Protection judiciaire de la jeunesse : des métiers au service de la protection des mineurs
Date de publication : 12 mai 2020
Au sein du ministère de la Justice, les professionnels de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) mettent leurs qualités d'écoute au service de mineurs en conflit avec la loi. Leur objectif : éduquer, protéger, garantir l'insertion sociale, scolaire et professionnelle des mineurs et lutter contre la récidive.
Les éducateurs et psychologues de la protection judiciaire de la jeunesse travaillent au sein de l'une des 1 500 structures de la DPJJ.
Au service des mineurs
La DPJJ (Direction de la protection judiciaire de la jeunesse) réunit environ 1 500 structures de placement et de milieu ouvert (300 structures relevant du secteur public, 1 200 relevant du secteur associatif habilité). Dans les métiers de la protection judiciaire de la jeunesse, on trouve environ 5 000 éducateurs et 5 % de psychologues.
Les métiers de la PJJ
La DPJJ regroupe de nombreux métiers, parmi lesquels ceux d’éducateur et de psychologue.
L'éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse
Il exerce un métier de la justice au service des mineurs en conflit avec la loi. Il intervient, sur décision de justice, auprès de jeunes en grande difficulté, ayant commis des actes de délinquance, afin de les accompagner et de leur permettre de s'insérer au sein de la société.
Sa mission est double : apporter une aide éducative et assurer le suivi des mesures prononcées par le juge des enfants (travail d'intérêt général, mesures de réparation, placement dans un établissement ou une famille d'accueil...). Cette prise en charge quotidienne du mineur passe notamment par l'élaboration d'un projet individuel, en évaluant chaque situation et en tenant compte des attentes des magistrats, de l'avis du psychologue. Ce professionnel propose aussi une aide décisionnelle (civile ou pénale) aux magistrats, en identifiant les actions éducatives les plus appropriées pour aider chaque jeune. Enfin, l'éducateur PJJ met en œuvre la décision judiciaire, tout au long du parcours du jeune, et continue à rendre compte de son évolution.
Pour qui ?
Le concours est ouvert aux titulaires d'un diplôme de niveau bac + 3 (licence STAPS, sciences humaines, sciences de l'éducation et de la formation, psychologie, droit, etc.).
Quelle sélection ?
Une épreuve écrite d'admissibilité (rédaction d'une note à partir d'un dossier), et deux épreuves orales d'admission (entretien avec le jury ; table ronde et entretien individuel), sur la base d'un compte rendu à la suite d'un stage d'observation de 5 jours. En 2018, 649 candidats se sont présentés pour 74 postes.
Quelle formation ?
Organisée sur 18 mois à l'ENPJJ (École nationale de protection judiciaire de la jeunesse), à Roubaix (59), la formation s'articule autour d'enseignements théoriques centrés sur les pratiques éducatives, le cadre réglementaire d'intervention des professionnels et les sciences humaines (droit pénal, droit civil, psychologie de l'enfant et de l'adolescent, criminologie et sciences de l'éducation, etc.). En complément de plusieurs périodes de stage, l'accent est mis sur les mises en situation, à travers des travaux dirigés faisant intervenir des professionnels (juges, éducateurs, etc.). La formation se termine par un mémoire de recherche portant sur le stage et nécessitant un travail de collecte d'informations, de problématisation et de théorisation.
Le psychologue de la protection judiciaire de la jeunesse
Il intervient auprès de mineurs ou de jeunes majeurs dans les cas suivants : enfance délinquante, protection judiciaire, protection de l'enfance. Il exerce au sein d'une équipe pluridisciplinaire en milieu ouvert, dans un établissement de placement ou dans un établissement pénitentiaire pour mineurs. Sa mission : favoriser et garantir la prise en compte de la réalité psychique des mineurs confiés par l'autorité judiciaire aux services de la PJJ. Pour aider les jeunes à surmonter leurs difficultés, il collabore étroitement avec l'ensemble des équipes éducatives (éducateurs...), sociales et judiciaires (magistrats...).
Pour qui ?
Concours ouvert aux titulaires du titre de psychologue (bac + 5). Celui-ci s'obtient soit à l'issue du master psychologie (préparé à l'université), soit à l'issue du diplôme de l'EPP (École de psycho logues praticiens), établissement privé à Paris et à Lyon.
Quelle sélection ?
Pour l'admissibilité, épreuve de psychologie comportant l'étude du cas d'un mineur. Pour l'admission, entretien avec le jury sur la fonction de psychologue, avec présentation d'un travail théorique ou pratique par le candidat. En 2018, 7 places au concours externe pour 182 candidats.
Quelle formation ?
Les candidats admis au concours sont nommés psychologues stagiaires pendant 1 an. Ils reçoivent une formation sur l'institution judiciaire et l'organisation des services de la protection judiciaire de la jeunesse, comprenant 4 semaines de formation individualisée (avec un psychologue référent), 10 jours d'analyse clinique traitant des diverses situations rapportées par les psychologues stagiaires, 2 semaines de regroupement à l'ENPJJ (École nationale de protection judiciaire de la jeunesse), à Roubaix (début et fin de stage), dont 2 jours portant sur les écrits professionnels.
Quel profil pour réussir les concours de la PJJ ?
Si le concours de recrutement de l'éducateur de la PJJ est ouvert avec un bac + 3 (licence ou équivalent), on constate que la majorité des admis a un niveau supérieur à celui requis. En outre, un bac + 5 (master ou équivalent) est obligatoire pour exercer comme psychologue.
La concurrence est partout importante, car le nombre de place est limité. La voie à privilégier ? Cela dépend du métier. Après le bac, il est possible de préparer une licence (droit, AES, histoire, sciences de l'éducation et de la formation, psychologie, sociologie...) qui permet de poursuivre en master.
D'autres métiers autour la protection des mineurs
Le juge aux affaires familiales (JAF) s'occupe des contentieux familiaux. Sa mission : traiter les procédures de divorce ou de séparation, et en régler les conséquences. Ce magistrat décide des droits et devoirs des parents : le lieu de résidence de l'enfant, les droits de visite et d'hébergement, le montant de la pension alimentaire le cas échéant... Diplomate, il s'efforce de prendre la décision la plus acceptable pour toutes les parties, et la plus salutaire pour l'enfant. La fonction exige une grande capacité d'écoute et d'apaisement en cas de conflit.
Le juge des enfants protège les mineurs maltraités par leur famille. Ce magistrat reçoit les parents pour choisir la mesure à prendre (placement de l'enfant dans une famille d'accueil ou un foyer, maintien à domicile...). C'est également à lui que revient la lourde tâche de sanctionner les mineurs ayant commis des délits ou des crimes. Des investigations approfondies sur la personnalité et l'environnement familial du jeune aide le magistrat à prendre des décisions.