En programmant les déplacements, comportements et interactions des personnages, Justine, programmeuse gameplay, assure la jouabilité d'un jeu vidéo. "Mon rôle est de traduire techniquement les besoins du game designer et de donner vie au jeu grâce à mon code !"
En tant que programmeuse gameplay, Justine agit sur les mécaniques de jeu. "Moteur, outils, gameplay... il y a plusieurs types de programmeurs. Le programmeur moteur s'occupe de la structure d'un jeu, il construit les premières briques en quelque sorte. Quand un personnage marche, il doit faire en sorte que celui-ci reste sur le sol et qu'il ne passe pas au travers. En gameplay, mon rôle est de programmer comment ce personnage va se déplacer dans le jeu et interagir avec son environnement."
Fonctionnalités
Pour y parvenir, la jeune femme travaille en étroite relation avec les game designers. "Ils m'indiquent ce qu'il doit se passer dans le jeu, les règles, les actions possibles, les interactions... À moi de traduire techniquement ce qu'ils souhaitent et de m'assurer de la jouabilité (gameplay) et du ressenti du joueur." Concrètement, cela passe par l'écriture et la relecture de lignes de code afin d'implémenter les fonctionnalités imaginées par les designers. "Quand je programme un jeu, je cherche comment je vais architecturer mon code pour que tout marche bien. J'aime trouver des solutions quand un game designer me demande par exemple qu'un personnage soit doté d'une détection visuelle ou sonore de l'ennemi."
Un travail collectif
Au-delà des échanges avec les game designers et les programmeurs, Justine collabore aussi avec les équipes artistiques. "Quand il y a besoin d'intégrer un son, je vais voir le sound designer pour définir avec lui à quel moment ce son doit être entendu. Même chose avec les artistes pour les animations. Mon métier est de rassembler les éléments du jeux et de faire en sorte que tout fonctionne ensemble."
Au lycée, Justine suit une filière scientifique. "J'avais de bon résultats en mathématiques, en sciences... mais j'aimais aussi beaucoup dessiner sur mon temps libre. Je suivais également une option cinéma et audiovisuel." Après avoir envisagé une classe prépa scientifique, la jeune femme opte pour un DUT MMI (ex-BUT MMI) pour pouvoir développer sa créativité tout en conservant une dominante scientifique. "Cela m'a permis de suivre des cours variés : programmation, réseau, mais aussi graphisme, montage, vidéo…"
Après un stage dans le développement Web, Justine souhaite s'orienter vers la programmation de jeux vidéo et se dirige vers une école d'ingénieurs pour acquérir des connaissances dans les langages de programmation utilisés dans ce secteur. Elle intègre l'Imac, composante de l’Esipe/Gustave Eiffel, une formation d'ingénieurs publique qui allie sciences et arts. Pendant son cursus, Justine réalise des projets de jeux vidéo et choisit en 3e année la spécialisation 3D (processeurs graphiques, réalité augmentée, moteur physique, calculs d'images 2D/3D…). Comme projet de fin d'études, elle développe en équipe un jeu en réalité virtuelle sur le moteur Unity et effectue un stage de 6 mois à la Sorbonne, à Paris, pour concevoir des serious games. Elle est ensuite embauchée comme programmeuse junior dans un studio parisien avant de rejoindre Montpellier où elle exerce comme programmeuse gameplay.