Restauratrice de sculptures, Nathalie Pruha s’occupe de la conservation-restauration d’une vingtaine d’objets de la cathédrale. "Ce projet est unique par son importance et ses contraintes logistiques. C’est une fierté de participer à cette aventure collective."
Des interventions mûrement réfléchies
Un projet unique
Depuis le lancement des opérations de restauration, plusieurs centaines de restaurateurs travaillent pour Notre-Dame, en atelier sur tout le territoire, mais aussi directement au cœur de la cathédrale. Parmi eux, Nathalie Pruha, restauratrice de sculptures, a été choisie à l’issue d’un appel d’offres. "J’ai déjà eu l’occasion d’aller dans la cathédrale, je connaissais donc ce patrimoine, mais sur ce projet très important et unique, il s'agit d'une collaboration différente, en lien avec divers corps de métier, et à des problèmes spécifiques."
Des bustes, un mausolée…
Nathalie s’est plus particulièrement occupé de la conservation-restauration d’une vingtaine d’objets mobiliers : des bustes de la sacristie, des sculptures de la nef, sans oublier un mausolée de 4 mètres de hauteur… "Les premiers constats montrent qu’il y a peu de dégâts, nous allons surtout effectuer un grand dépoussiérage et un nettoyage, en s'appuyant sur des tests préalables pour adapter la méthode de travail " , expliquait- t-elle lors de ses premières interventions. Pour concrétiser ce travail à l’intérieur de la cathédrale, la restauratrice a du passer de chapelle en chapelle, avec son échafaudage.
Une aventure collective
Sur un chantier comme celui de Notre-Dame, chaque intervention fait l’objet d’une réflexion collective. Comme l’ensemble des restaurateurs engagés dans ce projet, Nathalie n'a pas travaillé seule. "Avec la conservatrice, nous abordons surtout des points techniques de conservation ; avec l’architecte, il s’agit plutôt de questions liées à l’organisation. Ce chantier est unique par son importance et ses contraintes logistiques. C’est une fierté de participer à cette aventure collective."
"Autour de mes 14 ans, j'ai rejoint l'été, plusieurs années de suite, un chantier de fouilles archéologiques gallo-romaines dans le nord de la Nièvre. Cette expérience très riche en rencontres et en connaissances m'avait confortée dans l'idée de devenir archéologue. Toutefois, sur ce chantier, j'ai aussi été initiée par une restauratrice à la conservation et à la restauration des enduits peints. C'est cette rencontre qui m'a décidée à en faire mon métier.
Je me suis donc inscrite en histoire de l'art et archéologie à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avant d’intégrer, dans le même établissement, la maîtrise de sciences et techniques conservation et restauration des biens culturels, spécialité sculpture (devenue depuis un master). Puis, j'ai effectué un stage d'une année à Bruxelles, en Belgique. Je me suis alors formée à la conservation et à la restauration des sculptures en bois polychromes et j'ai notamment contribué à la restauration de grands retables anversois. Récemment, j'ai complété mes connaissances en suivant un DU en droit et expertise des œuvres d'art à l'université Paris-Panthéon-Assas."