse au sein des PME. Une souplesse qui a les qualités de ses défauts et les défauts de ses qualités : des définitions de postes moins rigides, permettant plus de polyvalence, mais pouvant aussi procurer davantage de stress ; des relations marquées par une plus grande familiarité, qui peuvent être plus contraignantes, mais aussi plus chaleureuses et moins anonymes. Sachant, encore une fois, qu’entre la très petite entreprise artisanale de 5 salariés et la PME innovante de 150 salariés, il y a de grandes différences qui résultent non seulement de la taille de l’entreprise, mais aussi de son activité et de la culture imprimée par la personnalité de son dirigeant.