Son métier
En quoi consistent vos enquêtes sociologiques ?
Je m’entretiens avec les habitants et je leur soumets des questionnaires sur des problématiques liées au transport, au logement ou aux espaces publics (trottoirs, places…). J’analyse aussi les statistiques sociodémographiques de l’INSEE, pour identifier qui habite tel ou tel quartier, établir une pyramide des âges, examiner la composition des ménages… L’objectif est de déterminer quels types de logements et de commerces il faut construire.
Qu’est-ce que la concertation en urbanisme ?
Des architectes, des paysagistes et des ingénieurs conçoivent un projet, par exemple, la création d’une ligne de bus. A chaque phase, je rencontre des personnes résidant le long du tracé de la ligne. Après avoir expliqué le projet de façon schématique, je recueille leurs avis, leurs craintes éventuelles, mais aussi différentes propositions. Vivant dans le quartier, ils ont ce que l’on appelle une "expertise d’usage". Celle-ci alimente la réflexion des élus et des ingénieurs pour que le projet réponde le mieux possible aux attentes de chacun.
Concrètement, quelles sont vos méthodes de concertation ?
J’anime des ateliers regroupant les habitants, les élus, les ingénieurs et les techniciens des villes. Cela se passe dans des salles des fêtes ou communales. En s’appuyant sur des cartes du territoire, les habitants sont invités à réfléchir sur les transports, le logement, le commerce, les espaces verts à préserver… Notre agence a aussi créé une plateforme cartographique sur laquelle le public peut poster des idées, commenter des projets et les voter. Le bilan de ces débats est présenté aux élus et aux résidants.
Son parcours
Quelle formation avez-vous suivie ?
Je suis diplômé d’un master en urbanisme. J’ai d’abord suivi un master 1 en sciences politiques au Chili, où j’ai effectué un stage au ministère du logement et de l’urbanisme. Les programmes de rénovation urbaine intégraient un volet participatif. J’ai particulièrement apprécié d’utiliser différentes disciplines (droit, économie, sociologie…) dans ma démarche. Et aussi de travailler au contact de la population. De retour en France, j’ai intégré un institut d’urbanisme.
Quels sont vos débuts dans le métier ?
Intéressé par la participation citoyenne dans les questions d’urbanisme, je me suis investi bénévolement dans les conseils de quartier, dont le rôle est de favoriser le dialogue avec les mairies. J’ai effectué quelques missions de 7 à 8 mois pour des associations, dans la conduite d’opérations. Puis j’ai rejoint l'agence de concertation où je travaille actuellement. Aujourd’hui, j’interviens en amont des projets urbains.
Comment avez-vous évolué en bureau d’études ?
A mon arrivée, il y a 5 ans, j’ai collaboré ponctuellement sur différents projets, en renfort. Peu à peu, j’ai appris les rouages du métier. J’ai commencé à répondre à aux appels d’offres des collectivités, puis à élaborer des méthodologies et à gérer des projets. Nous sommes 5 associés à nous répartir les projets. Mais nous avons toujours besoin d’échanger entre nous, autrement dit, de travailler en équipe.