Placements des personnages, quêtes, obstacles, passage au niveau supérieur… autant d’éléments auxquels Laura, level designer, doit penser. "Un peu comme un metteur en scène, je m’assure que tout soit cohérent et en harmonie."
Sa mission est simple : créer un niveau de A à Z. Dans un premier temps, elle réfléchit aux caractéristiques de son personnage et aux étapes qu’elle peut lui faire franchir pour illustrer les enjeux narratifs. Une phase de brainstorming très créative au cours de laquelle elle échange beaucoup avec les autres professionnels. "On prototype énormément pour voir si les idées du game designer fonctionnent avant de pouvoir se lancer dans la production, explique-t-elle. Ce sont les prémices du niveau, avec du dessin en 2D et de la 3D simplifiée qui permettent d’avoir une idée des espaces."
Construire
Une fois les éléments fixés, Laura créé son niveau à partir de formes géométriques: "Ça n’est pas joli visuellement, précise-t-elle. C’est comme si on faisait une construction avec des Legos." Elle intègre ensuite les évènements scriptés (porte qui s’ouvre, lumière qui s’allume…) et les éléments de gameplay (définition des phases d’action, de combat…) de manière à "évaluer la navigation du joueur à travers le niveau."
Collaborer
Pour concevoir ses niveaux, Laura travaille étroitement avec un level builder : "Je suis confronté à des enjeux de design qu'il me permet de rationaliser artistiquement. Si je veux par exemple qu’une pièce soit plus grande pour y faire rentrer tout mon gameplay, il peut m'expliquer que cela n’est pas possible car la pièce sera trop grande par rapport aux pièces de l’époque à laquelle se passe le jeu." Une fois chaque niveau élaboré, un graphiste chargé de l’environnement visuel du jeu prend le relais pour habiller le décor imaginé par Laura. "Textures, couleurs et placements des lumières sont au cœur de nos conversations", précise-t-elle.
Passionnée d’histoire et de littérature, Laura, son bac littéraire en poche, s’oriente vers des études en lien avec le marché de l’art. Déçue, elle décide de rejoindre l’IIM. "J’avais une appétence pour le secteur du multimédia, mais sans avoir d'idées précises concernant le choix d'un métier." Lors de la 1re année à l’école, généraliste, elle se découvre un intérêt pour le jeu vidéo. Après avoir hésité entre le narrative design et le game design, elle se tourne finalement vers le level design. "C’est un cours animé par un intervenant qui m’a ouvert les yeux." Son stage de fin d’études de 6 mois lui ouvrira les portes d’un studio et lui permettra d’obtenir ensuite un CDD.