Partir à l'étranger
Date de publication : 20 novembre 2023
Tous les ans, les établissements d'enseignement supérieur allemands accueillent des milliers de jeunes Français. Études de médecine, de droit, d'art ? Apprentissage de la langue, stage en entreprise, "job" ? Quelle que soit la teneur de votre projet, voici des infos nécessaires à votre préparation.
Les établissements d'enseignement supérieur allemands proposent des cursus menant aux diplômes mis en place dans le cadre de l'harmonisation européenne : le bachelor (bac + 3) et le master (bac + 5). Cependant, dans certaines formations (comme la médecine ou le droit), les études se terminent avec un Staatsexamen (examen d'État). Dans les filières artistiques proposées par les écoles d'art et de musique, l'octroi d'un diplôme d'établissement est de règle. Le système de points ECTS est aujourd'hui introduit dans l'ensemble des établissements.
Si les études dans les universités visent la théorie et la recherche, les Fachhochschulen, plus récemment appelées Hochschulen (ou Universities of Applied Sciences), valorisent la pratique. Les stages en entreprise y sont quasi obligatoires. À l'université, il est possible de composer un cursus "à la carte", en choisissant une combinaison de deux ou trois matières. Pour les étudiants étrangers, les facultés mettent généralement en place des semaines d'orientation, afin de les aider à s'acclimater à leur nouvel environnement.
Le système allemand est fédéral et les établissements sont très autonomes d'un Land à l'autre. Selon le classement de Shanghai qui répertorie 1 000 universités du monde entier, quatre universités allemandes se situent dans le top 100 mondial : l'université technique de Munich (Technische Universität, 56e place), l'université de Munich (57e place, réputée pour les études en économie), l'université de Heidelberg (70e place) et l'université de Bonn.
Les universités de Heidelberg et de Hambourg sont réputées pour le droit ; la Technische Universität München pour les études d'ingénierie et d'architecture ; les universités de Tübingen et de Göttingen pour la biologie. Les futurs ingénieurs pourront aussi se tourner vers les cursus proposés à Karlsruhe et Darmstadt. Quant aux informaticiens, ils s'orienteront vers les universités et Hochschulen de Karlsruhe et d'Aachen. Signalons des universités de l'Est, Leipzig et Dresde, qui se classent entre la 200e place et la 300 place. Elles attirent de plus en plus d'étudiants. Les campus sont récents, les professeurs jeunes et les étudiants moins nombreux. Les domaines pour lesquels les établissements allemands sont les plus réputés sont notamment l'environnement, les énergies renouvelables, la chimie et les biotechnologies.
À côté de la centaine d'universités réparties dans tout le pays, on compte plus de 150 Fachhochschulen, qui proposent des études dans une quinzaine de filières : ingénierie, commerce, design, social, etc. Elles forment plus de la moitié des ingénieurs et des commerciaux, et leurs programmes laissant place à de longues périodes de stage leur ont permis de se classer parfois devant les universités.
En 2020, l'Allemagne a accueilli 9 283 étudiants français (Fiches Mobilité, 2022, Campus France).
Environ 6 400 étudiants sont inscrits dans ce réseau d'établissements d'enseignement supérieur français et allemands. L'UFA offre plus de 189 cursus intégrés déployés sur 213 établissements en droit, économie et gestion, informatique, sciences humaines et sociales, sciences de l'ingénieur, sciences. Elle compte 1 500 diplômés chaque année, dans 140 villes universitaires.
Les bureaux des relations internationales (Akademisches Auslandsamt) des établissements sont chargés des admissions. Cependant, pour certaines disciplines (médecine, pharmacie, etc.) qui comptent davantage de candidats que de places, il existe un numerus clausus, et les places sont gérées par un office central appelé Hochschulstart.
Condition pour y être admis : être titulaire du bac français, équivalent de l'Abitur allemand. Le candidat doit aussi posséder un niveau d'allemand jugé suffisant pour la filière visée. Il existe pour cela un test d'évaluation, le TestDaF (test d'allemand langue étrangère), proposé dans des centres agréés en France. Un autre test, le DSH (Deutsche Sprachprüfung für den Hochschulzugang) peut être passé directement auprès de l'établissement allemand choisi.
La très grande majorité des établissements d'enseignement supérieur allemands est publique et financée par l'État. Néanmoins, les frais d'administration peuvent atteindre 200 € par semestre (les frais de scolarité ont été abolis dans tous les Länder). Le coût de la vie varie selon les villes. Si la vie étudiante en Allemagne est globalement moins chère qu'en France, certaines villes comme Munich sont beaucoup plus chères que la moyenne. Les œuvres universitaires allemandes conseillent donc de prévoir un budget d'environ 950 € par mois (logement, nourriture, vêtements, matériel éducatif, transport public, frais de santé et d'assurance maladie, téléphone et Internet, etc.). Il est conseillé aux étudiants de partir dans le cadre d'un programme d'échanges, ou encore de profiter de nombreux réseaux et accords mis en place par les établissements des deux côtés du Rhin.
L'Allemagne offre une large palette d'aides financières aux étudiants étrangers ne partant pas dans le cadre des programmes d'échanges. Le DAAD (office allemand d'échanges universitaires) en offre aux étudiants diplômés ou non, aux doctorants et postdoctorants, ainsi qu'aux enseignants-chercheurs. Sur le site en allemand du ministère fédéral de l'Éducation et de la Recherche, vous trouverez aussi une liste des bourses ou aides.
L'Ofaj (Office franco-allemand pour la jeunesse, délivre, quant à lui, des bourses d'études à des étudiants qui travaillent sur un sujet d'études franco-allemand et aux étudiants d'écoles d'art ou de musique. De nombreuses fondations privées en délivrent également. Quelle que soit la formule, il est indispensable de s'informer auprès du DAAD et de déposer sa demande à temps, plusieurs mois à l'avance, car les candidats sont nombreux.
L'Office allemand d'échanges universitaires de Paris informe les Français désireux de poursuivre leurs études ou de mener des recherches en Allemagne. Vous y trouverez une mine de renseignements sur l'organisation de l'enseignement supérieur allemand, les différents types d'établissements, les voies et conditions d'accès, la reconnaissance des diplômes français en Allemagne, et allemands en France. Adresse électronique de contact : http://info-paris@daad.de
Les étudiants ressortissants de l'Union européenne ont en principe le droit de travailler sans restriction, ni limitation dans le temps. À savoir : le salaire minimum légal en Allemagne est fixé à 12 € brut de l'heure au 1er octobre 2022.
Les spécialistes disposant de connaissances recherchées sur le marché du travail ont leurs chances (les développeurs en informatique, par exemple). La plupart des étudiants décrochent des petits boulots via l'antenne emploi de leur structure estudiantine ou par le biais de l'Arbeitsagentur (l'équivalent de Pôle emploi) le plus proche de leur lieu de résidence.
Pour un séjour court, les ressortissants de l'UE (Union européenne) n'ont besoin que d'une carte d'identité ou d'un passeport en cours de validité. Pour s'installer en Allemagne, il faut remplir une déclaration de domicile (Meldebescheinigung) au bureau spécialisé (Einwohnermeldeamt) ou à la mairie (Rathaus) afin d'obtenir un justificatif de domicile officiel, nécessaire par exemple pour ouvrir un compte bancaire. Se présenter avec une pièce d'identité, une copie de son bail et une attestation du bailleur.
Le coût du logement varie d'un Land ou d'une ville à l'autre. Les loyers les plus élevés se trouvent à Munich, Düsseldorf, Francfort, Cologne ou Hambourg. À l'inverse, les Länder de l'Est proposent des loyers moins chers. Berlin reste relativement abordable dans certains quartiers.
Vous partez hors programme d'échanges ? Commencez vos démarches dès réception de l'avis d'admission pour obtenir une chambre en résidence universitaire (environ 300 €), car elles sont prises d'assaut. La cohabitation en WG (Wohngemeinschaft) peut aussi être une solution. Très populaire outre-Rhin, elle permet à deux, trois ou quatre personnes de se loger à un prix abordable et de faire des connaissances. Des Mitwohnzentralen gèrent aussi la location de logements temporaires meublés. Compter entre 400 à 500 € pour se loger (moyenne nationale).
La carte européenne d'assurance maladie, valable un an, permet de bénéficier d'une prise en charge ponctuelle des soins médicaux. Les étudiants doivent fournir un justificatif d'affiliation à l'assurance maladie pour s'inscrire dans un établissement scolaire.
Les salariés bénéficient des règlements communautaires de sécurité sociale. Possibilité d'adhérer à l'assurance volontaire "expatriés" auprès de la Caisse des Français de l'étranger. Une adhésion qui ne dispense pas des obligations d'assurance prévues en Allemagne.
