Idée reçue n°1
Psychologue et psychiatre, c'est pareil.
Non. Le psychiatre est médecin. Il a fait des études de médecine pendant 10 ans pour obtenir le diplôme d'État de docteur en médecine avec la spécialité psychiatrie. Il est habilité à prescrire des médicaments sur ordonnance (anxiolytiques, antidépresseurs). Le psychologue, quant à lui, a fait des études de psychologie et non de médecine. Il exerce une profession réglementée, accessible avec le titre de psychologue délivré à bac + 5.
Idée reçue n°2
La société va mal, donc les psys n'ont pas de mal à trouver du travail !
Les besoins de soutien psychologique augmentent certes dans la population. Mais si le nombre de psychologues diplômés est passé de 57 000 à 74 000 ces 5 dernières années, les créations de postes n'ont pas suivi. Conséquence : il y a trop de psychologues diplômés par rapport aux postes de psychologue existants et il est difficile de décrocher un emploi. Dans certaines spécialités très saturées, les diplômés partent travailler à l'étranger.
Autre constat : les conditions d'insertion s'avèrent difficiles, plus que pour l'ensemble des bac + 5. Ainsi, 18 mois après l'obtention du diplôme, seuls 53 % des titulaires d'un master en psychologie occupent un emploi stable, selon le MESRI. Les CDD (contrats à durée déterminée) sont nombreux et pour une part d'entre eux à temps partiel, ce qui implique de cumuler plusieurs emplois, dans des domaines et des zones géographiques parfois éloignés.
Idée reçue n°3
Les psys travaillent tous en cabinet libéral.
Sur l'ensemble des psychologues en exercice, seul un tiers travaille en libéral, partiellement ou totalement. La plupart des autres psychologues exercent dans des structures du secteur sanitaire et social : hôpital, clinique, centre médico-psychopédagogique, centre d'aide par le travail, maison de retraite, etc. Ils peuvent aussi pratiquer au sein des collectivités territoriales, en PMI (protection maternelle et infantile), dans les crèches ou à l'ASE (aide sociale à l'enfance). D’autres travaillent en entreprise, au service des ressources humaines. Quant aux psy-EN (psychologues de l'Éducation nationale), ils interviennent dans les écoles, collèges et lycées.
Dans tous les cas, il est peu réaliste d’imaginer s’installer en libéral tout de suite après son diplôme, pour des raisons financières et d’expérience à acquérir avant de se lancer.
Idée reçue n°4
Le portrait type du patient : un adulte qui se pose trop de questions.
On connaît tous des personnes qui sont allées voir un psy parce qu’elles rencontraient des difficultés personnelles ou professionnelles et se posaient des questions sur des choix de vie. Mais le public des psychologues est beaucoup plus varié que cela. Ces professionnels peuvent aussi prendre en charge des personnes atteintes de maladies mentales, en situation de handicap physique ou intellectuel, des enfants connaissant des troubles du comportement, des personnes âgées atteintes ou non d’une maladie neurodégénérative, des réfugiés, des victimes d'événements traumatiques, des jeunes avec des problèmes d’addiction ou de délinquance...
Par ailleurs, les psychologues ne reçoivent pas nécessairement des patients en entretien individuel : ils peuvent accompagner un couple, une famille, un groupe de travailleurs, une équipe de soignants qui veut prendre du recul sur ses manières de travailler...
Idée reçue n°5
Être psychologue, c'est écouter distraitement les patients.
Cette image du psychologue qui écoute de loin en loin son patient en glissant quelques "hum ! hum!" d’encouragement est largement diffusée à la télé. Elle est toutefois caricaturale. Écouter constitue de fait l’une des compétences clés du métier du psychologue, mais il s’agit d’une écoute active, qui demande de l’observation et de l’attention pour trouver les relances adaptées, aider le patient à se poser les bonnes questions…
Par ailleurs, selon le cadre dans lequel ils exercent et les problématiques de leurs patients, les psychologues ne se contentent pas d’écouter ; ils peuvent aussi réaliser des bilans psychologiques, donner des conseils, faire faire des exercices pratiques pour mobiliser la mémoire ou les perceptions, organiser des ateliers collectifs de prévention ou d'habiletés sociales…