Diplômes professionnels : leurs
atouts

Date de publication : 1er octobre 2020

CAP, bac pro, BTS, master… ces diplômes assurent une bonne insertion. C’est d’ailleurs leur vocation. Ils n’enferment pas à vie dans un métier et permettent, si on le souhaite, de poursuivre ses études.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Voie pro mal aimée

En 2013, 13 % des élèves sortis du système éducatif avaient un baccalauréat général en poche, soit un diplôme d’entrée dans l’enseignement supérieur, et non un diplôme d’entrée sur le marché du travail. Donc, peu de chances de trouver un emploi, à la différence d’un diplômé de bac professionnel, surtout dans une spécialité formant à un métier. Ainsi, alors que le taux de chômage 3 ans après la sortie du système éducatif est en moyenne de 19 % pour les bacheliers de filières générales, il est de 16 % pour ceux qui ont un bac professionnel industriel.

La voie professionnelle de l’enseignement secondaire reste encore souvent perçue comme une voie de relégation par les familles, qui préfèrent orienter leurs enfants vers la voie générale. Le bac professionnel permet pourtant d’acquérir les savoirs généraux qui sont indispensables sur le marché du travail, sans fermer la porte à la poursuite d’études.

Bac pro : objectif emploi

Depuis plusieurs décennies, pour limiter le chômage, les politiques éducatives cherchent à mieux adapter les formations aux réalités du marché du travail. Ainsi, la création des bacs professionnels il y a 35 ans a permis d’atteindre l’objectif national de 80 % d’une classe d’âge au niveau bac ! Ce cursus est venu compléter les CAP-BEP, voire s’y substituer ­largement dans certains métiers. De même, les licences professionnelles ont été créées dans les années 1990 à l’université pour compléter les BTS et DUT. D’ailleurs, leurs diplômés ont un taux de chômage 3 ans après leur entrée sur le marché du travail parmi les plus bas au sein de la "génération 2013" : 9 %, contre 20 % en moyenne pour l’ensemble de ces jeunes.

L’extension de l’apprentissage à l’enseignement supérieur participe de la même logique. Et la rénovation du bac professionnel en 2009, qui s’effectue dorénavant en 3 ans (contre 4 auparavant), a aligné ce cursus sur les bacs généraux et technologiques. La transformation de la voie professionnelle mise en place depuis la rentrée 2019 va également dans ce sens.

Apprendre à apprendre

Les formations "ciblées" – comme un CAP (cuisine, couvreur, etc.) obtenu en apprentissage, un diplôme de niveau bac + 3 en santé-social (diplôme d’État d’infirmier), une licence professionnelle ou encore un diplôme d’école d’ingénieurs – permettent d’accéder plus facilement à l’emploi. Et pour cause : ces cursus sont conçus en relation avec les branches professionnelles (représentant les entreprises d’un secteur donné) pour garantir une insertion aisée.

Celles et ceux qui occupent le plus souvent les emplois pour lesquels ils ont été formés sont majoritairement des diplômés de l’enseignement supérieur : des diplômes de niveau bac +  2 (BTS, DUT) ou bac + 3 (licence professionnelle), ou bien encore les masters de niveau bac + 5. Et l’adéquation est très forte dans les domaines de la santé, de l’esthétique, du transport, de la finance et de l’informatique… Bref, des secteurs très porteurs ! De surcroît, " l’adéquation entre spécialité de formation et métier a souvent un impact positif sur le salaire", précise Thomas Couppié, responsable du département entrées et évolutions dans la vie active au Céreq.

Mais attention, l’adéquation parfaite entre emploi et formation n’existe pas ! En pratique, l’orientation choisie au lycée ou à l’université ne vous enferme pas à vie dans un métier. L’exemple de Vincent (lire ci-après) l’illustre à merveille. De nombreuses possibilités vous restent ouvertes, dès lors que vous maîtrisez un certain nombre de compétences et avez "appris à apprendre". 

Les exemples anglais et allemand

Au Royaume-Uni, "on considère que le métier s’apprend chez l’employeur, une fois arrivé sur le marché du travail", explique le chercheur Nicolas Charles. Les universités anglaises s’efforcent surtout de dispenser des compétences très générales permettant de devenir employable dans une grande variété de postes. En Allemagne, où les formations sont plus étroitement construites en lien avec le monde professionnel, notamment grâce à un recours plus général à l’apprentissage, l’adéquation entre formation et emploi est plus forte.

Réforme du Lycée professionnel

Cette réforme est appliquée depuis la rentrée 2019 pour les classes de 2de où les élèves ne sont plus orientés immédiatement vers des métiers précis mais rassemblés par branches d’activité, la spécialisation ne se faisant qu’ensuite en 1re et terminale. En terminale, les élèves devront choisir entre un module les préparant à une poursuite d’études et un autre leur permettant d’entrer directement sur le marché du travail. Les lycées professionnels devraient également accueillir de façon indifférenciée dans leurs classes des élèves en apprentissage et d’autres en parcours scolaire classique.

Depuis 2014, le label Campus des métiers et des qualifications permet d’identifier des formations d’excellence correspondant à des secteurs d’activités répondant à des besoins et des enjeux nationaux ou régionaux importants. Elles sont désormais près d’une centaine.


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