Ma première année en...

Certificat de capacité d'orthophoniste

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Combiner son attrait pour les métiers du soin et son goût pour les langues : c’est ce qui a guidé Éloïse vers le cursus qui prépare en 5 ans au certificat de capacité d’orthophoniste. Étudiante à l’école d’orthophonie de Sorbonne Université, à Paris, elle revient sur ses impressions de 1re année.

Pourquoi avoir choisi des études d'orthophonie ?

Au collège, Éloïse s’imaginait masseuse-kinésithérapeute. Une conseillère d’orientation lui fait réaliser que le métier d’orthophoniste serait plus adapté à son profil très littéraire. "J’ai eu un coup de cœur pour ce métier qui combine la relation d’aide et de soins avec les langues et le français, que j’adore." D’autant qu’au fil de ses recherches, la lycéenne se rend compte que les activités sont beaucoup plus variées qu’elle ne l’imaginait : "On peut travailler avec des personnes de tous les âges, sur des difficultés liées à l’élocution et au langage, mais aussi à la mémoire, à la déglutition, aux apprentissages", détaille-t-elle. En terminale, elle postule via Parcoursup. Son dossier fait partie des 130 retenus parmi les quelque 2 000 candidatures.

Ce qui change par rapport au lycée ?

L’école d’orthophonie est hébergée par la fac de médecine : Éloïse est donc passée d’une classe de 25 élèves à une promo de 130 étudiants à l'université. "La 1re année, on a essentiellement des cours magistraux en amphi. On est loin des profs et on participe moins facilement", se souvient-elle. Côté disciplines, tout est nouveau. Éloïse découvre les sciences du langage, "de la grammaire très poussée" et la phonétique : "On décortique ce qui se passe au niveau anatomique quand on prononce des mots, de quoi comprendre d’où vient un problème de zozotement par exemple." Au programme aussi : des cours de psychologie et de sciences de l’éducation, "où l’on étudie notamment comment les enfants apprennent".

À quel rythme de travail a-t-il fallu s’habituer ?

Si l’emploi du temps change d’une semaine à l'autre, "globalement, on a pas mal de temps libre", estime Éloïse. Les cours durent en général 3 ou 4 heures : "Ce n’est pas évident de rester concentré si longtemps sur une matière, mais on s’habitue." C’est l’autonomie dans le travail qui a demandé à Éloïse le plus d’adaptation. "Au lycée, on a des contrôles et des devoirs réguliers. En orthophonie, à part quelques dossiers à rendre et quelques exercices à préparer pour les travaux dirigés, personne ne nous oblige à travailler." Une liberté qu’il a fallu apprendre à gérer : "Quand sont arrivés les partiels où l’on doit connaître tout ce qu’on a fait pendant le semestre, j’ai compris que j’aurais aimé être plus cadrée !" sourit Éloïse, qui a néanmoins réussi à valider toutes ses matières.

Ce qui plaît le plus ?

En plus des cours de sciences du langage, de psychologie et de sciences de l’éducation qu’elle trouve très intéressants, Éloïse s’est découvert un goût pour la neuroanatomie, l’étude des différentes parties du cerveau et de leurs fonctions : "Au départ, cela me faisait peur, puis j’ai trouvé ça passionnant !" Autre point fort du cursus à ses yeux : les stages. Chaque semaine, un jour est libéré pour les expériences de terrain. Dès la 1re année, l’étudiante a ainsi réalisé un stage chez une audioprothésiste pour étudier l’audition et un stage en école maternelle pour observer l’apprentissage de l’écriture chez les enfants, avant de commencer ses stages auprès d’orthophonistes.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

La formation d’orthophoniste inclut des cours d’anatomie, de physiologie et de physique acoustique, indispensables pour comprendre le fonctionnement de la voix et du langage. "Travailler sur le son, les calculs d’ondes et de fréquences, alors que je n’avais pas fait de physique depuis la 2de a été compliqué !" explique Éloïse. "Pour avoir la moyenne au partiel, j’ai beaucoup travaillé, en refaisant tous les exercices de TD." Plus généralement, Éloïse s’est sentie un peu déstabilisée par le manque de concret des cours, elle qui s’attendait à entrer directement dans le vif du sujet : "Je ne voyais pas forcément en quoi ces notions allaient me servir dans ma pratique d’orthophoniste."

Et après ?

"À chaque nouveau lieu de stage, je me dis que c’est là que je voudrais travailler plus tard !" s’enthousiasme Éloïse. Après avoir découvert la crèche, l’Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et le libéral, elle aimerait explorer l’hôpital, le CMP (centre médico-psychologique), et pourquoi pas le travail en maternité néonatale, auprès des bébés prématurés qui ont des problèmes pour s’alimenter, un pan méconnu du métier. Une chose est sûre : une fois diplômée, avant d’ouvrir un cabinet en libéral, Éloïse voudrait commencer par exercer dans une structure de soin "pour travailler en équipe". Et pourquoi pas s’essayer à l’humanitaire ou à la recherche, ou encore poursuivre ses études… les projets ne manquent pas !