Directeur de l'atelier de la maison Février, plumassier du cabaret le Moulin-Rouge à Paris, Maxime conçoit les tenues qui seront arborées par les danseuses du spectacle. Il collabore également avec de grands noms de la mode. "Spectacle, haute couture, maroquinerie... la plume peut être utilisée dans de nombreux secteurs !"
Léger comme une plume
"Le spectacle du Moulin-Rouge nécessite 2 à 3 tonnes de plumes par an", explique Maxime, directeur de l'atelier de la maison Février, plumassier du célèbre cabaret. Son objectif avec ses équipes : que les costumes soient le plus léger, maniable et confortable possible. "Contrairement aux apparences, les tenues sont assez lourdes. Il faut penser à l'amplitude, au mouvement... Aucun accroc ne doit venir perturber le show." Ce plumassier veille également à la question de la durabilité des costumes et de leur impact environnemental, "un enjeu primordial aujourd'hui".
Savoir-faire et modernité
Au quotidien, Maxime expérimente, développe des techniques et en fait revivre certaines, comme celle qui consiste à "glycériner" les plumes. L'innovation est partout dans l'atelier : tables de travail qui s'élèvent ou s'abaissent en fonction des pièces à concevoir ; blouses en fibres de carbone, qui enlèvent toute électricité statique ; steamer développé spécifiquement pour avoir une vapeur la plus chaude et sèche possible, car plumes et humidité ne font pas bon ménage…
Oiseaux du monde entier
Le plumassier commande les plumes auprès de divers fournisseurs. Il peut s'agir de plumes d'oiseaux d'élevage (autruches d'Afrique du Sud, faisans d'Inde et de Chine, oies) ou de plumes de mue, comme le nandou d'Amérique, espèce protégée dont l'utilisation est extrêmement encadrée. "Nous avons aussi des stocks historiques (oiseaux de paradis, aigrettes), avec des trésors." La maison Février travaille aussi pour le luxe. Maxime et ses équipes collaborent régulièrement avec de grands noms pour la Fashion Week.
"Jeune, j'ai beaucoup travaillé la pierre, le bois...", témoigne Maxime, passé par une mise à niveau en arts après son bac littéraire. "Je n'avais pas encore trouvé ma matière. Puis j'ai découvert la plume..." Il prépare le CAP plumassière du lycée Octave Feuillet à Paris, puis un BTS spécialisé dans le cuir, où il rencontre Paul, son futur associé, avec lequel il monte l'atelier M. Marceau. "En parallèle, j'ai enseigné au lycée Octave Feuillet, avant d'être recruté en 2019 par la maison Février."