Édition, librairie : le secteur s'adapte au numérique
Premier producteur de contenus culturels en France devant la télé et le cinéma, le marché du livre représente 439 millions d'exemplaires vendus en 2023. Véritable locomotive du secteur : la littérature, devant les bandes dessinées, les comics et les mangas, la jeunesse, les sciences humaines et les livres pratiques. L'enseignement scolaire représenter également une part de marché importante.
Autre moteur : la cession des droits, qu'il s'agisse de commercialiser des titres français à l'étranger, de les adapter pour le cinéma, la télévision ou le livre audio. Néanmoins, les recrutements restent modérés et les salaires modestes.
Plus de 8 000 éditeurs tout support publient chaque année, dans des domaines très variés : littérature, BD, santé, pratique, scolaire... Parmi eux, on compte 2 750 entreprises dont la taille va de la "grande maison" à la petite structure éditoriale. De l'éditorial au marketing en passant par la fabrication, 18 200 personnes s'y emploient à produire des ouvrages. Sans compter les dizaines de milliers d'auteurs, de traducteurs et d'illustrateurs avec lesquels ces entreprises collaborent régulièrement.
L'activité éditoriale est concentrée en Île-de-France qui héberge une dizaine de grands groupes employant la majorité des salariés du secteur mais aussi des structures fonctionnant avec 1 à 5 personnes.
Si livre numérique se maintient (10 % du chiffre d'affaires des éditeurs en 2023), il ne nuit pas au livre imprimé. Le papier continue d'avoir en France la préférence des lecteurs. Toutefois, nombre d'éditeurs ont intégré le multimédia dans leur processus de création. En jeunesse, certains développent des ouvrages interactifs proposant des sons, des animations visuelles, des prolongements de lecture requérant les compétences d'un chef de projet numérique ou designer éditorial.
Si l'édition s'adapte à la nouvelle donne, l'équilibre économique du secteur est fragile. C'est le cas aussi des industries graphiques. Prépresse, impression, façonnage, reliure... 3 500 entreprises mettent en forme l'objet livre. Si certaines imprimeries ont fermé faute d'avoir pu s'adapter ou trouvé repreneur, d'autres ont su innover et proposer de nouveaux outils de production.
Face aux grandes surfaces spécialisées et aux sites web, 3 700 librairies indépendantes tirent leur épingle du jeu. Leur atout : le conseil. Les libraires ont su diversifier leurs activités : rencontres avec des auteurs, ateliers illustration pour les enfants, clubs de lecture, et développer des services : impression à la demande d'ouvrage épuisé, mise à disposition rapide d'un titre grâce à des plateformes partagées...
Autres promoteurs du livre, les bibliothèques. On en compte 15 000, réparties sur tout le territoire, régies par l’État, les départements et les communes qui emploient des agents, recrutés principalement par voie de concours. Ceux-ci offrant peu de postes à chacune des sessions, le recours aux contractuels n'est pas rare.