Associer tradition et innovation
L’Inma (Institut national des métiers d’art) recense 281 métiers, répertoriés dans seize domaines d’activité : bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, horlogerie ; céramique ; cuir ; mode et accessoires ; textile ; verre et cristal, etc.
Riches de savoir-faire variés, les professionnels des métiers d'art s'illustrent dans des champs très divers, parfois inattendus, allant de la décoration à l'architecture, en passant par la mode, les arts du spectacle ou encore le patrimoine culturel.
Le point commun de ces artisans d’art ? Un savoir-faire unique pour transformer la matière, imaginer, créer et produire des objets (pièces uniques, petites séries) à la croisée du beau et de l'utile, en présentant un caractère artistique. Autre volet : la restauration de pièces appartenant au patrimoine (mobilier, tapisserie et tapis, vitraux, etc.).
Si certains métiers d’art, comme ébéniste, maroquinier ou bijoutier-joaillier, plus connus du grand public, rassemblent davantage de professionnels que d’autres, moins répandus (plumassier, relieur, facteur d’instrument, etc.), une grande majorité associe la maîtrise de gestes traditionnels, parfois ancestraux, à une démarche d’innovation (nouvelles technologies, démarche d’expérimentation…).
Des ateliers aux PME : des statuts variés
Avec près de 60 000 entreprises recensées et 150 000 professionnels, les métiers d’art sont bien représentés en France. D’après une étude réalisée en mars 2019 par l’ISM (Institut supérieur des métiers, l’Île-de-France est la région qui concentre le plus d’entreprises d’artisanat d’art, tous métiers confondus (avec plus de 2 000 professionnels installés à Paris). La région accueille aussi le plus grand nombre d’entreprises labellisées « Entreprises du patrimoine vivant ».
Les autres régions offrent également de belles opportunités, de nombreux savoir-faire étant liés à l’histoire des territoires : le métal pour la coutellerie et le textile en Auvergne-Rhône-Alpes, l’horlogerie en Franche-Comté, le verre et la facture instrumentale dans le Grand Est, le cuir en Nouvelle-Aquitaine, etc. Dans cette dernière, plus de 2 000 postes sont à pourvoir d'ici 2026, dont des selliers, des maroquiniers et des responsables d’atelier.
L’une des spécificités de ce secteur est d’offrir une grande diversité de statuts à ceux qui le choisissent : les professionnels relevant de la liste des métiers peuvent exercer sous différents statuts, selon la nature de leur activité : artisan, artiste-auteur, profession libérale, salarié, fonctionnaire…
Pour valoriser la filière, une nouvelle stratégie nationale en faveur des métiers d’art s’est mise en place en 2023. Elle doit permettre d’assurer la transmission de ces métiers d’excellence via la formation initiale et continue, soutenir la recherche et l’innovation et développer les échanges à l’international.
Emploi : luxe et haut de gamme recrutent
Intégrés au sein d'institutions culturelles comme les Opéras et les Théâtres nationaux ou exerçant de manière indépendante, certains professionnels des métiers d'art élaborent décors, costumes et accessoires pour des spectacles.
Brodeurs, couturiers, maroquiniers, modistes et bottiers sont quant à eux des maillons indispensables du secteur de la mode et du luxe.
De leur côté, vitraillistes, ferronniers d’art et tailleurs de pierre apportent leurs savoir-faire à des projets d'architecture et d’urbanisme
Ébénistes, marqueteurs, menuisiers en sièges, tapissiers... trouvent des débouchés dans la restauration du patrimoine ou dans des projets de création contemporaine à caractère public ou privé.
Quelques professionnels exercent comme techniciens d'art au sein d'institutions publiques chargées de promouvoir la création ou la conservation-restauration de pièces d'exception (Mobilier national, Manufacture des Gobelins ou de Beauvais pour la tapisserie, Manufacture de la Savonnerie pour les tapis, Manufacture de Sèvres pour la céramique, Ateliers du Puy-en-Velay ou d'Alençon pour la dentelle).
Si les débouchés varient selon les domaines, avec des tendances qui peuvent évoluer et s’inverser selon les périodes, des secteurs s'avèrent plus porteurs que d'autres en termes d'emploi : la bijouterie-orfèvrerie, la maroquinerie et la mode haut de gamme d’une manière générale, et, dans une moindre mesure l’ameublement et la décoration haut de gamme.
Porté par de grands groupes dynamiques et des maisons qui exportent à l’international, le secteur du luxe, dont les créations reposent sur des savoir-faire artisanaux, fait face à une demande croissante. Le secteur connaît une pénurie sur certains métiers : coupeur, lapidaire, maroquinier, orfèvre, polisseur…
Des besoins sont identifiés dans le métal, où les employeurs peinent à trouver du personnel qualifié. À l’inverse, certains métiers, comme ébéniste, connaissent plus de demandes que d’offres, particulièrement en Île-de-France.