Revivez le tchat avec Laurent,
éducateur spécialisé

Date de publication : 10 avril 2020

Pendant la période de confinement, l’Onisep continue d’assurer l’accompagnement à l’orientation. Chaque mercredi, participez à un tchat qui vous fera découvrir des métiers porteurs d’emplois, des métiers méconnus, des métiers rêvés. Mercredi 15 avril, vous avez pu poser vos questions à Laurent Leymarie, éducateur spécialisé. Revivez le tchat.

Mercredi 15 avril (14h - 15h) : le métier d'éducateur.trice spécialisé.e
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Soyez vigilants sur la date de publication de la retranscription du tchat qui correspond au jour du témoignage de l'invité(e). Certaines formations ou diplômes peuvent avoir évolué au gré des réformes. N'hésitez pas à utiliser notre moteur de recherche pour connaître les formations qui mènent à ce métier et les modes d’admission actuels. 

Le Modérateur : Bonjour à toutes et à tous ! et bienvenue sur ce tchat de l'Onisep. Aujourd'hui, nous avons avec nous Laurent Leymarie, éducateur spécialisé. Il se tient prêt à répondre à toutes vos questions.
Bon tchat ! 

Laurent Leymarie : Bonjour à toutes et à tous, heureux d'être parmi vous ! J'attends vos questions et ferai de mon mieux pour y répondre. 

Myr : Faut-il obligatoirement le baccalauréat pour devenir éducateur ? 

Laurent Leymarie : Les conditions d'accès à la formation d'ES : soit être titulaire du baccalauréat, soit d'un diplôme, d'un certificat, d'un titre homologué inscrit au répertoire des certifications professionnelles au moins de niveau 4 (ex : ME). Ou faire valoir une expérience professionnelle (VAE). 

Damien-laurent : Bonjour. Je voudrais savoir quelle est la différence entre moniteur éducateur et éducateur spécialisé ? 

Laurent Leymarie : Les différences entre ces 2 métiers :
- l'accessibilité de la formation, car il faut un concours d'entrée, mais les conditions ne sont pas les mêmes ; le niveau bac ou l’équivalent (voir ma réponse à la première question) est requis pour éducateur spécialisé, mais pas pour moniteur éducateur ;
- la durée de la formation : 2 ans pour ME, 3 ans pour ES ;
- ce qui est attendu dans le travail : l'ES va avoir la responsabilité de projets éducatifs des personnes accompagnées ; le ME sera dans l'animation du quotidien ;
- dernière grosse différence : le salaire à la fin du mois. 

Alice : Bonjour, quel est le parcours le plus approprié pour être éducateur spécialisé ? Doit-on obligatoirement passer par le DEES ? 

Myr : Bonjour, quels parcours sont possibles pour devenir ME ou ES ? 

Laurent Leymarie : Pour devenir éducateur spécialisé, il faut, sur le principe, avoir le bac et tenter le concours d'entrée. Mais en pratique, il n'y a pas toujours autant de places que de candidats, donc il est recommandé d'aller chercher de l'expérience, soit en allant travailler dans des établissements qui embauchent des éducateurs non diplômés, soit par le biais de stages via Pôle Emploi ou des boîtes de formation.

Faire un parcours universitaire permettant d'acquérir des compétences utiles (psychologie, sociologie, par exemple) peut permettre d'avoir des allègements de formation, mais surtout d'aborder la formation avec des acquis supplémentaires. 

Samuel94 : Bonjour, je voudrais savoir quelle est la différence entre éducateur spécialisé et AVS. Merci 

Laurent Leymarie : AVS, cela veut dire plein de choses : accompagnateur de vie scolaire, diplôme en dessous de ME, qui se rapproche plutôt des accompagnants éducatifs et sociaux, diplôme de niveau 5. Un AVS est purement dans l'accompagnement du quotidien, dans la « manutention » (accompagnement physique) des personnes : pas d'accompagnement à la définition, la conduite ou la mise en place des projets. On est plutôt dans des métiers d'exécutant, mais au plus près de la personne. 

Utilisateur27 : Bonjour, je suis actuellement en BTS SP3S et je me demande si je peux avec ce BTS passer le concours d'éduc spé ? Merci d'avance.  

Laurent Leymarie : Oui, car de toute façon, il y a un bac, donc avec un diplôme supplémentaire, c'est possible. Je ne suis pas sûr que ce BTS permette d'avoir des allègements de formation. Mais c'est toujours un plus. Et s'il y a eu des stages pendant le BTS, c'est aussi une expérience utile. 

Lola77 : Bonjour, pouvez-vous me décrire la journée type d'un éducateur s'il vous plait ? 

Laurent Leymarie : La journée type n'existe pas ! En effet, cela dépend énormément de l'endroit, du public avec lequel on travaille. Prenons l'exemple d'un éducateur en internat. On est auprès d'enfants ou d'adultes au quotidien, et notre journée va être rythmée par ces temps de vie quotidiens : le lever, se réveiller de façon sereine pour enchaîner sur les activités (école, ateliers...), des temps de repas, de devoirs... C'est donc rythmé par le quotidien, et on s'appuie sur cela pour créer la relation avec la personne.

Si on travaille en protection de l'enfance se grefferont des temps d'audience avec le juge des enfants, avec la famille... Dans la déficience avec des adultes handicapés, on sera sur des temps d'accompagnement du travail en milieu protégé. Dans le secteur de la protection judiciaire de la jeunesse, il y a des temps pour accompagner les jeunes à se reconstruire, réparer les délits causés, etc. Bref, tout dépend du secteur et du public. 

Victor : Auprès de quel public un ES peut-il intervenir ? 

Utilisateur18_1 : Bonjour, avec quel public exactement travaille-t-on dans ce métier ? 

Laurent Leymarie : On va travailler avec un public qui, de façon ponctuelle ou durable, est en difficulté : des enfants ou adultes, soit en situation de handicap, soit socialement défavorisés ; des adultes en difficulté par rapport au monde du travail, par exemple.

Après, chaque établissement a sa spécificité. Dans mon établissement, je ne travaille qu'avec des enfants ou des adolescents. Il n’y a pas d’adultes. Mais il existe des établissements pour les adultes. Chacun a sa spécificité. Nos ordres de mission dépendent de cela. 

Julie : Y a-t-il des formations spécifiques pour s'occuper des différents publics (autistes, trisomiques, sourds, etc.) ? 

Laurent Leymarie : On commence par la formation générique sur le métier d'éducateur spécialisé et qui débouche sur le diplôme d'État. Après, il y aura des spécificités selon l'établissement et le type de public que l'on sera amené à accompagner. Exemple : aucun d'intérêt d'apprendre la langue des signes française (LSF) pour un public atteint de cécité ! Mais avec un public de sourds, c'est une nécessité ! C'est la formation continue proposée par les établissements qui va permettre de se former au public spécifique que l'on va accompagner. 

Utilisateur54 : Bonjour. Quelles sont les qualités requises ? Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans votre travail ? Et qu'est-ce qui est le plus difficile ? 

Eleon'or : Quelles difficultés vous rencontrez dans votre quotidien ? Et qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? Merci ! 

Laurent Leymarie : Les qualités requises : aimer l'autre et avoir envie de s'en occuper. Ce que j'aime dans mon travail, c'est que la routine n'existe pas. On a la possibilité de changer de public et de lieux d'intervention. Il y a une multitude de publics et de façons de travailler. Au cours d'une carrière, on peut changer.

Le plus difficile ? On est confronté quotidiennement à la souffrance, la douleur, la difficulté. Ce n'est pas toujours simple d'accueillir cela. Des éducateurs qui se font agresser, il y en a tous les jours, hélas. Mais on sait qu'on sert à quelque chose, même si on ne voit pas toujours le résultat à court terme. L'important aussi, c'est le travail en équipe. On travaille avec de l'humain. C'est riche et on apprend beaucoup, sur l'autre mais aussi sur soi. 

Maxence : Y a-t-il une évolution de carrière pour un ES ? 

Laurent Leymarie : La première évolution, qui n'en est pas une hiérarchiquement, c'est de pouvoir changer de public et de lieu. On peut travailler quelques années avec des jeunes en difficulté sociale, puis avec des adultes en situation de handicap. Cela permet de ne pas se scléroser, et de se renouveler.

Deuxième évolution : une fonction apparaît depuis quelques années, celle de ES coordinateur d'équipe ou de projet. Il est responsable des projets des personnes accompagnées. On voit beaucoup cela dans le monde du handicap.

On peut aussi devenir chef de service éducatif : gérer des équipes d'éducateurs. C'est la fonction intermédiaire entre ES et la direction d'établissement. Rien n'empêche ensuite de faire une formation pour devenir directeur. 

Eleon'or : Est-ce que l'on trouve du travail facilement ou y a-t-il du chômage dans la profession ? 

Sacha94 : Bonjour, est-ce qu'il est facile de trouver du travail comme éducateur spécialisé ? 

Laurent Leymarie : C'est facile de trouver du travail, mais pas forcément de trouver tout de suite un CDI en sortant de l'école. On commence souvent par des remplacements, plus ou moins longs et intéressants. Il y a une vraie différence selon les territoires : certains sont richement dotés en établissement et services, d'autres plus faiblement dotés. Cela dépend des associations créées et de la volonté du département de créer des structures. En région parisienne, on peut démissionner et retrouver un travail le même jour. Dans certaines régions, ce sera plus difficile. 

Samuel : C'est un métier plutôt pour les filles ou pour les garçons ? 

Laurent Leymarie : C'est un métier très féminin, comme souvent dans l'aide à la personne. Mais on a besoin des deux ! Il n'y a pas assez d'hommes. Car on a besoin de créer des « couples éducatifs », chacun ayant sa fonction. En protection de l'enfance, en particulier, on a vraiment besoin des deux, car chacun a son rôle, et un enfant préférera se confier à un homme à certains moments, à une femme à d'autres. Comme il y a peu d'hommes dans les formations, ils trouvent plus facilement du travail, c'est une réalité. 

Jolan : Vous étiez bon dans quelles matières à l'école ? Est-ce que ça vous sert dans votre métier ?

Laurent Leymarie : J’étais plutôt un « matheux » dans mes études - ce qui ne me sert pas à grand-chose. Il vaut mieux être littéraire, car c'est un métier où l'on écrit beaucoup (aux magistrats, aux familles, à la MDPH...).

Après, il faut aimer lire, car il y a beaucoup de publications et lectures dont on peut s'inspirer.
Mais si on n'est pas littéraire, il existe un tas de formations continues, sur les écrits professionnels, etc., donc ce n'est pas rédhibitoire. En tant que matheux, j'ai appris à m'améliorer sur le terrain de l'écriture. 

Jolan : Pourquoi vous devez écrire ? Ça fait partie du métier ? Il y a de l'administratif ?

Laurent Leymarie : Oui, car on doit rendre des comptes sur notre travail au quotidien : rapports d'évolution au juge des enfants (protection de l'enfance), idem à la MDPH dans le handicap pour que la personne continue à bénéficier des aides et orientations dont ils bénéficient déjà. Et quand on veut monter un projet, le directeur va demander un écrit expliquant les raisons de ce projet, les modalités, ce qu'il va coûter et rapporter... Il faut que tout cela puisse être tracé, et qu'un écrit reste. Cela permet de justifier son travail. On peut être évalué par nos instances décisionnaires et nos financeurs. On travaille avec de l'argent public, donc on doit justifier l'utilisation de ces deniers publics, ce qui est normal. 

Romain : Dans quels établissements s'appliquent ces différentes conventions collectives et pourquoi ? 

Laurent Leymarie : Chaque établissement ou service est régi, soit par une convention collective (associatif), 66 ou 51 selon les cas, soit par les règles de la fonction publique (hospitalière dans mon cas). Je suis sur la grille de rémunération de la fonction publique hospitalière. Idem pour la fonction publique d'État. Les conventions collectives ont été choisies par l'organisme qui a créé l'établissement, et elles régissent le mode de rémunération. 

Vic : Bonjour Laurent. Comment vous communiquez avec vos ados ? En LSF ou autre ? 

Utilisateur83 : Est-ce que vous avez appris le langage des sourds ? 

Victoria : Pour vous occuper des enfants sourds, vous avez dû apprendre la langue des sourds, c'est dur ? 

Laurent Leymarie : Cela fait 4 ans que je travaille dans cet établissement. J'apprends la LSF au fur et à mesure. Mon niveau est encore faible, mais je progresse. Certains jeunes ne communiquent que par LSF. D'autres ont une surdité plus légère, et l'on peut communiquer à l'oral, en parlant bien en face d'eux, et en s'aidant de la LSF. C'est une très belle langue, mais difficile à apprendre. Je suis des cours, c'est une question de formation continue. Quand c'est trop compliqué, on peut faire appel à des interprètes. 

Utilisateur29 : Si nous-mêmes avons été en foyer dans notre jeunesse, ce n'est pas compliqué de devenir éducateur après ? 

Laurent Leymarie : Ça peut l'être. Il y a un vrai travail à faire avant pour être au clair avec sa propre histoire, ce qui appartient à chacun. C'est mieux pour s'occuper d'autres d'être au clair et de savoir ce que l'on peut faire et ne pas faire. On ne fait pas ce métier pour se soigner ! Ou pour réparer quelque chose qui n'aurait pas marché dans son enfance.

J'ai travaillé avec des gens qui ont été placés en foyer, ça s’est très bien passé. J'ai vu aussi des gens qui n'avaient pas encore « réglé leur histoire », c'était trop tôt et ils ont dû arrêter la formation, car ils n'étaient pas prêts. Après, si on est au clair, aucun souci, ça peut très bien marcher et on peut être un très bon éducateur, car on sait comment fonctionne un foyer et que c'est compliqué. 

Clara66 : Bonjour, pouvons-nous choisir avec qui nous voulons travailler (protection de l’enfance / enfants en situation de handicap) ? Ou alors n’avons-nous pas le choix et sommes-nous affectés sans qu’on tienne compte de nos affinités et de nos préférences ? 

Laurent Leymarie : Bien sûr qu'on choisit, car une fois diplômé, on envoie des CV dans les établissements et on attend d'avoir des entretiens. Il n'y a pas d'affectations, sauf dans la protection de la jeunesse, qui est un autre type de diplôme. 

Alice : Bonjour, j'aimerais effectuer un stage pour découvrir le métier d'éducatrice de la PJJ mais je ne sais pas à quelle structure m'adresser. Je pensais au STEMO dans ma région ? Mais je ne connais pas d'autre structure pouvant recevoir une stagiaire pour découvrir le métier d'éducatrice de la PJJ.

Laurent Leymarie : La direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a sa propre école de formation et des métiers spécifiques. La PJJ ne s'occupe que des jeunes ayant commis des délits. Elle dépend de la Justice, et a une formation spécifique à ce type de public.

On peut aller dans un des services territoriaux éducatifs de milieu ouvert (STEMO), mais il y a d'autres types d'endroits : EPE (foyers pour jeunes ayant commis des actes de délinquance), CEF (centres éducatifs fermés, alternative à la prison) et SEAT (service éducatif auprès du tribunal, missions d'évaluation ou de suivi, en milieu ouvert, avec le jeune dans sa famille).
On trouve ce genre d'établissement dans tous les départements. 

Alicia75 : Quels sont vos horaires de travail ? Faites-vous de l'internat ? Et le week-end ? 

Laurent Leymarie : Les horaires dépendent de l'établissement ou service, certains sont ouverts 365 jours/an, d'autres selon le calendrier de l'Éducation nationale. Des accueils de jour n'ouvrent qu'en journée pendant la semaine.

En protection de l'enfance, je travaillais de 6 h 30 à 23 h, avant de passer le relais aux professionnels de nuit. Y compris les samedis, dimanches et jours fériés. Actuellement, j'ai les mêmes horaires, mais uniquement du lundi au vendredi.

Dans certains établissements, les éducateurs peuvent aussi faire des nuits. Cela dépend de l'organisation. 

Sacha94 : Bonjour, est-ce que vous suivez toujours les mêmes jeunes ou adultes ? Merci 

Natou : Est-ce que vous changez souvent d'enfants ou de groupe ? Vous vous attachez aux enfants ? Est-ce que c'est dur de s'en séparer ?  

Laurent Leymarie : Là aussi, le temps qu'on passe avec les enfants dépend beaucoup du lieu. En protection de l'enfance, j'étais dans un établissement d'accueil d'urgence. Les enfants étaient censés rester 10 mois maximum avant qu'un autre établissement prenne le relais. Oui, on s'attache forcément aux personnes qu'on accompagne. On intervient dans une période compliquée pour eux. Ce sont souvent des enfants arrachés du jour au lendemain à leur milieu familial, pour de bonnes raisons, mais c'est compliqué. On les accueille parfois au milieu de la nuit accompagnés par 2 ou 3 gendarmes. Un bébé trouvé seul pendant que ses parents étaient en boîte de nuit, par exemple…

Quand on récupère un tel enfant, complètement déboussolé, confié en pleine nuit à un inconnu, ça crée des liens ! Des liens qu'on garde parfois après leur départ. Actuellement, on est plutôt sur des accueils très longs, sur plusieurs années. Là aussi, ça crée des liens importants, même si les conditions d'accueil sont moins dramatiques, c'est la durée qui fait qu'on s'attache. 

Utilisateur14 : Les journées sont chargées ce n'est pas difficile d'avoir une vie privée ? 

Laurent Leymarie : Non, car ça reste un travail. Quand je disais que je travaillais de 6 h 30 à 23 h, on est plusieurs à se relayer. Le droit du travail reste valable. Et c'est important d'avoir une vie privée à côté, pour se ressourcer et être d'attaque quand on retourne travailler. On a du temps pour vivre à côté, et heureusement ! 

Yanis90 : Quels cours avez-vous eus durant la formation ? 

Eleon'or : Vous êtes formés aussi à la psychologie ? 

Laurent Leymarie : On a des cours de droit, beaucoup, car on intervient toujours dans un cadre légal. On suit aussi des cours de psychologie, psychiatrie, sociologie, de conduite de réunion. On nous enseigne des techniques éducatives : comment gérer un ado, comment se servir de la musique, du sport, etc., en fonction des capacités et envies de la personne. Je vous conseille de consulter la fiche consacrée à ce métier sur le site de l’Onisep

MagaliHH : Il parait que les salaires sont bas dans le social, est-ce exact ? Ma fille est intéressée par ce métier.  

E.L : Bonjour, quel est le salaire moyen d'un éducateur spécialisé ? 

Utilisateur29 : Quel est le salaire moyen dans ce métier ? 

Laurent Leymarie : Les salaires, certes, ne sont pas les plus élevés dans le monde du travail, mais pas les plus bas non plus. Le plus bas, c'est 1 400 euros. En fin de carrière, selon les conventions et primes, on est à 2 100-2 200 euros. Après, il faut rajouter des primes de week-end, de jours fériés, de risque... Parfois des primes liées aux transferts (séjours organisés par les établissements). Si vous êtes coordinateur d'une équipe, il peut aussi y avoir une prime à ce titre. 

NatSpain : Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce métier ? 

Laurent Leymarie : Quand j'ai eu mon bac, je ne savais pas trop quoi faire. Je suis donc allé me « promener » en fac. À côté, j'ai découvert l'animation. Ça m'a plu de m'occuper de groupes d'enfants, mais face à des situations compliquées, j'ai vu que je n'avais pas les moyens de les aider vraiment. C'est ainsi que j'ai découvert le métier de ES, pour aider des gens dans toutes situations difficiles. J'ai réussi à trouver des stages dans des établissements via des organismes de formation. Quand j'ai été prêt, j'ai tenté le concours d'entrée à l'école de Dijon, j'ai été pris et j'ai eu mon diplôme et commencé à travailler. 

myriam : Le métier d'éducateur reste quand même une vocation, non? 

Laurent Leymarie : Un peu quand même, oui ! ;-) Soit on l'a depuis tout petit, soit on l'acquiert au fur et à mesure. Mais il faut de l'envie, de la croyance en l'autre et vouloir l’aider à avancer. On a des découragements, des échecs, mais aussi de belles réussites. J'ai accompagné des enfants qui ont fini par rentrer chez eux... Ces réussites, c'est ce qui fait que l’on continue. 

gaelle : Bonjour, quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite se reconvertir aujourd'hui dans le monde du social et plus spécifiquement dans le métier d'éducateur spécialisé ? 

Christopher : Est-ce que l'on peut faire la formation que vous avez faite en formation continue ou à distance dans le cadre d'une reconversion ? J'ai 40 ans. 

Laurent Leymarie : En formation continue, oui. À distance, pas à ma connaissance. L'important, si on veut se reconvertir, c'est d'aller d'abord faire des stages pour voir ce qu'est le métier. Passé un certain âge, on n'a pas toujours la même fougue, la même envie. À 45 ans, je ne sais pas si je me verrais travailler dans la protection de l'enfance. Il faut beaucoup d'énergie ! Il existe des possibilités de découvrir le métier via Pôle Emploi.

Comme je l'ai dit, il faut être au clair avec soi et avec les raisons pour lesquelles on veut faire ce métier. Donc, je préconise de faire des stages, cela donne une expérience du terrain, et les examinateurs des concours d'entrée y sont très sensibles. 

Clara66 : Entre le bac et le concours, est-ce que nous devons faire des études en particulier ? 

Laurent Leymarie : Oui et non, car les examinateurs ont du mal avec les personnes qui sont juste bachelières. Ce métier demande une maturité, et on préfère attendre. Soit on essaie de travailler dans cette branche, soit on tente des études en psycho, droit, sciences de l'éducation, etc. 

Utilisateur7_2 : Dans ce contexte de confinement, comment pensez-vous que je puisse faire pour démarcher des institutions susceptibles de m'accueillir en alternance, en Gironde ? Merci.

Laurent Leymarie : Par téléphone, email ou courrier. Effectivement, ce n'est sûrement pas leur priorité, mais on doit déjà préparer l'après-confinement. On aura besoin de personnel en plus, pour pallier les collègues malades, les départs en retraite... Privilégiez les grosses associations et les sièges sociaux d'association : avec un seul courrier, on peut alors « arroser » 10 ou 15 lieux d'une même association. 

Utilisateur88 : Est-ce que vous vous voyez toujours dans ce domaine plus tard ? 

Laurent Leymarie : Oui, bien sûr ! Tant que ce métier me passionnera. Si ça change, je ne serai plus utile aux personnes que j'accompagne. Après, je ne sais pas dire dans quelles fonctions et où…

J'encadre des équipes éducatives, travailler avec des enfants sourds me plaît, peut-être aurai-je envie de faire autre chose d'ici à 5 ans. J'ai la chance de pouvoir changer si je le veux. Mais ça se prépare. Le cas échéant, j'irai chercher ailleurs. Mais l'éducation spécialisée me plaît toujours autant ! 

Le Modérateur : Le tchat se termine. Laurent, un dernier mot pour conclure ? 

Laurent Leymarie : Merci à tous. Un conseil pour finir : ce sont des métiers prenants, enrichissants, qui demandent beaucoup d'investissement ; il est donc très important d'avoir une vie équilibrée à côté (famille, sports, etc.), pour pouvoir se ressourcer. C'est un très beau métier !

Merci d'avoir été nombreux à m'écouter ! Bonne continuation à tous, peut-être nous croiserons-nous !  Bonne fin de journée à toutes et à tous ! 

myriam : En tout cas merci d'avoir consacré du temps pour nous. Au revoir. 

Utilisateur7_2 : Merci beaucoup !

Le Modérateur : Merci à toutes et à tous pour votre participation. Et merci à Laurent de nous avoir transmis sa passion et merci pour ses réponses précises. Nous vous souhaitons une belle fin d'après-midi.

À la semaine prochaine pour un nouveau tchat, dont le sujet sera sur le métier de chef.fe de projets stratégie communication et événementiel. 


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