Idée reçue n° 1
Sportif professionnel et sportif de haut niveau, c’est pareil.
Non. Le sport de haut niveau est une pratique d'excellence reconnue par le ministère chargé des Sports. Le nom de l’athlète figure sur la liste des sportifs de haut niveau (catégorie élite, senior, relève ou reconversion) et l’État lui verse une aide financière. Son niveau lui permet de participer aux compétitions de référence, comme les Jeux olympiques et paralympiques, les Championnats du monde et d'Europe.
Le sportif de haut niveau est à distinguer du sportif professionnel qui, lui, tire ses ressources principales de son activité. Ce dernier est salarié d’un club ou d’une fédération et gagne des primes de matchs.
Environ 1 500 sportifs font exception à la règle en cumulant le double statut de sportif professionnel et de haut niveau.
Idée reçue n° 2
Il suffit de passer son temps dans les stades et de gagner des médailles !
Ce n'est pas toujours une condition suffisante. Il faut obligatoirement être inscrit sur la liste du ministère chargé des Sports pour accéder au statut de SHN (sportif de haut niveau). Cette liste, qui compte environ 5 000 athlètes, est révisée chaque année sur proposition des DTN (directeurs techniques nationaux) et des fédérations sportives. Ceux qui y figurent pratiquent l'une des 160 disciplines sportives reconnues de haut niveau, dont 30 dédiées au handisport et au sport adapté.
Quant aux quelque 7 000 sportifs, âgés de 12 ans au minimum, qui font partie de la liste Espoirs, ils ont vocation à devenir sportifs de haut niveau, mais n'en ont pas le statut. Même chose pour les partenaires d'entraînement qui préparent les membres des équipes de France.
Idée reçue n° 3
Le sport de haut niveau, c'est très bien payé.
Tout dépend de la discipline. Plus elle est médiatisée, plus un sportif gagne. Deux camps s’opposent : les athlètes qui gagnent très bien leur vie, comme c'est le cas dans le football, le tennis et le golf, et les autres, moins favorisés. Les compétiteurs en athlétisme, BMX (bicycle motocross) ou boxe, par exemple, peinent à joindre les deux bouts et peuvent être amenés à travailler en parallèle.
Si les sportifs de haut niveau ont tous accès à une aide financière personnalisée de l’État (aide sociale, aide à la formation, prime de performance et remboursement des frais), son montant global est décidé dans le cadre des conventions d’objectifs signées entre le ministère chargé des Sports et les fédérations. Lesquelles n’ont pas toutes les mêmes moyens. Certaines régions attribuent aussi des bourses individuelles ou des aides.
Idée reçue n° 4
On doit forcément commencer très jeune.
Oui. Il est conseillé de débuter jeune dans son sport, notamment dans certaines disciplines comme la gymnastique ou le patinage artistique. D’autres sports, tel le football, le basket-ball ou le rugby, exigent de l’habileté technique et des connaissances tactiques qui peuvent être développées plus tard. Les profils à fort potentiel sont de toute façon détectés dès le plus jeune âge dans les clubs.
Pour tous, une fois en piste, la passion ne suffit pas pour durer. Il faut se forger un mental d’acier, avoir de la volonté et le désir de réussir. Le préparateur mental est là pour y aider.
Idée reçue n° 5
Qui dit sport de haut niveau dit nombreux sacrifices.
Oui, mais pas toujours. Le sportif de haut niveau est évidemment soumis à des entraînements quotidiens et intensifs obligeant à une hygiène de vie stricte, comme de se lever tôt, de surveiller son alimentation et de ne pas multiplier les sorties. Il lui faut aussi composer avec les déplacements, loin de son entourage.
Certains champions estiment toutefois que la santé mentale, et donc le temps passé en famille, entre amis et coéquipiers, est au moins aussi importante que la santé physique. D’autres ne s’empêchent pas de manger au fast-food de temps en temps et s’autorisent même des grasses matinées ! Tout est question d’équilibre entre vie personnelle et rythme sportif.
Idée reçue n° 6
Concilier compétitions et études : mission impossible.
Pas du tout. L'un des enjeux de l'accompagnement des sportifs de haut niveau, et l'objectif même du PPF (projet de performance fédéral), est de veiller au double parcours sportif et professionnel de chaque athlète.
Dans le secondaire, le Code de l’éducation prévoit des aménagements de scolarité : annualisation du temps d’enseignement, étalement du cursus scolaire, enseignement à distance, déplacements des dates d’examens, etc. Même chose dans le supérieur, avec de nombreuses formations, par exemple à l'université et dans les grandes écoles, qui proposent du tutorat, des cours de rattrapage, une priorité dans le choix des TD ou TP, un assouplissement du mode de contrôle des connaissances ou encore des licences étalées sur 4 à 6 ans.
Dans tous les cas, l'élève ou l’étudiant sportif devra se montrer endurant, organisé et très investi, quitte à étaler sa formation sur plus de temps.
Idée reçue n° 7
Fin de carrière, blessure, accident… Pas de lendemain !
Non, pas forcément. Une reconversion, même prématurée, ça s’anticipe. On peut suivre des études parallèlement aux compétitions en optant pour des établissements qui accompagnent les sportifs de haut niveau ou à l’issue via des admissions facilitées dans certains cursus. On peut viser les "places réservées" des concours de la fonction publique ou cibler les métiers annexes au sport. Certaines grandes entreprises recrutent aussi des athlètes de haut niveau, garants du dépassement de soi, de l’excellence, de l’esprit d’équipe, en aménageant leur temps de travail pour leur permettre de mener une carrière sportive en parallèle.