L'orientation des élèves avec
un trouble "dys". Revivez le tchat

Date de publication : 12 octobre 2023

Ce tchat, réalisé le 11 octobre, a été dédié à l’orientation des élèves avec un trouble des apprentissages ou trouble Dys. Caroline Huron, Chercheuse à l’Inserm, présidente du Cartable Fantastique, membre du Conseil scientifique du ministère de l’Éducation nationale et du conseil national des troubles du spectre autistique et des troubles du neurodéveloppement a répondu à toutes vos questions. Retrouvez l'intégralité des échanges.

Caroline Huron est Docteure en médecine, psychiatre et chercheuse en Sciences Cognitives à l’Inserm, laboratoire Inserm U1284 au sein du Learning Planet Institute.

Depuis 2009, elle développe une approche de la dyspraxie associant une démarche de recherche fondamentale en sciences cognitives et des propositions concrètes pour aider les enfants dyspraxiques à l’école. Elle est la fondatrice et présidente de l’association Le Cartable Fantastique qui a pour objet de faciliter la scolarité des enfants en situation de handicap, et plus particulièrement dyspraxiques. Elle est membre du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale dans lequel elle coordonne le groupe "Situation de handicap/Inclusion" et du Conseil National des Troubles du Spectre de l’Autisme au sein des Troubles du NeuroDéveloppement. Elle est l’auteur d’un livre "L’enfant dyspraxique : mieux l’aider à la maison et à l’école" publié chez Odile Jacob.

 

Le Modérateur : Bonjour et bienvenue sur ce tchat dédié à l’orientation des élèves avec un trouble des apprentissages ou trouble Dys. Caroline Huron, chercheuse à l’Inserm, présidente du Cartable fantastique, membre du Conseil scientifique du ministère de l’Éducation nationale et du Conseil national des troubles du spectre autistique et des troubles du neurodéveloppement se tient prête à répondre à vos questions. 

Caroline Huron : Bonjour à toutes et à tous. J'attends vos questions et ferai de mon mieux pour y répondre ! Une précision importante : les réponses que je vous proposerai ne peuvent pas résoudre précisément les difficultés d’une personne en particulier parce que chaque situation est complexe et nécessite une exploration plus approfondie que ce qui est possible lors d’un tchat. Elles ont pour objectif de donner des conseils généraux, en lien avec mon expertise, sur des problématiques fréquemment rencontrées pour l’orientation des jeunes ayant un trouble Dys. 

Lisa3118 : Maman d’un enfant multi-Dys de 13 ans, je me demande quel avenir dans le scolaire et dans les emplois ? Comment peut-on savoir ce qu’ils veulent faire ? 

Caroline Huron : D’une façon générale, pour penser à l’avenir, il faut répondre aux questions suivantes :

  • Quel est son niveau scolaire actuel ? S’oriente-t-on vers un Brevet et une scolarité courte ou vers une scolarité longue (bac ou plus) ?
  • Quels sont ses points forts sur les plans scolaire, personnel, des loisirs, goûts, de la sociabilité, etc. ? Ces points forts devraient être le socle pour réfléchir aux orientations possibles.
  • A-t-il un avis personnel ? Ou, au contraire, peut-il préciser ce qu’il détesterait faire comme métier ? 

CLEMENT DUBUT : Bonjour. Mon fils est multi-Dys avec une très forte dyslexique. Il a une reconnaissance MDPH jusqu'en juillet 2024. Il va avoir 18 ans en février. Il est en terminale pro SN (Système numérique) et il doit faire deux stages en entreprise. Lors de sa recherche, doit-il dire qu'il a une reconnaissance ? Nous avons remarqué qu'il est plus difficile de trouver un stage quand on est honnête. Je trouve cela fort dommage... Autre chose, il va être majeur en février. Je suis en train de préparer le renouvellement. Nous attendons vos conseils. Merci par avance. Une maman. 

Caroline Huron : Beaucoup de jeunes et adultes Dys « cachent » leur trouble pour éviter de compliquer la recherche de stages. Cela se comprend dans la mesure où le handicap en général est fréquemment associé à l’incompétence. Le défaut de cette stratégie est qu’elle empêche la mise en place d’aménagements du poste de travail qui permettraient de compenser le handicap et au jeune de montrer l’ensemble de ses capacités.

J’aurais donc tendance à conseiller de parler des difficultés et des aménagements afin de permettre que le stage se déroule bien et éviter l’épuisement et le stress inutile qui risquent d’avoir un impact sur les performances.

Enfin, il n’y a pas de « honte » à avoir un trouble Dys : il faut « banaliser » ce trouble, très fréquent et finalement peu handicapant s’il est bien compensé. 

Marc75010 : Bonjour. Mon fils est dyslexique dysorthographique. La 4e est difficile. Quelle orientation devrait-il prendre ? 

Caroline Huron : Pour l’orientation, il faut que vous évaluiez les points suivants :

  • Quel est son niveau scolaire ? Est-il en difficulté globalement ou uniquement quand il doit lire ou écrire ou quand les aménagements ne sont pas mis en place ?
  • A-t-il des aménagements qui permettent de compenser ses difficultés ? Sinon, il faut les mettre en place pour pouvoir lui permettre de montrer ses compétences sans en être empêché par sa dyslexie.
  • Il faut ensuite déterminer ses points forts et envisager les orientations possibles en fonction de ses envies.

Difficile de vous répondre plus spécifiquement sans le connaître. On peut être dyslexique avec un dossier à la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) et faire des études dans le supérieur. Ce n’est pas forcément incompatible. En revanche, pour certains, toute la scolarité est une souffrance, les difficultés scolaires sont très importantes et il faut envisager une voie en lycée professionnel. 

Gutierrez Isabelle : Ma fille est en ULIS 6e et on me parle déjà de son orientation vers un CAP. Comment cela est-il possible ? Elle ne sait même pas ce qu’elle veut faire. Est-ce que je peux refuser ? Et comment savoir ce que ma fille va aimer et l’aider à trouver un métier qui lui convienne ? Elle est dyspraxique visuospatiale, dyslexique, dyscalculie et TDA. Merci. 

Caroline Huron : Vous avez raison, il est trop tôt en début de 6e pour décider de l'orientation de votre fille. Il faut lui laisser le temps de s'habituer au collège, et s'assurer que les aménagements sont mis en place et répondent de façon appropriée à ses besoins.

Y a-t-il un cadre de type PAP ou PPS pour les aménagements ? Si ce n'est pas le cas, il faut le mettre en place. Les choix d'orientation se feront en fonction des points forts de votre fille et de ses envies. Il faudra confronter les compétences requises dans la formation et les métiers associés à ses impossibilités. Par exemple, éviter tout métier reposant sur des gestes qu'elle a des difficultés à faire. 

Marie_Monnet : Ma fille est dyslexique et dysorthographique. Est-elle en situation de handicap ? Si oui, quelles sont les démarches à faire pour Parcoursup ? 

Caroline Huron : Il n’y a pas de démarche particulière à faire sur Parcoursup. En revanche, dans toutes les universités, il existe des relais handicap auquel tout étudiant avec besoins spécifiques, qu’il ait ou non un dossier à la MDPH, peut faire appel. Votre fille en relèvera. 

metier : Je suis dyspraxique. Est-ce que mon handicap me permettrait de trouver un poste dans la banque ? 

Caroline Huron : Oui, pourquoi pas ? Il faut bien préciser les exigences du poste visé et surtout s’assurer que ce poste ne comporte pas d’exigences « praxiques » : faire des paquets, des procédures ou des classements ou rangements complexes, etc. Il faut aussi tenir compte de la lenteur et de la fatigabilité (exigences des rythmes d’exécution de certaines tâches ? Possibilités de pauses ? Possibilités de temps partiel ? …) 

Barbarossa : Bonjour. Comment vont se passer les épreuves de bac de français pour mon fils atteint de dyspraxie ? 

Caroline Huron : Tout dépend des aménagements qui ont été demandés et des moyens de compensation qu’il utilise dans l’année. Les possibilités pour les élèves dyspraxiques sont : aide humaine (secrétariat), ordinateur s’il le maîtrise et temps majoré.

Vous pouvez consulter les textes pour les aménagements.

Joachim : Quelle orientation et quel métier pour un dyspraxique visuospatial avec dyscalculie secondaire, dysgraphique, dyslexique... en classe de seconde générale et technologique ? Quels aménagements peut-on demander au bac ? 

Caroline Huron : Toutes les orientations sont possibles, du moment que le métier ne repose pas sur ce qui est touché par les troubles, et en sachant que certains aspects des troubles peuvent être compensés par des moyens technologiques. Par exemple, difficile d'être correcteur d'articles lorsqu'on est dysorthographique. En revanche, rien n'interdit à une personne dyslexique ou dyspraxique d'être journaliste, du moment qu'elle utilise un logiciel adapté.
Concernant les aménagements, je vous renvoie à la réponse apportée à Barbarossa ci-dessus. 

Sylviane : Bonjour, dyslexie et études dans le journalisme ou le droit, est-ce compatible ? 

Caroline Huron : Oui, si les moyens technologiques pour compenser la difficulté à l'écrit sont mis en place. Par exemple, le logiciel Antidote. Il faut donc apprendre à l'utiliser de manière efficace. 

maria33 : Bonjour. Ma fille passe en 4e, après un redoublement en 5e. Elle a un PPS, car elle est dyslexique sévère reconnue MDPH. Elle passe cette année en 4e, mais son école nous a demandé de prendre rendez-vous afin de commencer son orientation professionnelle. Je ne sais pas à ce jour si son école Demotz (privée) la gardera en 3e, donc je souhaite savoir s'il est possible de prendre un rendez-vous ou de recevoir de la documentation sur l'orientation après la 4e et dans quelle mesure ils peuvent la refuser si elle veut aller jusqu'à la 3e. Merci de votre retour. Bonne journée ! 

Caroline Huron : Je ne peux pas vous répondre sur le maintien dans un établissement privé. Pour l’orientation, il faut que vous évaluiez les points suivants : 

  1. Quel est son niveau scolaire ? Est-elle en difficulté globalement ou uniquement quand elle doit lire ou écrire ou quand les aménagements ne sont pas mis en place ?
  2. A-t-elle des aménagements qui permettent de compenser ses difficultés ? Sinon, il faut les mettre en place pour pouvoir lui permettre de montrer ses compétences sans en être empêchée par sa dyslexie.
  3. Il faut ensuite déterminer ses points forts et envisager les orientations possibles en fonction de ses envies.

Difficile de vous répondre plus spécifiquement sans la connaître. On peut être dyslexique avec un dossier à la MDPH et faire des études dans le supérieur. Ce n’est pas forcément incompatible. En revanche, pour certains, toute la scolarité est une souffrance, les difficultés scolaires sont très importantes et il faut envisager une voie en lycée professionnel. 

AYOUAZ Souhad : Mons fils est en classe de 3e, il est dyslexique avec un TDA/H sans hyperactivité : à part les filières dites « pro », quelle orientation pourrait-il avoir ? 

Caroline Huron : Difficile de vous répondre sans avoir plus d’informations.
Les questions qu’il faut poser sont :

  • Est-il ou non en difficulté scolaire ?
  • A-t-il les aménagements nécessaires pour aménager sa scolarité ?
  • A-t-il un traitement lui permettant de mobiliser son attention ?

S’il n’est pas en difficulté scolaire et que les aménagements sont mis en place alors toutes les orientations post-brevet ou postbac sont possibles en évitant les filières centrées sur les langues.

S’il est en grande difficulté scolaire, toutes les orientations en lycée pro sont possibles en mettant en place des outils de compensation (lecture vocale des textes via une tablette ou un ordinateur, par exemple). 

Gabrielle : Bonjour, l’environnement dans lequel mon fils évolue est important. Il doit être sain et sécurisé pour lui permettre d’apprendre à son rythme. Mon fils va rentrer au collège en septembre prochain et le CNED me paraît une alternative, mais j’aimerais ne pas le couper d’une vie sociale. Quels sont les retours d’expérience sur ce type de parcours scolaire ? Y a-t-il des retours sur le CNED partagé où l’enfant participe à certains cours dans le collège en parallèle des cours à distance ? 

Caroline Huron : D’une façon générale : il me semble qu’on peut utiliser le CNED en complément d’une scolarité en milieu ordinaire, scolarité à temps plein ou partiel. C’est en effet très important de se trouver régulièrement avec (dans) un groupe de jeunes de son âge, même si c’est difficile (+ des loisirs +++).

Mon expérience, c’est qu’il faut alors, d’une part, limiter la scolarité en milieu ordinaire (choisir certaines matières, en laisser d’autres. Il faut donc passer par la MDPH et avoir un PPS) et, d’autre part, limiter les matières en distanciel avec le CNED.

Dans cette configuration, il est TRÈS important de ne pas surcharger et épuiser le jeune. Il vaut mieux en faire « moins », mais « bien » (les cours du CNED sont très exigeants, il doit être bien soutenu, si on veut que cela soit efficace). 

Utilisateur31 : Bonjour, la plateforme Parcoursup reconnaît-elle la dyslexie ou autres Dys comme des handicaps ? 

Caroline Huron : Parcoursup ne communique pas d'informations sur votre handicap aux formations, sauf si vous souhaitez vous-même que ces informations soient portées à la connaissance de l'établissement. À l'université, les relais handicap accueillent tous les étudiants à besoins particuliers, indépendamment du fait qu'ils aient ou non un dossier à la MDPH.
Pour plus d'informations sur Parcoursup et les candidats en situation de handicap, vous pouvez consulter les tchats que nous avions organisés sur ces sujets.  

Garcia de Lara : Bonjour. Mon fils à une légère dyslexie, mais il est extrêmement mûr pour son âge, 9 ans. Je suis maman célibataire et il refuse mon aide pour travailler. Comment puis-je gérer ? Merci.

Caroline Huron : Une possibilité est de mettre à sa disposition un moyen de compensation comme l’ordinateur ou une tablette en utilisant la dictée vocale et la lecture vocale qui lui permettront d’être autonome.

Une bonne option est aussi de lui permettre d’accéder au contenu des textes écrits autrement : vidéos de type C’est pas sorcier, par exemple, ou Les Contes de la rue Broca ou Les Histoires du Père Castor en dessin animé. 

CHanoteau : Les troubles Dys sont-ils pris en compte pour les épreuves du bac ? 

Caroline Huron : Oui, mais il faut faire une demande d'aménagements. Pour plus d'informations, consultez le site du service public à ce sujet.  Et vous pouvez aussi relire la réponse à Barbarossa plus haut dans ce tchat. 

Utilisateur27 : Comment faire « reconnaître » un trouble Dys au lycée ? 

Caroline Huron : Il y a deux cadres possibles. Soit un PAP, qui dépend du médecin scolaire, soit un PPS, qui nécessite de faire un dossier à la MDPH. Ces deux cadres permettent la mise en place d'aménagements. 

CHanoteau : Les aménagements mis en place au collège sont-ils prolongés au lycée ? 

Caroline Huron : Oui, si les aménagements sont dans le cadre d'un PAP ou d'un PPS. S'il n'y a pas ce type de cadre, il faut le mettre en place avant l'entrée au lycée. 

Utilisateur62 : Concernant les aménagements pour multi-Dys (dyspraxie visuospatiale, dysgraphie, dyscalculie, dyslexie, dysorthographie), peut-on être dispensé de langue vivante au bac, ou dispensé de LV2 durant le lycée en général, à cause de la très grande fatigabilité et du manque de temps à tout faire ? 

Caroline Huron : Oui, mais plutôt dans le cadre d'un PPS que dans celui d'un PAP. Il faut le discuter assez tôt avec l'équipe éducative. 

Destriez Stéphanie : Mon ado est en 1re pro et souhaiterait dans l'avenir travailler comme monteur son et vidéo (montage vidéo, animation 2D, 3D).
Peut-il y arriver ? Comment peut-il y arriver avec ses troubles ? Un grand merci par avance de votre retour. Mme Destriez 

Caroline Huron : Pour pouvoir répondre à cette question, il faut que vous déterminiez quelles sont les compétences et qualités requises pour ce type de métier et que vous regardiez si ces compétences sont touchées par les troubles de votre fils ou pas. Si elles le sont, il faut déterminer si elles peuvent être compensées (par exemple, la difficulté à lire est compensée par un logiciel de lecture vocale ou les difficultés d’orthographe par un logiciel de type Antidote). Si la plupart des compétences requises ne sont pas perturbées par le handicap ou peuvent être compensées, alors il peut exercer ce métier. 

Utilisateur31 : Ma fille dyslexique et dysorthographique en première ne veut pas que fassions un dossier pour reconnaître son trouble et qu'elle ait des aménagements au bac. Est-ce que nous devons le faire quand même ? 

Caroline Huron : Il faut lui faire comprendre que si son projet est de faire des études supérieures, alors elle a tout intérêt à commencer dès maintenant à utiliser les moyens de compensation pour gérer les difficultés liées à sa dyslexie ou à sa dysorthographie. Contrairement à ce que l'on imagine, les fautes d'orthographe ne sont pas anodines dans le monde professionnel. Il vaut mieux apprendre dès que possible à utiliser un logiciel de type Antidote. Compenser les difficultés lui permettra de se focaliser sur l'essentiel : le fond. Essayez de rediscuter avec elle dans cette optique. 

CHanoteau : Conseillez-vous à un élève qui a de légers troubles Dys (pas d'aménagement) de le faire savoir à ses profs ? 

Caroline Huron : Je conseille à tous les élèves Dys de demander la mise en place des aménagements dont ils ont besoin. Si les aménagements ne peuvent apporter aucune aide, alors aucune raison d'alerter les enseignants. En revanche, si les aménagements peuvent simplifier le quotidien scolaire de l’élève, alors il faut les mettre en place, et donc alerter les enseignants, sans attendre qu'il soit vraiment en difficulté. 

Marie-Line : Bonjour, comment rendre attractif un bilan d'orientation scolaire auprès d'un jeune Dys ou TSA sans l'épuiser ? Quelles astuces conseillez-vous ? 

Caroline Huron : Tout dépend de ce que vous mettez dans ce bilan d'orientation scolaire. Merci de préciser. 

Utilisateur76 : Est-ce que dans le cadre d'un CAP, il est aussi possible de demander des aménagements ? 

Caroline Huron : Bien sûr. Ces dispositifs ne se limitent pas au bac. 

_108_1 : Bonjour, quels types de métiers ne peut pas faire un dyspraxique visuospatial ? 

Caroline Huron : Impossible de répondre de façon générale. Cela dépend de l'intensité des troubles. Il faut essayer d'éviter les métiers basés sur des gestes (par exemple, boucher) ou sur le repérage dans l'espace (par exemple, cartographe). 

Caja Gisèle : Ma fille dyslexique sévère scolarisée en 3e a pour projet professionnel de devenir psychologue. Son parcours scolaire reste difficile malgré sa pugnacité et ses efforts. Quelles orientations peut-on lui proposer ? 

Caroline Huron : Il faut s'assurer que les aménagements nécessaires pour compenser sa dyslexie (par exemple, un ordinateur avec lecture et dictée vocales) sont mis en place, afin de lui permettre de mener ce projet à bien. Si malgré cela, ce projet s'avérait non réalisable, alors il faudrait revoir avec elle ce qui lui plaît dans le métier de psychologue, et essayer de trouver un métier qui reprend la composante qui lui plaît. 

Marie-Line : Dans le bilan d'orientation scolaire, je mettrais en avant les intérêts professionnels, la personnalité du jeune, ses compétences et aptitudes, etc. Comment aller puiser le meilleur du jeune sans le mettre en difficulté par les tests qui sont déjà eux-mêmes source de fatigabilité ? 

Caroline Huron : Avez-vous la possibilité de faire passer les tests oralement, en posant les questions et en écrivant pour eux ? Il est aussi pertinent de scinder le bilan en plusieurs sessions. 

Soany : Bonjour. Ma fille est actuellement en 3e et bénéficie d'un PAP. Elle est dyslexique (dysorthographie et dyscalculie). En ce début d'année scolaire, je constate une baisse significative de ses notes. Je me demande si elle ne s'essouffle pas. Pourtant, sa motivation est grande puisqu'elle souhaite intégrer l'année prochaine une seconde ST2A et cela lui tient très à cœur. Ne serait-il pas préférable pour elle de monter un dossier MDPH ou le PAP est-il suffisant ? En s'orientant vers un bac technologique, elle aura un enseignement général avec 2 langues vivantes (son talon d'Achille), est-ce bien judicieux ? Y a-t-il d'autres aides ou aménagements ? Merci et bonne journée ! 

Caroline Huron : Il faut s'assurer que les aménagements mis en place sont suffisants pour répondre à ses besoins. Monter un dossier MDPH peut être intéressant, en particulier s'il y a besoin de dispenses de langues au lycée. 

aline_G : Pour une entrée en 6e pour un TDLO (dysphasie), il vaut mieux une 6e classique avec AESH ou bien une entrée en SEGPA ? J'imagine qu'il faut aussi un PAP

Caroline Huron : Difficile de répondre sans connaître le niveau scolaire actuel de cet enfant. Néanmoins, il me semble qu'un dossier MDPH pourrait être indiqué pour un trouble du langage oral, et ce dossier pourrait permettre, effectivement, une 6e avec un AESH, ou une orientation dans un dispositif ULIS. Les SEGPA ne sont pas spécifiquement conçues pour les élèves en situation de handicap.

Le Modérateur : Nous prenons les dernières questions... 

Dine37 : Peut-on se lancer dans des études d'ingénieur avec des troubles Dys ? Je pense notamment à l'anglais : niveau élevé TOEIC requis et expérience à l'international. Qu'en pensez-vous ? Merci.

Caroline Huron : On peut bien sûr se lancer dans des études d'ingénieur avec des troubles Dys. L'expérience à l'international peut se faire dans un pays francophone. Il me semble qu'un certain nombre d'écoles d'ingénieurs ont mis en place des aménagements concernant le niveau de TOEIC pour les élèves Dys. Il faut se renseigner auprès des écoles ciblées. 

Utilisateur31 : Ma fille est dyslexique et dysorthographique et est en première sans idée précise de ce qu'elle veut faire. On m'a conseillé de lui faire passer un bilan d'orientation, mais est-ce que ça marche aussi pour les enfants Dys ? 

Caroline Huron : Je vous renvoie à la réponse à Marie-Line plus haut dans ce tchat. 

_26 : Pour monter un dossier MDPH, est-il conseillé de prendre rendez-vous avec un neuropsychologue ou un rendez-vous avec le neuropédiatre suffit-il ? 

Caroline Huron : C'est à voir avec le neuropédiatre qui décidera si un bilan neuropsychologique est nécessaire ou pas.

Le Modérateur : Le tchat se termine. Nous laissons Caroline Huron conclure... 

Caroline Huron : Merci à toutes et à tous de votre participation. Les enfants Dys sont pleins de ressources, à condition que les aménagements dont ils ont besoin pour contourner leurs difficultés soient mis en place. N'oubliez pas que, sans ces aménagements, ils ne pourront pas montrer leurs compétences. Ils sont donc essentiels à leur parcours et à leur avenir. Bonne fin de journée à toutes et à tous !

Le Modérateur : Merci à toutes à et tous de votre participation. Merci à Caroline Huron pour ses explications et ses conseils. Nous vous souhaitons une belle fin d’après-midi ! 

Anticiper et accompagner l’orientation des élèves avec un Trouble Développemental de la Coordination ou Dyspraxie

Consultez le dossier « Anticiper et accompagner l’orientation des élèves avec un trouble développemental de la coordination ou dyspraxie », réalisé par l’association Dyspraxie France Dys, ainsi que la plaquette ci-dessous réalisée avec le soutien de l’Onisep et de l'ANFE (Association nationale française des ergothérapeutes).