Chargé / Chargée d'études
en valorisation agricole des déchets

Les déchets sont une mine d'or ! La chargée ou le chargé d'études en valorisation agricole des déchets s'intéresse aux détritus organiques urbains, industriels ou agricoles, et les recycle en les transformant en fertilisant pour les sols.
Niveau minimum d'accès :  Bac + 5
Salaire débutant :  2750 €
Statut :  Statut salarié

Synonymes : Chargé/e de mission pour la valorisation agricole, Chargé/e de valorisation agricole des déchets

Secteurs professionnels : Agriculture, Recherche

Centres d'intérêt : J'aime bouger, Je veux protéger la planète

Le métier

Identifier les déchets

Les boues des stations d'épuration urbaines ou industrielles, les déchets verts, les déchets des industries agroalimentaires et des élevages contiennent des éléments nutritifs et de la matière organique. Ces composants biodégradables sont utiles pour enrichir les sols à cultiver (à la place des engrais chimiques), à condition d'être traités correctement.

Analyser la matière première

Les chargés d'études en valorisation agricole des déchets établissent d'abord l'inventaire des déchets collectés auprès des producteurs. Ils cherchent ensuite des exploitations agricoles susceptibles de recevoir les épandages de ces déchets. Ils analysent ces derniers pour vérifier leur innocuité et leur compatibilité avec les sols à fertiliser. Ils peuvent aussi proposer des solutions de traitement des boues avant de les épandre.

Faire un bilan de fertilisation

Le recyclage agricole nécessite un encadrement strict et rigoureux. Il faut vérifier qu'il n'y a pas pollution des sols et présenter un projet à l'administration. Une fois les autorisations obtenues, les chargés d'études réalisent un suivi agronomique des épandages comprenant le conseil aux agriculteurs, des prélèvements de sols, la préparation du planning prévisionnel d'épandage et la rédaction du bilan de fertilisation.

Compétences requises

Expertise et polyvalence

La chargée ou le chargé d'études en valorisation agricole des déchets doit avoir des connaissances en matière de compostage, de méthanisation, etc. Les réactions de fermentation nécessitent de maîtriser divers paramètres : température, acidité, composition du biogaz produit, etc. Il faut connaître les méthodes de traitement des déchets, mais aussi les méthodes de fertilisation.

Beaucoup de réglementation

Les règles administratives des épandages sont très encadrées. Il existe, par exemple, une distance à respecter vis-à-vis des habitations voisines. Lisier, purin, boue urbaine... à chaque fois, l'épandage suit des règles spécifiques. Il faut aussi tenir compte de la présence de puits, de cours d'eau ou d'eau de baignade dans les alentours. Les chargés d'études doivent tenir compte des réglementations environnementales mais aussi des contraintes économiques lorsqu'ils rédigent leur cahier des charges qui détaille propositions et coûts.

Conviction et persuasion

Le chargé d'études doit savoir convaincre les industriels, les élus et les agriculteurs d'utiliser les déchets pour enrichir leurs sols, afin de diminuer l'utilisation de pesticides et de préserver la qualité des eaux. Des qualités relationnelles sont donc indispensables pour vaincre les réticences.

Où l'exercer ?

Un métier de terrain

La chargée ou le chargé d'études en valorisation agricole des déchets va à la rencontre des exploitants agricoles, des industriels, des techniciens agricoles, des élus locaux... Les réunions et les déplacements sont nombreux, d'autant qu'il faut prendre en compte le contexte local, le climat ou encore la topographie (champ plat ou en pente) du lieu. Le métier requiert une bonne disponibilité, notamment lorsqu'il faut réunir de nombreux interlocuteurs ou faire des sessions de formation des agriculteurs. Les chargés d'études doivent souvent jongler avec plusieurs dossiers en même temps.

Un travail collaboratif

Le travail requiert une étroite collaboration avec l'administration, les élus locaux, les chambres d'agriculture, etc. à qui la chargée ou le chargé doit remettre des rapports spécifiques. Certaines recherches sont menées en collaboration avec des instituts spécialisés comme le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) ou l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement). L'avis de spécialistes (géologues, économistes, juristes...) est parfois nécessaire avant de mettre en place une solution de revalorisation, d'autant que la réglementation concernant l'utilisation des boues est très stricte.

Emploi et secteur

Un métier en développement

Des centaines de millions de tonnes de déchets organiques sont produits chaque année dans les exploitations agricoles. Il s'agit d'une ressource importante à valoriser et la France détient l'un des plus gros potentiels de production de biogaz agricole en Europe. La dégradation de matière organique par méthanisation pour produire de l'électricité, de la chaleur ou du biocarburant a le vent en poupe. On compte actuellement 159 unités de méthanisation en France et des milliers de projets.

Sur tout le territoire

Les chambres d'agriculture emploient une cinquantaine d'experts en valorisation pour favoriser cette économie circulaire verte. Elles promeuvent aussi le recyclage de proximité (traiter les déchets verts des collectivités au sein d'une ferme proche). L'expertise des chargés d'études est donc recherchée pour mettre en place la transition des habitudes de la filière agricole.

Des perspectives d'évolution

Les chargé d'études en valorisation agricole des déchets travaillent au sein d'une chambre d'agriculture, chez un industriel du biogaz, en bureau d'études, en cabinet de conseil, dans un institut technique ou de recherche. Il peuvent ensuite devenir directeur de bureau d'études ou responsable de recherche par exemple.

Secteur

Salaire du débutant

Environ 2750 euros brut par mois.