Le diplôme : une assurance
anti-chômage ?

Date de publication : 1er octobre 2020

Le diplôme : une arme fatale pour obtenir un emploi ? Oui, car le marché du travail est plus concurrentiel qu’avant et les métiers se sont transformés. Partout, des savoirs théoriques et des compétences professionnelles sont exigés.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Les emplois de cadres se multiplient

Ingénieurs, gestionnaires, commerciaux, juristes, communicants, architectes… les emplois de cadres se multiplient. De quoi assurer des débouchés aux jeunes, puisque leur niveau de formation n’a cessé de s’élever au cours des dernières décennies !

Des diplômes dévalorisés ?

Pourtant, on entend dire que les diplômes aujourd’hui ne valent plus grand-chose comparés à ceux d’hier. De fait, bien des jeunes et leurs parents constatent qu’un diplôme ne permet plus d’accéder à tel ou tel emploi. Est-ce à dire que la qualité des diplômes a baissé ? Pas du tout ! En revanche, les attentes des employeurs se sont élevées pour la plupart des postes. Le bac professionnel est devenu la clé d’entrée minimale pour beaucoup d’emplois d’ouvriers qualifiés. De même, pour de nombreux postes d’employés, les recruteurs sélectionnent des titulaires de BTS alors qu’un CAP suffisait avant.

En cause, la remarquable évolution des compétences attendues pour la plupart des métiers : un employé de banque a aujourd’hui bien plus de responsabilités. Il a gagné en polyvalence : il reçoit et aiguille les clients, et ne fait plus d’opérations répétitives, comme c’était le cas avant la "révolution" informatique. De même, les assistants ont des tâches bien différentes de celles des secrétaires d’hier : ils assurent désormais des fonctions d’organisation et de coordination complexes qui demandent un fort sens de l’initiative. Quant à l’ouvrier mécanicien, il ne se contente pas de surveiller sa machine, il peut être amené à modifier les paramètres du logiciel de commande de son centre d’usinage, à contrôler la qualité des pièces, à remplir des tableaux statistiques ou encore à réaliser des tâches de réparation assez simples. Autant de missions qui requièrent à la fois de réelles compétences techniques, mais aussi un niveau de formation générale plus élevé qu’auparavant.

La prime aux diplômés

En période de chômage élevé, quand la concurrence s’accroît sur le marché du travail et que les employeurs "ont le choix", nombre d’entre eux préfèrent embaucher des jeunes sur­qualifiés pour les postes à pourvoir. Ils en attendent une plus grande polyvalence et une capacité à évoluer. Même constat dans la fonction publique, où l’on voit de nombreux jeunes se présenter à des concours d’un niveau inférieur à leur diplôme. La prime aux diplômés joue ainsi pour l’accès à des emplois qui requièrent moins de qualifications.

Sans diplôme, on est encore plus exposé au chômage et à la précarité. Comme le montre l’enquête "Génération 2013" menée en 2017 par le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) sur les conditions d’insertion des jeunes entrés sur le marché du travail en 2013, les non-diplômés ont été fortement touchés par le chômage, et beaucoup ont rencontré des difficultés avant de trouver un travail ou ont dû reprendre une formation.

Condamnés au chômage ?

Mais tous les diplômés ne sont pas égaux sur le marché du travail. Le risque de se retrouver au chômage diffère selon la spécialité de formation, quel que soit son niveau. Les titulaires d’un bac professionnel industriel trouvent ainsi plus facilement un emploi que ceux qui ont abandonné leurs études supérieures après un bac général sans obtenir de diplôme. En règle générale, les études les plus longues sont celles qui assurent la meilleure insertion sur le long terme, et pas seulement pour les formations techniques ou les diplômés des écoles de commerce. Les titulaires d’un master 2 s’insèrent également dans de bonnes conditions puisque leur taux de chômage est deux fois moins important que celui de la moyenne de leur génération.

Cela dit, tous les jeunes n’ont pas la possibilité de prolonger leurs études et certains aspirent à entrer rapidement dans la vie active pour conquérir leur autonomie. En alternant travail et formation, la voie de l’apprentissage peut constituer pour eux un bon compromis. La formation continue pourra alors leur permettre de développer ultérieurement leurs compétences et d’accéder en cours de carrière à des métiers plus qualifiés et mieux rémunérés.


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