Franck Baron, apprenti serrurier métallier et ferronnier d’art
Date de publication : 29 août 2024
Apprenti en CAP ferronnier d’art, Franck Baron a eu l’opportunité de travailler sur la remise en état des grilles, portails et garde-corps de la cathédrale. "Savoir que des apprentis peuvent intervenir, à leur niveau, sur un tel projet, c’est un message important, qui doit encourager les jeunes."
L’envie de se dépasser
De la cathédrale à l’atelier
Après l’incendie de Notre-Dame de Paris, près d’une centaine de garde-corps (ensemble d'éléments formant une barrière de protection), situés au niveau des tribunes de la nef et du chœur, ont été nettoyés, puis démontés. "Quand ils sont arrivés à l’atelier, j’ai réalisé à quel point c’était beau !", résume Franck Baron. "On ressent une certaine pression, sachant que nous allons intervenir sur des objets provenant directement de la cathédrale !". Au sein de l'Atelier d’Œuvres de Forge, engagé dans la restauration des garde-corps, cet apprenti a vécu une année de CAP particulièrement riche.
Le sens du détail
En plus des opérations de nettoyage, les ferronniers d’art mobilisés dans l’atelier doivent corriger le cintre des volutes, ces dessins en forme d’escargot qui ont souffert pendant l’incendie. "Il y a un niveau de détail assez exceptionnel !", souligne Franck. "C’est très gratifiant de travailler sur un chantier aussi visible. Cela demande de se dépasser, de faire preuve d’un sens technique, d’un souci du détail encore plus aiguisé que d’habitude."
Une affaire de transmission
Franck mesure la chance qui lui a été offerte : "En passant mon CAP à l’Atelier d’Œuvres de Forge, j’ai beaucoup appris. L’apprentissage privilégie le volet concret, la pratique au CFA, puis en entreprise. C’est très motivant de voir mis en application ce que l’on apprend, de rencontrer des compagnons expérimentés dans le cadre de cette restauration exceptionnelle. Ils ont acquis un savoir-faire de grande qualité, cela donne envie de leur ressembler. Dans ce métier, la transmission est essentielle !"
"J’ai toujours été très bricoleur, intéressé par l’aspect historique, désireux de retrouver des techniques utilisées depuis longtemps. Après mon bac, j’ai entamé des études universitaires (licence d’histoire, puis architecture), mais la formation me semblait trop théorique par rapport à mes attentes, et je ne m’y retrouvais pas. J’ai donc décidé de me réorienter vers un métier d’artisanat d’art. Le choix du métal s’est imposé car c’est un matériau solide, qui reste, qui traverse le temps. La ferronnerie permet de fabriquer des pièces très diverses, et selon l’ouvrage que l’on réalise, le métier englobe des techniques variées, traditionnelles ou plus modernes, voire très design.
J’envisage de poursuivre ma formation en ferronnerie. Dans ce métier, c’est important d’être curieux des techniques, d’avoir envie de progresser, d’apprendre à faire toujours mieux."