Ma première année en...
Diplômée du titre de paysagiste-conceptrice à l’Ensap (École nationale supérieure d’architecture et de paysage) Bordeaux, Emma revient sur sa 1re année en cycle préparatoire. Procédure d’admission, cours de botanique, d’histoire du paysage, de dessin ou encore visites de terrain… Une première année placée sous le signe de l’expression artistique.
Pourquoi cette formation ?
Malgré une curiosité naturelle pour les matières littéraires et artistiques, Emma s’oriente vers un bac général scientifique pour ne pas se fermer de portes. "J’ai découvert le métier de paysagiste grâce à mon père, se souvient-elle. Je l’entendais discuter de projets de paysage avec ses amis architectes." Finalement, c’est sa professeure de mathématiques qui lui conseille de s’orienter vers une école du paysage, plutôt qu’une formation en architecture. "L’architecture demande de bonnes connaissances en sciences et en mathématiques, alors que les formations en paysage nécessitent une fibre plus artistique et un intérêt pour le monde vivant qui me correspondaient mieux."
Comment s’est passée la sélection ?
Elle franchit la première phase de sélection sur Parcoursup et est reçue pour l’entretien de motivation à l’Ensap Bordeaux. L’échange se déroule en deux temps. "D’abord, on m’a demandé de parler de moi, de mon parcours, de mes motivations et de mes centres d’intérêts. Ensuite, le jury m’a posé des questions de culture générale sur des œuvres d’arts liées aux paysages, des paysagistes connus, comme Michel Corajoud, qui a contribué au renouveau urbain de Bordeaux." Pour se préparer au mieux, Emma recommande d’avoir lu quelques ouvrages sur le sujet et de maîtriser les références paysagères de sa ville. "Le jury attend que l’on parle du paysage à partir de notre ressenti. Il ne faut pas hésiter à donner son avis !" ajoute-t-elle.
Ce qui change par rapport à la terminale ?
Pour intégrer sa nouvelle école, Emma a dû quitter le foyer familial et s’installer à Bordeaux. "Même si c’est un peu intimidant d’arriver dans une nouvelle ville, j’étais très excitée de commencer ma vie étudiante." Peu épanouie en filière scientifique au lycée, Emma se passionne rapidement pour ses cours qui lui permettent d’exprimer sa fibre artistique. "En école du paysage, les méthodes d’apprentissage sont assez différentes de celles du lycée. On a quelques cours théoriques bien sûr, mais on apprend beaucoup en pratiquant et en observant le paysage autour de nous, grâce aux sessions de terrain, par exemple."
Quelles sont ses matières préférées ?
Emma a découvert de nouvelles disciplines en arrivant en école du paysage, comme les cours de botanique, pour apprendre à reconnaître les végétaux, ou les sessions d’ateliers. "J’aimais beaucoup les ateliers de conception. Imaginer des projets de paysage en espérant qu’ils se concrétisent un jour me faisait rêver !" Un autre de ses cours favoris ? L’histoire du paysage. "Je trouve cela fascinant d’étudier l’évolution de la perception du paysage, en particulier à travers l'histoire de l'art. Au Moyen-âge par exemple, sa fonction était essentiellement nourricière."
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
La formation en école du paysage demande quelques compétences artistiques, parmi lesquelles le dessin et la peinture qui sont très présents dès la 1re année. "Pas besoin d’avoir déjà pris des cours, précise Emma, mais il faut dessiner régulièrement si l’on veut progresser. Au début de l’année, on peut se sentir moins à l’aise que des étudiants issus d’un bac STD2A par exemple, même si l’écart se réduit vite." Côté cours, Emma s’est sentie moins encadrée qu’au lycée. "On travaille beaucoup en autonomie sur nos projets, raconte-t-elle. Les salles d’atelier étant ouvertes le week-end, j’avais pris l’habitude d’y retrouver des camarades, pour échanger sur nos travaux, revoir nos plans ou nos calques..."
Et après ?
De retour en France, après une première expérience à Montréal où elle a travaillé en agence d’aménagement paysager pour des particuliers, Emma souhaite s’orienter vers le secteur public. "Les échelles sont plus variées, explique-t-elle. On peut travailler sur des squares ou des jardins municipaux, comme sur des projets de parcs nationaux. Et on est amené à échanger avec des acteurs variés, des élus, des jardiniers ou des urbanistes par exemple." Un autre aspect très important à ses yeux ? Servir l’intérêt commun. "Aménager un espace public pour le rendre plus agréable au quotidien pour les habitants, c’est gratifiant !"
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