Portrait

Jehanne Rousseau, directrice
de studio de développement

Date de publication : 26 octobre 2022

Dans une industrie encore très masculine, Jehanne s’est imposée comme l’une des rares femmes à la tête d’un studio de développement. Pour elle, qui a été médaillée chevalière de l’ordre national du Mérite, "la qualité primordiale dans la conception, c’est la curiosité".

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Fonder un studio

Cela fait une quinzaine d’années que l’aventure du studio Spiders, à la tête duquel se trouve Jehanne, a démarré. À l’origine, un groupe de collègues désireux de prendre leur indépendance pour développer leurs propres projets. "Nous travaillions chez Monte Cristo où l’on venait de sortir un jeu aux accents de RPG (jeu de rôle) sur lequel j’étais producer. Puis l’entreprise a décidé de se lancer dans des jeux de type city-builders dans lesquels on ne se retrouvait pas. L’idée est alors venue de monter notre propre studio…" S’il faudra attendre quelques années avant que Spiders voie le jour, l’équipe ne tarde pas à sortir un jeu. Six suivront, dont le dernier en date, Steelrising, au scénario issu tout droit de l’imaginaire de Jehanne.

Sur tous les fronts

La créativité est l’une des multiples cordes à l’arc de Jehanne, qui coordonne les équipes et assure une partie de la communication tout en gardant un œil sur le budget et l’avancement des projets. "L’équipe avait commencé à travailler sur un jeu dont les personnages étaient des automates, dans un univers très abstrait. Il s'avérait difficile de créer de la narration au-delà du parcours de l’héroïne." C’est une exposition consacrée à Marie-Antoinette et à son goût pour les automates qui lui donne l’idée de situer l’intrigue pendant la Révolution française. "J’ai soumis l’idée à l’équipe, qu’il a fallu convaincre !"

Réfléchir ensemble

Pour Jehanne, son activité ne s’envisage pas autrement que de manière collective. "C’est toujours un travail collaboratif, même si mon rôle est de structurer les idées et de faire en sorte qu’elles fonctionnent les unes avec les autres", précise-t-elle. "J’échange beaucoup avec l’équipe du game design car il est important, quand on conçoit un jeu, de s’assurer que ça fonctionne bien." Avec le directeur artistique, elle s’assure par ailleurs "que l’ensemble aura visuellement du sens et que cela répondra aux envies artistiques de l’équipe".