Le mot d’ordre : anticiper sa reconversion
Tous les sportifs et leurs encadrants le disent : anticiper sa reconversion est la clé pour ne pas se retrouver désemparé en fin de carrière, en cas d’accident ou de blessure qui met un coup d’arrêt aux performances sportives.
Pour cela, l’une des possibilités, la plus fréquente, consiste à mener de front études, entraînements et compétitions. Un choix de double parcours qu’ont fait de grands champions, comme le rugbyman Thierry Dussautoir ou le skipper François Gabart. Cours le matin et sport l’après-midi, flexibilité des absences, examens décalés… des lycées, des universités et des grandes écoles aménagent leur cursus pour les athlètes de haut niveau.
Autre cas de figure : avoir un pied sur le podium, un pied en entreprise. Un certain nombre de "grandes" entreprises, comme la SNCF, la RATP, Renault ou EDF, intègrent professionnellement les athlètes en leur faisant signer une convention d'aménagement d'emploi. Leur temps de travail est adapté pour qu’ils puissent mener leur carrière sportive. Ils occupent le plus souvent un poste de niveau bac, mais augmentent leurs chances d'être embauchés, puis de gravir les échelons en interne, quand leur carrière s'arrête.
Enfin, dans ce domaine qui constitue un petit milieu, multiplier les stages et les expériences bénévoles de terrain, c'est multiplier les chances de développer son réseau professionnel. Qui le compose ? Les clubs, les fédérations, les directions régionales, le ministère et les sponsors.
Miser sur ses acquis sportifs… ou changer d’univers
Se reconvertir dans le milieu sportif en misant sur les compétences acquises (sens du collectif, influence) et son réseau constitue souvent la voie royale.
Coach sportif, entraîneur, enseignant, préparateur mental, agent de joueur… certains sportifs de haut niveau font le choix de rejoindre un métier du sport. Une "suite logique", à condition d’obtenir en fin de carrière un diplômes approprié (type master STAPS ou BPJEPS). Les postes dans la gestion de structure ou d’événements sportifs, la communication sont également envisageables.
Des athlètes deviennent aussi conférenciers sportifs à l’occasion de séminaires, de lancement de produit, etc. Ils sont amenés à partager leur expérience de la performance et du dépassement de soi avec des salariés d’entreprise.
Enfin, le domaine du spectacle vivant recrute aussi d’anciens champions de gymnastique, de natation synchronisée ou de trampoline, dans les arts du cirque notamment : acrobates, cascadeurs, danseurs…
Pour certains sportifs, la reconversion passe au contraire par un changement radical d'univers. Que ce soit pour s’orienter dans un autre domaine de prédilection, pour créer sa propre entreprise ou pour tourner la page. On a déjà vu des sportifs de haut niveau ouvrir un restaurant ou lancer leur marque d'habillement.
Des tremplins vers la formation ou l'emploi
Afin de faciliter leur insertion professionnelle, les sportifs de haut niveau bénéficient de différents dispositifs.
Dans le domaine paramédical (kinésithérapie, ergothérapie, psychomotricité, etc.), un nombre de places leur est réservé dans les formations et ils sont dispensés des épreuves préalables à l’admission.
Du côté des entreprises, le pacte de performance met en relation les médaillés olympiques et paralympiques avec une soixantaine de grands groupes, de PME et de start-up, via du mécénat et du sponsoring. Une prise de contact qui permet à certains champions de décrocher un stage ou de signer un contrat de travail.
En matière de concours, les obligations de condition d’âge ou de prérequis de diplômes ne s’appliquent pas aux sportifs de haut niveau qui se présentent aux concours de la fonction publique. Ceux-ci bénéficient même de places réservées dans certains concours, comme celui de professeur de sport.
Pour les sportifs de haut niveau dans la catégorie reconversion, un accompagnement financier est possible de la part des Drajes (Délégations régionales académiques à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) et parfois des fédérations sportives. Il s'agit d'une aide personnalisée qui finance le coût de la formation, pas les frais de déplacement et d'hébergement. Son montant est soumis à critères. Certaines chambres de commerce et d'industrie donnent également un coup de pouce financier aux anciens champions qui souhaitent reprendre ou créer une entreprise.
Enfin, les sportifs de haut niveau peuvent bien sûr miser sur les candidatures spontanées en faisant valoir leur parcours d’excellence sportive. Le contrôle de soi, la combativité, le respect des règles, l’engagement, l’esprit d’équipe… autant de qualités sportives appréciées par les recruteurs car transposables à l’entreprise.