De nombreux cursus ingénieurs en apprentissage
Les trois quarts des écoles d'ingénieurs proposent aujourd'hui des formations en apprentissage. Certaines d'entre elles, comme le Cesi École d’ingénieurs, sont historiquement dédiées à l'alternance. Mais l'apprentissage s'est développé dans l'ensemble des écoles.
Le plus souvent, les écoles s'appuient sur des partenariats avec des établissements spécialisés dans l'enseignement par alternance, notamment les ITII (instituts des techniques d’ingénieur de l’industrie) ou des CFA (centres de formation d'apprentis).
La plupart des formations en apprentissage sont spécialisées dans un domaine (BTP, électronique, informatique, mécanique, etc.), seules quelques-unes sont à vocation généraliste. Toutes répondent aux critères de qualité établis par la CTI (Commission des titres d'ingénieur) pour les cursus ingénieurs.
Une sélection en deux temps
Le recrutement effectué par les écoles pour la formation en apprentissage est généralement distinct de celui organisé pour la filière classique. Il s'opère seulement au niveau bac + 2 ou bac + 3. Les diplômés de BUT et de BTS sont majoritaires. Par ailleurs, près d'un admis sur quatre vient d'une formation en apprentissage.
La sélection par l'école
- Elle commence en général entre les mois de janvier et mars, par un examen du dossier. Les formations spécialisées exigent des diplômes précis, par exemple un bac + 2 en génie civil-construction pour une formation orientée BTP. Les résultats de l'étudiant, ses éventuels engagements et les appréciations des enseignants sont aussi passés en revue.
- Des tests écrits ou oraux peuvent être organisés pour vérifier le niveau des candidats en mathématiques, physique, français ou anglais.
- Enfin, entre avril et juin, les candidats retenus sont convoqués en entretien devant un jury composé d'enseignants et de professionnels, pour mesurer le potentiel du candidat à mener de front cours théoriques et travail en entreprise.
Le recrutement par l'entreprise
L'admission en école n'est définitive qu'après la signature d'un contrat d'apprentissage avec une entreprise. Il est préférable de commencer les démarches le plus tôt possible, avant même de disposer des résultats d'admissibilité par l'école.
Le contrat de d’apprentissage faisant de l’élève ingénieur un salarié à part entière de l’entreprise, les recruteurs prévoient plusieurs entretiens, notamment avec le responsable des ressources humaines et le futur responsable hiérarchique.
Organisation de la formation
L'apprentissage est le plus souvent organisé sur les 3 ans du cycle ingénieur. Certaines écoles proposent l’apprentissage uniquement sur les 2 dernières années du cycle ingénieur.
Le rythme d'alternance varie d'une filière à l'autre. Souvent, les périodes s'allongent au fur et à mesure du cursus : au début, les apprentis ont 1 mois de cours, puis 1 mois en entreprise, puis 2 mois de part et d'autre, puis 3 mois/3 mois. En dernière année, certaines écoles proposent 6 mois de cours, puis 6 mois en entreprise pour la réalisation du projet de fin d'études.
Si les apprentis ont en moyenne 15 % d'heures de cours en moins que les élèves en formation classique, ils ont le même programme à assimiler. Les enseignements s’appuient sur les cas concrets vus par les élèves en entreprise.
L'apprenti bénéficie d'un double encadrement : un maître d'apprentissage en entreprise et un tuteur pédagogique en école.
Un accès à l'emploi rapide
Les apprentis ingénieurs arrivent sur le marché du travail avec une expérience professionnelle d'au moins 18 mois à faire valoir, ce qui les rend attractifs auprès des recruteurs. Résultat : 6 mois après l'obtention du diplôme, le taux net d'emploi est de 94 % pour les ingénieurs issus de l'apprentissage, selon la CGE (Conférence des grandes écoles).
Une partie d'entre eux n'ont même pas à rechercher un emploi, puisque leur entreprise d'accueil leur fait une proposition d'embauche. Selon la CGE, quatre apprentis ingénieurs sur dix diplômés en 2022 ont été recrutés ainsi.