Lily, jeune modiste chez Mademoiselle Chapeaux, à Paris, perpétue un savoir-faire artisanal. Son métier ? Confectionner, à la main, des modèles de chapeaux uniques réalisés avec soin. "Pour réussir un chapeau confectionné à la main, le créer de A à Z, chaque geste compte ! Il faut être minutieux, concentré et très patient."
Créer un modèle unique
Canotiers, capelines, casquettes... dans l’atelier de la chapellerie parisienne Mademoiselle Chapeaux, Lily et son équipe de modistes donnent vie à des chapeaux en paille cousue, principalement en chanvre naturel, et en feutre. "Nous confectionnons trois à cinq chapeaux par jour. Chaque pièce est entièrement réalisée à la main, c’est ce qui donne ce petit supplément d’âme à chacune", souligne la jeune femme.
Techniques traditionnelles
Moulage du feutre, du panama (ce tissage de pousses de palmier), du sisal... pour créer un nouveau modèle, Lily utilise les techniques traditionnelles du métier. "Mon premier outil de travail, c’est une machine presque centenaire, sur laquelle je couds en escargot, en tirant le fil pour donner le volume souhaité", explique-t-elle. Il faut ensuite ajuster le modèle à la forme en bois sculptée à la main (pour l’adapter à la taille souhaitée), rigidifier la pièce avec une colle, puis la laisser sécher durant la nuit… "Ce savoir-faire s’apprend en pratiquant de longues heures auprès d’un artisan ou d'une artisane."
Le sens du détail
Pour Lily, certaines qualités sont incontournables. "Il faut avoir de la minutie, beaucoup de patience, un véritable goût pour le travail manuel… et acquérir une exigence du détail qui fait la différence." Ce que cette jeune modiste préfère ? Voir les chapeaux présentés en vitrine, et varier les plaisirs ! "Ce métier me permet de passer d’une activité assez physique, comme tendre un feutre ou clouer, à une tâche apaisante, par exemple quand j’effectue les petites finitions à l’aiguille."
Après le bac, c’est dans une école de stylisme que Lily a choisi de se former. "Très vite, j’ai réalisé que ce que j’aimais, c’était toucher la matière, pouvoir la travailler de mes mains… ", se souvient la jeune femme. Sans hésitation, Lily trouve un emploi et décide d’intégrer, en cours du soir, un CAP broderie. "J’aimais beaucoup les enseignements, mais j’ai eu un vrai coup de cœur en regardant travailler les chapeliers de la salle d’à côté : j’ai donc enchaîné avec un CAP chapelier-modiste pour apprendre ce savoir-faire ! " Quelques mois plus tard, elle obtient un Prix de perfectionnement aux métiers d’art. "Cette bourse de la Ville de Paris m’a permis de me former pendant 1 an à l’atelier Mademoiselle Chapeaux, une étape indispensable pour maîtriser cette technique traditionnelle de fabrication de chapeaux en paille cousue." Aujourd’hui, Lily dirige l’atelier, avec une passion sans cesse renouvelée pour son métier de modiste.