Mal être des jeunes : agir le plus
tôt possible

Santé mentale - Grande cause nationale 2025

Date de publication : 9 octobre 2024

Anxiété, dépression, troubles bipolaires, troubles obsessionnels compulsifs... les jeunes de 15 à 25/30 ans sont particulièrement touchés, et plus encore depuis la pandémie de la Covid. C’est pourquoi la prévention, le repérage et l’intervention précoce sont si importants pour éviter l’entrée dans la maladie, les rechutes et la déscolarisation.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Un programme de sensibilisation

"Levez la main si vous vous êtes déjà sentis insensibles ou déconnectés. Si vous avez pleuré dans les transports. Si vous faites croire à votre famille et vos amis que tout va bien. S’il y a des moments où vous vous sentez tout seuls…" Ce sont les questions posées à des jeunes dans une vidéo de présentation du programme de sensibilisation Brave Together. "Vous n’êtes pas seuls, vous n’êtes jamais seuls" insiste l’animatrice quand tous lèvent la main à la dernière question.

Un constat préoccupant

L’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte sont des périodes de changements importants sur le plan physique, de la construction de l’identité, de l’acquisition de l’autonomie… "C’est durant cette période de la vie (particulièrement les 15-25 ans) qu’existe un pic d’apparition des troubles psychiatriques" constate le Conseil économique social et environnemental (Améliorer le parcours de soins en psychiatrie, 2021). Une période de grande fragilité, le suicide est la deuxième cause de mortalité entre 10 et 25 ans.

Et la situation se dégrade depuis quelques années et a été aggravée par la crise sanitaire. D’après les résultats d’une enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation FondaMental en décembre 2020, 32 % des 18-24 ans ont un trouble de santé mentale, 40 % des moins de 25 ans déclarent un trouble anxieux généralisé, 21 % des moins de 25 ans rapportent des symptômes de troubles dépressifs modérément sévères ou sévères (24 % des 22-24 ans), près d’un jeune sur 2 ne sait pas qui consulter et 2 jeunes sur 3 estiment que la crise liée à la Covid va avoir un impact négatif sur leur santé.

Repérer les signes

Perte d’intérêt, baisse des résultats scolaires, difficultés de concentration, troubles du sommeil, repli sur soi, agressivité, tristesse, anxiété, agitation, manque d’appétit, addictions, comportements à risque, décrochage scolaire… sont des signes de souffrance psychique qui doivent alerter.

Amis, enseignants, parents… n’hésitez pas à en parler avec le jeune, à l’écouter, proposer de l’aide et l’orienter vers des personnes ressources, comme les psychologues de l’éducation nationale ou psy-EN présents dans les établissements scolaires (collèges et lycées) et dans les CIO (centres d’information et d’orientation), des personnels de santé, des structures adaptées.

Car il est essentiel "d’agir le plus précocement possible et d'augmenter ainsi l’efficacité des circuits de repérage, de prise en charge et de suivi des troubles psychiques des enfants et des jeunes" (Assises de la santé mentale et de la psychiatrie 2021).

Une prise en charge précoce

Près de trois-quarts des maladies psychiques apparaissent avant l’âge de 25 ans, non prises à temps et traitées elles risquent de s’aggraver d’où l’importance de prises en charge précoces. De nombreux psychiatres insistent sur l’importance de repérer le mal être, les signaux d’alerte et de dépister un trouble éventuel dès les premiers symptômes pour mieux soigner et éviter le décrochage scolaire. Car pris à temps et bien pris en charge, si nécessaire, la gravité des troubles et leur impact négatif peuvent être limités voire évités.

Il est essentiel d’en parler à son médecin généraliste, de consulter un psychologue ou un psychiatre afin qu’un diagnostic soit posé et un traitement proposé. Ils peuvent permettre de traverser la crise, d’éviter l’aggravation des symptômes et l’hospitalisation.

"En parler c’est déjà se soigner"

De nombreux lieux et lignes d’écoute existent, comme les PAEJ (points accueil écoute jeunes), le Fil santé jeune par téléphone, mail ou tchat avec des professionnels de santé (voir encadré). Ceux-ci peuvent orienter, si besoin, vers les bons interlocuteurs. Car comme l’indique le message d’une campagne nationale de sensibilisation lancée au printemps 2021 : "En parler c’est déjà se soigner."

Les familles pourront trouver conseils et soutien auprès de l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques).

Des initiatives sont lancées par des jeunes : Nightline, une ligne d’écoute pour et par les étudiants, la Maison perchée, une "communauté d’entraide entre jeunes vivant avec un trouble psychique et leur entourage œuvrant pour un épanouissement global au quotidien"… car qui mieux que celui qui est passé par là pour aider à traverser un moment difficile ?

Autre priorité, déstigmatiser les maladies psychiques trop méconnues et taboues, qui touchent un européen sur quatre selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), et porter un message nouveau : aller mal n’est pas une fatalité, on peut se rétablir.

 


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