Luthier / luthière

Je suis luthier. Le métier de luthier consiste à fabriquer, à réparer, à créer des instruments à cordes en l’occurrence pour ma part je suis spécialisé dans les instruments à cordes pincées. La lutherie c’est un ensemble de métiers très différents des uns des autres. Quand j’évoque ces métiers, je parle d’ébénisterie, de conception de l’instrument de musique, du travail de l’acoustique, etc. Il faut concevoir l’instrument dans sa globalité. J’ai eu mon premier instrument à l’âge de 5ans ou 6 ans. J’ai ensuite fait toute une formation d’étude de guitare classique pendant 6 ou 7 ans. Et j’ai commencé à réparer des guitares pour les copains, pour les amis et de fil en aiguille, j’ai fabriqué mon premier instrument à l’âge de 16 ou 17 ans. Et c’est seulement vers l’âge de 20 ans que j’ai commencé véritablement à me lancer à corps perdu dans la lutherie et spécifiquement dans la lutherie d’instruments à cordes pincées mais entièrement sculptés. La première chose essentielle à mon sens c’est d’acquérir des compétences en ébénisterie, connaître un petit peu les bois, les différentes essences de bois qu’on va utiliser dans la lutherie. Ce qui est intéressant à l’heure actuelle, c’est de faire un tour de France par exemple, ou d’échanger avec des luthiers en France, de travailler chez l’un chez l’autre de façon à dans le temps mettre en place ses propres techniques de fabrication. Nombreux de mes collègues font beaucoup de restauration, de réparation pour des magasins de musique par exemple. Dans le cadre de fabrication ou de création, c’est un métier qui reste très difficile parce qu’on est extrêmement concurrencé par les grandes marques. Il faut vraiment un toucher à la perfection, c’est un engagement de tous les instants. C’est un métier dans lequel il faut être opiniâtre et faire preuve d’une bonne dose de persévérance. Tout me passionne véritablement. Toutes les étapes du processus de fabrication sont très intéressantes. J’ai une grande passion pour la sculpture. J’aime donner à mes instruments des voûtes et des galbes généreux. Ensuite, dès lors que l’instrument est terminé, ça fait toujours très plaisir de voir un instrument dans les mains d’un guitariste sur scène par exemple. Ca c’est aussi un grand moment de bonheur. Chaque instrument qui sort de mon atelier, c’est un petit peu comme un bébé quelque part, on a tellement passé de temps sur l’instrument. Je fais toujours en sorte de suivre les guitares et de savoir dans quel état elles sont, où elles se trouvent, si elles sont toujours jouées par la même personne. J’essaie de les suivre un petit peu dans le temps.