Des formations très spécialisées
Les écoles d'ingénierie se consacrent à un secteur d'activité spécifique, comme l'informatique, les biotechnologies ou l'énergie. La plupart du temps, elles délivrent des titres qui préparent à un groupe de métiers limité. Le titre d'expert informatique et système d'information, par exemple, permet une insertion en tant que chef de projet informatique, ingénieur systèmes et/ou réseaux ou responsable des systèmes d'information.
Pour aborder des enseignements et des projets rapidement spécialisés, il est donc conseillé d'éprouver dès le lycée son intérêt pour le domaine en suivant des options ou spécialités en lien. Ainsi, pour intégrer une école en informatique, les lycéens peuvent opter en bac général pour la spécialité numérique et sciences informatiques et en bac STI2D pour l'enseignement spécifique systèmes d'information et numérique. On peut aussi tester sa motivation dans le cadre de ses loisirs et développer de petits programmes informatiques. Par ailleurs, rencontrer des professionnels et les interroger sur la réalité quotidienne de leur métier, enquêter auprès des anciens élèves permet de vérifier l'adéquation des débouchés avec son projet.
Une sélection à l'entrée
Certaines écoles d'ingénierie recrutent directement après le bac. Les procédures d'admission comportent souvent des tests et un entretien de motivation avec le jury, afin de mesurer l'affinité du jeune avec la spécialité de l'école. Cela implique de s'être renseigné sur le secteur, d'être capable de décrire plusieurs métiers phares qui le constituent.
Certaines de ces écoles recrutent également ou uniquement à partir d'un niveau bac + 2 ou 3. L'admission se fait en général sur dossier, entretien et parfois tests. Il faut que le candidat ait suivi une formation dans une spécialité adaptée. Des mises à niveau sont éventuellement proposées dans les disciplines les plus spécifiques.
Une pédagogie par projets
Dans ces écoles, la pédagogie est la plupart du temps organisée par projets, une méthode d'enseignement qui peut dérouter certains élèves habitués à l'encadrement du lycée. Les étudiants travaillent en petits groupes sur un projet concret : par exemple, une solution informatique faisant appel à des compétences techniques en programmation, sécurité, réseaux, architecture, etc.
Dans une partie des établissements, la formation s'organise en deux cycles : un 1er cycle de 3 années (parfois appelé bachelor), suivi d'un 2e cycle en 2 ans (parfois appelé mastère), avec une spécialisation qui apparaît le plus souvent en 3e année.
Certaines écoles proposent de se former par l'alternance, parfois sur une partie seulement du cursus.
À noter : la plupart des écoles d'ingénierie ne proposent pas de niveau de sortie intermédiaire ni d'équivalences. Autrement dit, celui qui abandonne en cours de route sort souvent sans diplôme et perd le bénéfice des années effectuées.
Se renseigner sur la reconnaissance de la formation
Ces cursus ne débouchent pas sur des diplômés nationaux mais sur un titre d'école, par exemple sur celui d'expert en ingénierie (à ne pas confondre avec le titre reconnu d'ingénieur diplômé).
Quelques paramètres sont à prendre en compte pour mesurer la reconnaissance du certificat délivré par les écoles :
- l'enregistrement du titre au RNCP et à quel niveau ;
- la reconnaissance de l'établissement par l'État (l'État n'exerce par exemple aucun contrôle sur une école privée hors contrat) ;
- l'ancienneté de l'école, sa longévité impliquant souvent qu'elle ait fait ses preuves ;
- l'insertion à la sortie : ne pas hésiter à contacter les anciens élèves ;
- la reconnaissance par les professionnels : se renseigner sur les partenariats de l'école avec les entreprises du secteur.
Au-delà des informations fournies sur les plaquettes et des sites Internet, il faut mener sa propre enquête auprès des anciens, lors des journées portes ouvertes ou de salons.
Financer sa formation
La plupart des écoles d'ingénierie sont privées ou consulaires (dépendant des chambres de commerce et d'industrie), avec des frais de scolarité qui vont souvent de 4 000 € à 10 000 € l'année.
D'où l'importance d'avoir établi au préalable un plan de financement de sa scolarité en listant d'un côté les dépenses à prévoir (notamment les frais de scolarité, le logement et les transports en cas d'éloignement du domicile familial), de l'autre, les sources de financement mobilisables (du type ressources familiales, prêt étudiant, job étudiant si le rythme de l'école le permet). Il faut en outre se renseigner pour savoir si l'école donne accès aux bourses d'État et/ou si elle a mis en place son propre système de bourses.