Après avoir exercé comme capitaine puis commandant, Jean-Baptiste a décidé d’acheter son propre bateau et de se mettre à son compte. Cet artisan batelier navigue sur la Moselle ou sur le Rhin pour transporter des céréales, du sable… via les fleuves et les canaux. "Je suis partout chez moi !"
À la barre
Ce que j’aime dans mon métier, c’est la liberté. D’une certaine manière, je suis partout chez moi !, s'enthousiasme Jean-Baptiste. En tant qu'artisan batelier, il propose à la location sa péniche d’une capacité de 3 000 tonnes à des commissionnaires de transport. Quand on est indépendant, il y a deux possibilités : avoir des contrats de location à la journée, comme moi, ou bien travailler à la tonne transportée, ce que font d’autres bateliers, c’est ce que l’on appelle le fret à la tonne. Jean-Baptiste assure la prestation de A à Z : Je charge la marchandise et je la mets à disposition pour le déchargement.
Céréales, sable…
Ce batelier transporte essentiellement des matières premières pour le BTP et l’agroalimentaire. Il s’agit de vrac : des céréales comme le maïs, le colza, ou encore du gravier, du sable… Certains chargements peuvent s’avérer salissant. Si, par exemple, le colza est très propre, en revanche, le maïs est assez collant et nécessite un long nettoyage des cales après le déchargement. Le pétrocoque aussi, qui est un charbon très gras. Les bobines de fer, à l’inverse, c’est parfait !
Réglementations
Avant chaque transport, Jean-Baptiste étudie l’itinéraire, les hauteurs de ponts, le tonnage… Il faut bien connaître les particularités des cours d’eau sur lesquels on navigue : la taille des écluses n’est pas toujours la même, la profondeur est plus importante à certains endroits, l’enfoncement varie en fonction de la dimension du bateau… Pour naviguer sur le Rhin, il faut posséder un brevet de navigation spécifique. Avec cette patente, je peux naviguer de la mer jusqu’à Bâle !
Jean-Baptiste a toujours su qu'il voulait faire ce métier. Jeune, il travaille sur un bateau pendant ses vacances. Après sa 3e, il décide d'intégrer un CAP transport fluvial, qu'il suit en apprentissage. Il passe également tous les permis nécessaires pour exercer, notamment pour transporter certaines marchandises (par exemple dangereuses). Il exerce comme timonier (matelot avec permis) à bord d’un pousseur sur la Seine, avant de passer capitaine, puis commandant. Il exerce ensuite au Havre dans le transport de conteneurs, entre Rotterdam et Liège sur un pousseur, avant d’acheter son premier bateau, puis un second et d'exercer comme artisan batelier. Il y a de réelles opportunités dans le secteur, indique Jean-Baptiste, qui ajoute qu'avec de la passion, on évolue rapidement.