La scolarisation en EMS des élèves
en situation de handicap

Date de publication : 15 juin 2020

Les EMS accueillent à partir de 6 ans, parfois dès 3 ans, des enfants nécessitant un accompagnement éducatif et thérapeutique. Une équipe pluridisciplinaire y assure soins et formation au plus près des besoins des enfants, qui suivent une scolarité dans le cadre des unités d'enseignement.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Les EMS accueillent les élèves en situation de handicap dans le cadre du PPS

Soins et formation

Les établissements du secteur médico-social accueillent les élèves en situation de handicap dans le cadre du PPS (projet personnalisé de scolarisation). Ils assurent à la fois les soins et rééducations, l'apprentissage scolaire et la formation professionnelle ainsi que l'apprentissage de l'autonomie. Pour la plupart gérés par des associations, ils sont souvent spécialisés dans un type de handicap. Les frais de séjour sont assumés par la sécurité sociale.

Un accompagnement adapté

Selon le handicap pris en charge, les appellations des établissements diffèrent :

  • les IEM (instituts d'éducation motrice) pour les jeunes handicapés moteurs ;
  • les Inst.Def.Visuels (Instituts pour déficients visuels) ;
  • les Inst.Def.Auditifs (Instituts pour déficients auditifs) ;
  • les Inst. Ed. Sen. Sour. Ave (Instituts d’éducation sensorielle sourds/aveugles) ;
  • les ITEP (instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques) pour les jeunes présentant des troubles du comportement ;
  • les IME (instituts médico-éducatifs) pour les jeunes présentant des troubles importants des fonctions cognitives ou des troubles envahissants du développement.
  • Les Etab.Enf.Ado.Poly (établissement pour enfant et adolescents polyhandicapés) pour les jeunes présentant à la fois des troubles des fonctions motrices et des fonctions intellectuelles.

Une équipe pluridisciplinaire

L'équipe éducative est pluridisciplinaire et comprend toujours un.e médecin spécialiste du handicap concerné, auquel s'adjoignent, selon les besoins, infirmiers, kinésithérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues, aides médico-psychologique, éducateurs et enseignants spécialisés.

L’institut d’éducation motrice de Noisy-le-Grand, un grand bâtiment à la façade beige avec des coupoles de verre bleues.

Un institut d’éducation motrice

L’IEM de Noisy-le-Grand reçoit des adolescents atteints d’un handicap moteur ou polyhandicapés en internat ou semi-externat. L’institut leur assure une scolarité adaptée et un accompagnement médico-social.

Gwendoline, la psychomotricienne, fait travailler Alexandre, assis dans son fauteuil roulant, pour sa séance de yoga. Ils sont dans une salle médicale aux murs jaunes.

Un rendez-vous hebdomadaire

Gwendoline y est psychomotricienne depuis près de 5 ans. Elle reçoit les patients du centre pour un travail de rééducation ou de thérapie psychomotrice. Une fois par semaine, Alexandre, 15 ans, a rendez-vous pour une séance de yoga.

Portrait de profil de Gwendolyne Chemin. C'est une jeune femme blanche et brune.

Le point CV de Gwendoline Chemin

  • Titulaire d’un bac S (bac général) et d'un diplôme d’État de psychomotricien.
  • Ses atouts : un stage en neurologie adulte et un autre en maison d’accueil spécialisée qui reçoit des adultes polyhandicapés.
La psychomotricienne aide un patient à se maintenir à quatre pattes sur un tapis bleu. Le fauteuil du patient est visible en arrière-plan.

Retrouver sa place

Au cœur des séances : l’accompagnement psychique du patient dans la perception de son corps et de son handicap. À travers divers exercices, la psychomotricienne cherche à lui procurer une plus grande aisance gestuelle et une sensation de bien-être corporel.

Fauteuil roulant électrique bleu.

Sortir de sa coquille

Le fauteuil devient vite un prolongement du corps pour les personnes présentant un handicap moteur. Il est important que certaines séances se fassent en dehors. Alexandre éprouve ainsi les vraies délimitations de son corps. Cela implique pour lui une tout autre manière d’appréhender son environnement.

La psychomotricienne apprend à Alexandre à gérer sa respiration : elle est à genou à côté de lui et il est allongé sur un tapis bleu. Elle manipule son bras droit au dessus de sa tête.

Une chose à la fois

Alexandre est un garçon très actif et volontaire. Il participe à de nombreuses activités à l’institut. Il est très bavard et toujours dynamique lors des ateliers. Mais il a parfois du mal à canaliser son énergie… C’est difficile pour lui de rester concentré car il est déjà en train de penser à la suite de son planning.

Un garçon blanc et brun est allongé sur un tapis bleu. Ses genous sont repliés contre son torse. Une adulte l'aide à les maintenir dans cette position.

Objectif détente

En parallèle des séances collectives de psychomotricité, j’ai entrepris avec lui des séances de relaxation. Pour lui apprendre à focaliser son attention, à gérer sa respiration et son hyperactivité.

Empilement d'objets de psychomotricité, comme des ballons, dans des cartons. Ils sont rangés dans un coin.

Une séance sans artifices

Une fois n’est pas coutume, les ballons, cerceaux et autres jeux de société restent au placard. L’activité psychomotrice que propose Gwendoline à son jeune patient est dénuée d’outils de médiation. Rien ne doit venir détourner l’attention d’Alexandre.

La psychomotricienne aide Alexandre à faire des mouvements de bras. Il est allongé sur un tapis bleu et elle est à genous à côté de lui.

Occuper l'espace

La relaxation passe aussi par un travail sur l’amplitude des mouvements. Plusieurs postures de yoga sont particulièrement adaptées pour redonner à Alexandre la pleine conscience de l’espace que son corps occupe.

Gros plan sur des mains d'adultes qui manipulent une main et un bras d'enfant lors d'une séance de psychomotricité.

Le corps comme acteur …

En sollicitant le déploiement des membres supérieurs, Gwendoline évite également qu’ils se recroquevillent et se raidissent.

Gwendoline, la psychomotricienne, est accroupie face à Alexandre, son patient, assis dans son fauteuil roulant. Ils discutent.

Dialoguer tu devras…

Malgré l’ambiance zen, le silence n’est pas de mise. Gwendoline s’assure toujours de susciter une discussion. 

Alexandre me raconte sa vie à l’institut. Comment il se sent, quelles activités lui plaisent… Ces échanges sont essentiels pour la construction du projet de prise en charge de chaque patient.

Alexandre manipule les sangles de son fauteuil roulant pour s'attacher dedans.

Fin de séance

Le temps de se hisser dans son fauteuil et Alexandre est déjà en route vers de nouvelles activités...

Reportage photos réalisé en 2011

Plusieurs modes de scolarisation

La scolarisation des élèves peut être assurée à l'intérieur de l'institut, au sein d'une unité d'enseignement, par des professeurs des écoles spécialisés détachés de l'Éducation nationale.

La loi sur la refondation de l'école place l'inclusion au cœur des missions de l'école. Dès que possible, une scolarisation dans un établissement ordinaire de proximité est privilégiée. L'élève est alors accueilli en inclusion individuelle, dans une unité d'enseignement délocalisée au sein de l'établissement scolaire, ou dans une Ulis à l'école, au collège ou au Lycée.

Un PPS (projet personnalisé de scolarisation) définit les aides humaines et techniques mises en place pour favoriser la réussite de l'élève.

Dans les établissements médico-sociaux, pour chaque élève, un projet d'accompagnement propre à l'établissement (PIA ou projet individualisé d'accompagnement) prévoit l'enseignement, le soutien et les actions d'éducation adaptés.

L'admission

L'admission est envisagée dans le cadre du PPS et se fait sur notification de la CDAPH (commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées).