Revivez le tchat avec Pauline,
chargée de projets numériques

Date de publication : 21 mai 2020

Animer un site web, une newsletter, piloter, coordonner, impulser des projets et des actions innovantes dans le domaine du numérique, telles sont les missions d'un.e chargé.e de projets numériques. Ce métier vous attire ? Pauline Maréchal est chargée de projets numériques au Château des ducs de Bretagne à Nantes. Elle a répondu à toutes vos questions mercredi 20 mai sur son parcours, son expérience... Retrouvez l'intégralité des échanges.

Mercredi 20 mai (14h - 15h) : le métier de chargé.e de projets numériques
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Soyez vigilants sur la date de publication de la retranscription du tchat qui correspond au jour du témoignage de l'invité(e). Certaines formations ou diplômes peuvent avoir évolué au gré des réformes. N'hésitez pas à utiliser notre moteur de recherche pour connaître les formations qui mènent à ce métier et les modes d’admission actuels. 

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Le Modérateur : Bonjour et bienvenue sur ce nouveau tchat de l’Onisep. Aujourd’hui, nous accueillons Pauline Maréchal, chargée de projets numériques au Château des ducs de Bretagne, pour parler de son métier, de son parcours, de ses études.
N’hésitez pas à lui poser vos questions. Bon tchat ! 

Pauline Maréchal

Pauline Maréchal : Bonjour à toutes et à tous, heureuse d'être parmi vous pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur mon métier ! 

Jeremy : En quoi consiste votre travail ? 

Pauline Maréchal : Lors d'une exposition, une fois choisie la thématique, le chargé de projets numériques travaille d'abord avec le commissaire d'exposition pour penser des dispositifs numériques qui s'intègreraient à l'exposition (casques de réalité virtuelle, écrans...). Mon rôle consiste à apporter des idées puis à servir d'intermédiaire avec des prestataires, qui vont ensuite réaliser les dispositifs. 

paolo : Combien faut-il de temps entre le début d'un projet et sa réalisation finale ? 

Pauline Maréchal : Tout dépend du projet. Certains peuvent se réaliser en 6 mois, par exemple lorsque le contenu peut facilement et rapidement être rédigé. Si le projet demande des recherches plus poussées (reconstitution d’un site, par exemple), cela peut être beaucoup plus long. 

martine_chamalier : Bonjour, vous travaillez seule avec votre équipe ou vous faites appel à des prestataires extérieurs ? Ce métier est-il beaucoup pratiqué en free-lance ? 

Pauline Maréchal : Je travaille régulièrement avec des prestataires lors de divers projets, que ce soit pour le musée ou les expos. Ce sont généralement des prestataires qui peuvent construire techniquement et graphiquement une interface de médiation numérique. Pour le free-lance, je ne sais pas si c'est beaucoup pratiqué, mais il doit y avoir quelques profils en free-lance, oui. 

Lolo-32 : En quoi consiste un projet ? Quelles sont les grandes étapes ? 

Pauline Maréchal : Un projet est réalisé parce qu'il y a une demande, parce que dans le musée, on constate un manque, quelque chose qu'on voudrait faire connaître au public. On lance alors un projet, et un groupe de personnes se met au travail. Comme dans tout musée, il y a des personnes qui travaillent sur le contenu scientifique (commissaires d'exposition, chercheurs, experts...). Il y a aussi un chargé de projets numériques qui travaille avec ces experts, pour rendre le contenu accessible de manière numérique. Il y a aussi un travail de veille par rapport aux autres musées, pour s'assurer d'être à la page. Enfin, il y a les prestataires, qui vont réaliser toute l'interface graphique (codage, etc.).

Tamtam : Est-ce qu'il faut avoir de l’expérience dans le numérique pour faire votre métier ? 

Pauline Maréchal : C’est toujours bien d’avoir des expériences dans le domaine, oui. 

Girouded : Bonjour, votre métier peut-il s'appliquer à d'autres structures que les musées ? Si oui, avez-vous d'autres exemples d'endroits où on peut exercer ce métier ? 

Pauline Maréchal : Bonjour, j’imagine que c’est possible, peut-être dans des agences de communication, par exemple, mais je n’ai pas d’exemple précis à vous donner. 

Totof : Bonjour, c'est quoi la différence entre le multimédia et le numérique ? C'est pareil ? 

Pauline Maréchal : À mon sens, le numérique est le traitement de l’information via des outils informatiques, alors que le multimédia est l’utilisation de différents médias pour transmettre cette information. 

Flora : Qu'est-ce qui vous a amené à faire ce métier ? 

Pauline Maréchal : C'est vraiment un hasard ! Lors de mon Master 2, je cherchais une alternance. J'avais candidaté auprès d'un musée de la Ville de Paris pour un autre poste et je n'avais pas été prise. Paris Musées a vu mon CV et m'a proposé de passer un entretien pour le poste de chargée de projets numériques. Au départ, je me dirigeais plus vers un poste de chargé de public, mais le travail de chargée de projets numériques m'a plu, et au moment de chercher un travail, j'ai vu une annonce pour le même poste au Château des ducs de Bretagne. J'ai passé deux entretiens (c'est assez courant désormais) et j'ai été prise. 

danilo : Est-ce qu'il faut être fort en informatique ? 

Pauline Maréchal : Non, pas du tout. Quelques bases sont évidemment un plus selon les projets. Dans mon cas, j’ai appris sur le terrain tout ce qui relevait de la technique. Généralement, les structures sont équipées d’un service informatique dédié à cela. 

jojo : Êtes-vous vous-même passionnée d’art ou d’histoire ?

Pauline Maréchal : Passionnée d'art, et intéressée par l'histoire. Être chargée de projets numériques me permet de travailler avec des œuvres et des documents, et de transmettre une médiation de ceux-ci via des dispositifs numériques. 

Arnaud : Lors de la mise en place d'une exposition, le chargé de projet numérique construit-il les contenus de l'exposition en rédigeant des textes de présentation, par exemple, ou a-t-il uniquement un rôle de coordination entre les intervenants ?  

Pauline Maréchal : Oui, il est possible qu'il rédige des textes, en collaboration avec les experts scientifiques. Dans d'autres projets, il peut avoir juste un rôle de coordonnateur. Les deux sont possibles. 

amid : Est-ce que je dois faire des études dans le domaine du web spécifiquement pour être en charge du numérique dans une entreprise ? 

Pauline Maréchal : Tout dépend de ce que demande l’entreprise. Dans mon cas, ce n’est pas nécessaire. J’ai juste fait le master à la Sorbonne Nouvelle Paris 3 « Muséologie et Nouveaux médias », et j’ai fait ma seconde année de Master 2 en alternance au service numérique de Paris Musées. 

David : Est-ce que vous travaillez avec d’autres équipes comme des équipes graphiques, techniques, communication ou documentaires par exemple ? 

Pauline Maréchal : Oui, on travaille forcément avec d'autres équipes, pour construire le dispositif graphiquement, pour accéder à des contenus scientifiques... On travaille, par exemple, avec des iconographes qui vont proposer des visuels pour les dispositifs numériques. 

Utilisateur10 : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de projets que vous avez réalisés ?

Pauline Maréchal : Au Château, nous préparons actuellement une exposition sur Lu (la marque de biscuits, créée à Nantes), qui ouvrira dès que ce sera possible. Nous avons créé pour cela un quiz numérique autour de Lu. À Paris Musées, j'ai travaillé sur l'application du Musée de la Libération de Paris. 

Samara : Le chargé de projet numérique ne travaille que dans les musées ? Vous êtes plus dans le milieu de la culture, des arts ou de l’informatique ? 

Pauline Maréchal : Non, il y a des chargés de projets numériques dans toutes sortes d'entreprises ! Je suis plus dans le milieu de la culture et des arts. Je n'ai pas de compétences en informatique, il y a des services qui sont là pour ça ! 

Utilisateur_12 : Bonjour, tous les musées ont un chargé de projet numérique comme vous ? 

Pauline Maréchal : Ça tend à devenir de plus en plus le cas, mais certains font appel à des services extérieurs. 

Luc : Combien d'années d'études faut-il ? 

tyou@yahoo : Combien d'années d'études faut-il faire ? 

Pauline Maréchal : Pour ma part, j’ai fait un bac +5, mais tout dépend de votre formation. 

denys : Est-ce qu'on peut travailler en tant que free-lance ? 

Pauline Maréchal : Oui, je pense que c’est possible. 

Marie44 : Bonjour, selon vous, quelle est la qualité principale ou la compétence principale qu'il faut avoir pour faire votre métier ? 

Pauline Maréchal : En tant que chargée de projet numérique, il faut être rigoureux et faire de la veille, car c’est un milieu qui évolue vite. 

Utilisateur5_1 : Bonjour, quels sont, selon vous, les objets qui se prêtent le plus au numérique ? 

Pauline Maréchal : Les petits formats sont plus accessibles à la numérisation, évidemment, mais aujourd'hui la technologie permet de tout numériser. 

Martine : Quelle est votre expérience dans le numérique ?  

Pauline Maréchal : Mon alternance de Master 2 à Paris Musées au service numérique, et bien sûr, mon expérience actuelle au Château des ducs de Bretagne. 

Utilisateur : Bonjour, vous élaborez des infographies ?  

Pauline Maréchal : Non, ce sont des prestataires spécialisés dans ce domaine qui le font. Infographiste est un métier à part entière. 

Lilian 04 : Avez-vous des supérieurs ou êtes-vous votre propre patron ? 

Pauline Maréchal : Non, j'ai des supérieurs. J'ai une cheffe, et le directeur du Château des ducs de Bretagne. 

Enzo : Vous conseilleriez quoi comme spécialité au lycée ? 

Pauline Maréchal : Le chef de projets numériques doit surtout avoir une appétence pour le domaine dans lequel il travaille. Ce sera différent selon qu'on travaille dans un musée, comme moi, ou dans la grande distribution, par exemple ! 

Utilisateur_2 : Est-ce qu’il y a des gens de votre métier qui travaillent dans les jeux vidéos ? 

Pauline Maréchal : Je pense. Chargé de projets numériques, c'est un métier qui se décline très différemment selon les domaines. Les Invalides ont, par exemple, créé un escape game dérivé du jeu Assassin's Creed. Il y a donc eu une collaboration avec les créateurs du jeu. Et le Centre Pompidou a lancé son propre jeu vidéo, Prisme 7. 

Utilisateur10 : Quel est votre salaire ? (Par mois) 

Utilisateur_2mm : Vous travaillez combien de temps par semaine ? Et êtes-vous bien payée ? 

Luc : Combien êtes-vous payée ?

Pauline Maréchal : Le salaire dépend d'où on travaille, c'est différent dans une fondation privée et dans un musée public. Pour ma part, je touche actuellement 2 200 € brut. Concernant le temps de travail, on est sur une base de 35 heures, parfois un peu plus, car on ne calcule pas toujours ses heures ! 

Utilisateur10 : Je n'ai pas bien compris en quoi consiste votre métier. Pouvez-vous m'éclairer à ce sujet ? Votre équipe fait des affiches de pub ? Du design numérique ? Je suis désolé, je n'ai pas trop compris.

Pauline Maréchal : Généralement, c'est le service communication qui s'occupe de la publicité. Mon travail est lié à un musée, donc à des projets muséaux et d'expositions. Je participe à des projets numériques qui s'inscriront dans une scénographie. 

Utilisateur_2 : Quels outils numériques utilisez-vous ? 

Pauline Maréchal : J'utilise principalement des outils de la suite Adobe (PhotoShop, InDesign, Premiere Pro et After Effects, pour la vidéo). 

Utilisateur10 : Bonjour, vous plaisez-vous dans votre métier ou est-ce parfois ennuyant ? 

Pauline Maréchal : Question intéressante ! Le numérique peut faire peur à certaines personnes. Il y a une tendance à rester dans la tradition, contrairement à d'autres pays où on expérimente plus volontiers. C'est en tout cas mon ressenti. Il peut être parfois compliqué de mener à bien des projets. Et cela a aussi un coût. Il faut donc aussi être force de persuasion pour surmonter ces réticences. 

Utilisateur_12 : Quel est, selon vous, le musée le plus en avance de ce point de vue ? 

Pauline Maréchal : La Cité des Vins à Bordeaux (même si ce n'est pas un musée au sens strict) ou Citéco à Paris sont très orientés sur le numérique. 

Le Modérateur : Nous prenons les dernières questions... 

Utilisateur_12 : Dans 5 à 10 ans, vous vous voyez où ?  

Pauline Maréchal : Je travaille aujourd’hui dans un château-musée, avec un accent important sur le patrimoine. Je m'imagine peut-être plus dans un musée d'art et, qui sait, dans dix ans, responsable d'un service numérique ! 

Culture : Avec le covid-19, comment cela se passe aujourd'hui ? 

Pauline Maréchal : Nous sommes actuellement fermés. Nous attendons des nouvelles du ministère et de la Ville. Il a été annoncé que les « petits musées » pourraient rouvrir, mais c'est un peu flou... En attendant cette réouverture, nous préparons du contenu, et réfléchissons à comment adapter les dispositifs numériques (puisqu'on ne peut plus toucher les écrans). Nous venons aussi de réaliser un tournage dans le musée avec le directeur du château, qui présente le musée au public. La vidéo sera diffusée prochainement sur Facebook. 

Discover : Vos camarades de promotion travaillent dans quels secteurs ? 

Pauline Maréchal : Mes camarades du Master 2 « Muséologie et nouveaux médias » ont des parcours assez différents. Certains travaillent avec le public, d'autres dans le numérique ou la communication, d'autres encore sont chargés d'exposition ou travaillent dans le domaine de la recherche. 

Baptiste Krebs : Votre métier est-il varié en tâches ? 

Pauline Maréchal : Oui, car au Château, j'ai tout ce travail de monter des dispositifs numériques pour des expos et événements, mais je fais aussi de la photo et du montage vidéo. Normalement, cela ne fait pas partie du métier, mais c'est une petite structure et il faut donc savoir s'adapter. Pour cela, j'ai appris à utiliser les logiciels en question. À Paris Musées, à l'inverse, on aurait fait appel à des prestataires différents pour ces autres tâches. 

Maxime : Quel est le plus beau projet sur lequel vous avez pu travailler ? Et celui qui vous ferait rêver ? 

Pauline Maréchal : C'était pendant mon alternance à Paris Musées : une application, Second Canvas, qui permet de voir des œuvres en gigapixel. C'était intéressant, car on allait dans les réserves des 14 musées de Paris avec le photographe, ce qui m'a permis de voir de près des œuvres incroyables. Celui qui me fait rêver ? Rien de précis forcément, mais en général, réaliser des dispositifs innovants pour de futures expositions. 

Le Modérateur : Le tchat se termine. Pauline, le mot de la fin ? 

Pauline Maréchal : Merci à toutes et à tous pour vos questions. J'espère que mes réponses vous auront éclairés, et peut-être donné envie de travailler aussi dans le domaine des projets numériques ! 

Le Modérateur : Merci à toutes et à tous de votre participation. Merci à Pauline pour ses réponses. Nous vous souhaitons une belle fin d’après-midi et nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau tchat sur le métier de médecin hospitalier. 


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