Lucille Cau coordonne l'ensemble des architectes du chantier de Notre-Dame de Paris. "En tant qu’architectes, nous avons la chance de participer à une aventure exceptionnelle : reconstruire une flèche, une voûte… c’est un challenge passionnant."
Un projet de restauration unique
Un diagnostic précis
Diplômés de l’École de Chaillot, les architectes du patrimoine sont des architectes spécialisés dans la restauration, la réhabilitation et l’aménagement de sites patrimoniaux. Architecte du patrimoine à l'agence Philippe Villeneuve ACMH, Lucille s’est plongée dans le "bâti" de la cathédrale. "Pour pouvoir définir les travaux de restauration, nous avons commencé par une étude sur l’intégralité de la cathédrale. Ensuite, un diagnostic nous a permis de nous recentrer sur les dégâts liés à l’incendie."
Mener l’enquête
Proposer un projet de restauration implique de bien connaître l’édifice : chargée de coordonner l’ensemble des architectes, Lucille a donc mené l’enquête ! "Nous avons effectué des recherches dans les archives, trouvé des photos, des documents utiles. Les mesures du bâti sont essentielles. Sur les gros édifices, il est rare que des relevés complets aient été effectués." Or l’équipe d’architectes va traiter la totalité de la cathédrale, découpée en zones de travaux : la nef, le chœur, etc.
Un travail collectif
Une fois le programme de restauration établi, Lucille a collaboré avec de nombreux intervenants. "Sur ce projet, nous avons beaucoup travaillé avec le LRMH (Laboratoire de recherche des monuments historiques), notamment dans le cadre des chantiers tests réalisés sur deux chapelles". Ces "essais" sur une surface restreinte de nettoyage ont permis d’expérimenter et de valider les protocoles à reproduire à grande échelle. Présente au bureau, mais aussi sur le terrain, Lucille a rencontré les entreprises et assuré le suivi du chantier.
"Si j’avais à résumer mon parcours, je dirais que chacune des étapes a été un véritable défi à relever et que je l'ai fait, chaque fois, avec beaucoup d’enthousiasme. Au lycée, je me destine rapidement à des études d’architecture. C’est avant tout le côté créatif qui m’attire dans cette profession, ainsi que la possibilité de proposer des lieux destinés à être vécus et ressentis.
J’intègre l'École nationale supérieure d'architecture de Toulouse. La licence me permet d’avoir une vision assez générale du métier et de prendre conscience que celui-ci ouvre un panel d’exercices assez large, pouvant répondre à la sensibilité de chacun. Dans un premier temps, je pense m’orienter vers la scénographie (décors de théâtre) et la muséographie. Cependant, par le biais des options durant mes 2 années de master, je découvre le champ patrimonial qui comprend, entre autres, la restauration et la réhabilitation des bâtiments existants. Un stage en archéologie, suivi d’un autre en relevés et dessin, confirment mon souhait de m’orienter dans cette voie !"