Charly est Sellier-harnacheur au sein de l'atelier sellerie d'Hermès. Chargé de créer de nouvelles selles et d'améliorer les modèles existants, il travaille en collaboration avec des cavaliers professionnels. "Ce que j’aime dans le cuir, c’est que l’on peut lui donner la forme que l’on veut, le rendre extrêmement rigide ou au contraire très souple. La seule limite, c’est la création !".
Le goût du sur-mesure
Au sein de l’atelier sellerie d’Hermès rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, ils sont une dizaine d’artisans à concevoir selles, brides et autres équipements liés au cheval, "premier client de la maison !" rappelle Charly, spécialisé dans les selles. Chacune est confectionnée par un artisan ou une artisane : elle est unique et adaptée au cheval comme à celui ou à celle qui le monte. "On prend les mesures du cavalier ou de la cavalière (jambes, hanches…) et celles du cheval (grâce à un appareil spécial, qui évalue sa cambrure exacte), qui seront nécessaires pour fabriquer la pièce."
Des modèles iconiques
Référent développement selle, Charly est chargé de créer de nouveaux modèles. L’artisan conçoit d’abord le siège, pour créer l’assise, et l’habille de mousse et de cuir. Puis il s’occupe des quartiers (les deux parties latérales) et assemble le tout, avant de passer au pommeau et de l’envelopper de cuir. "C’est à moi de m’adapter au cuir, et non l’inverse, pour fabriquer la selle parfaite." Pour chaque modèle, il faut penser au confort, mais aussi être fidèle à l’esthétique des selles iconiques d’Hermès.
Cavalier et cheval
Charly est aussi responsable de l’amélioration des modèles existants. "On travaille en collaboration avec des cavaliers professionnels, qui sont de vrais partenaires dans la création et l’innovation." Fabriquer une selle prend environ une semaine. "J’aime travailler sur un temps long. Une bonne selle est celle qui sera confortable à la fois pour le cheval et celui ou celle qui le monte. C’est l’élément qui fera le lien, la fusion entre eux."
C’est à travers la fauconnerie, et non l’équitation, que Charly a découvert le cuir. Dès son plus jeune âge, il participe à des spectacles, qui l’amènent à côtoyer des cavaliers. "Le matériel, les costumes… beaucoup d’équipements étaient constitués en partie de cuir. Cela m’a donné envie de me spécialiser dans ce matériau." Diplômé d’un CAP maroquinerie et d’un bac pro (après un bac général), Charly prépare un CAP sellier-harnacheur en apprentissage au Haras national du Pin.
Repéré par Hermès, il intègre la célèbre maison au sein des ateliers de maroquinerie. "J’ai participé à un concours interne, le Prix de l’adresse, que j’ai remporté, cela m’a permis d’intégrer l’atelier sellerie et de me perfectionner aux côtés de Laurent Goblet, maître sellier." 1 an plus tard, il sort lauréat du concours "Un des meilleurs ouvriers de France". "La compétition, sur 2 ans, est intense et demande une grande préparation. Je voulais me lancer un défi, avoir un retour de mes pairs. Cette expérience m’a beaucoup appris."