Anne-Laure Plotard, restauratrice de peintures murales
Date de publication : 29 août 2024
Restauratrice de peintures murales, Anne-Laure Plotard a piloté les différentes phases de conservation-restauration des chapelles de Notre-Dame de Paris. "Il est toujours émouvant pour un restaurateur de redécouvrir un décor, un visage, un petit détail caché depuis longtemps et qui reprend vie."
Une aventure dans la durée
Étude et diagnostic
"La restauration de peintures murales nous transporte dans un lieu, une époque… c’est toujours un petit voyage à travers le temps, qui peut parfois s’apparenter à une enquête historique et archéologique", s’enthousiasme Anne-Laure Plotard. Sa mission : mener et encadrer les différentes phases de conservation-restauration des chapelles. "La première phase est une phase d’étude et de diagnostic afin de se familiariser avec les matériaux et de bien en comprendre les différentes problématiques", explique-t-elle. "J’aime l’idée de comparer la restauration à la médecine. Nous observons, auscultons, diagnostiquons et choisissons un traitement adapté."
Au cœur de la restauration
Dépoussiérage et nettoyage, refixage et consolidation des zones fragilisées... différentes étapes de restauration se succèdent. "Mon rôle est d’exécuter, d’organiser et de superviser les opérations en répartissant les tâches avec mes collaborateurs, tout en veillant au respect des consignes de sécurité et d’hygiène", résume Anne-Laure. "Aujourd’hui, ce chantier de restauration est probablement l’un des plus enthousiasmants, par son importance et par l’intérêt qu’il suscite auprès du grand public."
Des rencontres enrichissantes
Pour Anne-Laure, ce métier est l’occasion de rencontrer d’autres spécialistes du patrimoine, amenés à se croiser régulièrement. "Ces échanges sont un petit trésor, riche de découvertes et d’ouvertures ! C’est très satisfaisant d’arriver sur un chantier de décors peints fragilisés et affaiblis par le temps et d’en repartir en ayant apporté tous les soins nécessaires pour que l’œuvre puisse perdurer à travers les siècles."
" Devenir restauratrice de peintures n’a pas été une évidence. Je dirais qu’il s’agit d’un petit coup du hasard. J’ai toujours été attirée par l’art, l’esthétique, la couleur... Petite, je pouvais passer des heures à peindre ou à dessiner. J’étais très patiente, j’aimais le travail de précision.
J’ai commencé par des études d’histoire de l’art à l’université de Grenoble, sans avoir d’idée de métier en tête. Bien que passionnant, ce cursus manquait, à mes yeux, d’une dimension pratique. Je voulais m’orienter vers un métier plus créatif et plus manuel, dans le milieu du design ou de la communication visuelle. En visitant, par hasard, l’école de Condé lors des journées portes ouvertes, j’ai découvert la section conservation-restauration du patrimoine : une révélation ! J’ai compris qu’il s’agissait d’un métier bien plus diversifié et "sensible", moins scientifique que ce que j’imaginais. J’ai tenté l’aventure ! À la fin de mon master, j’ai travaillé en tant qu’indépendante chez une restauratrice de peintures à Paris, sur quelques beaux chantiers, puis j’ai rejoint l’atelier Arcoa."