Mon parcours scolaire
"Dès le CP, ma famille et les enseignants se sont posé des questions sur mon parcours scolaire. C'est à partir du CE1 que ma scolarité a changé. En CE1 et CE2, j'ai bénéficié d'un parcours accéléré (6 mois chacun) parce que j'étais en avance sur les autres élèves. Ensuite, j’ai déménagé pour faire mes CM1 et CM2 en une année chacune. C’est à partir de là que j’ai eu une aide humaine (AESH, accompagnant des élèves en situation de handicap) 1h par semaine. Ensuite, je suis allé au collège privé Saint-Joseph-d'Ancenis, où dès la 6e j’ai pu bénéficier d’un parcours en effectif réduit avec 10 ou 20 personnes dans la classe. J’ai continué avec l’aide de mon AESH jusqu’en 3e. Au lycée, avec les épreuves préparatoires du bac, j’ai commencé à bénéficier d’un tiers temps. Ensuite, j’ai choisi de m’inscrire à l’université tout simplement parce qu'en recherche et informatique, ce que je voulais faire, c’était soit une classe préparatoire maths, soit l’université. Mais l’ambiance de la prépa ne me convenait pas. J’ai préféré choisir un parcours universitaire car moins stressant que le rythme de travail de la classe prépa. Je me suis inscrit à l’université Toulouse 3 - Paul Sabatier pour suivre un parcours en mathématiques spécialisées dans la recherche scientifique."
Un accompagnement sur-mesure
"J’ai découvert le pôle handicap étudiant lors de ma rentrée à l’université et j’ai pu demander mes aménagements. Je me suis senti suffisamment accompagné car j’ai bénéficié d’un contact individuel avec un conseiller. Je me suis également rendu compte du caractère administratif de la fac, mais ça s’est bien passé. Durant toutes mes années universitaires, j’ai pu bénéficier d’un tiers temps, qui était respecté, et durant les épreuves écrites, je pouvais bénéficier d’une salle à part pour composer, mais ça ne m’était pas toujours accordé."
"C’est à partir de mon master que ça s’est compliqué. Je voulais faire un master 'recherche et innovation'. J’ai validé mon M1, mais en M2, le covid a complètement chamboulé mon parcours. Je n’ai pas réussi à décrocher mon master. C’est pourquoi, je me suis réorienté vers un master MApI3, ce sont des mathématiques appliquées pour l’ingénierie, l’industrie et l’innovation. Je l’ai validé en bénéficiant d’aménagements qui étaient plus ou moins respectés."
"Je n’ai pas eu connaissance d’Aspie-friendly dès le début de mon parcours universitaire. C’est vers le début de mon premier master que j’ai eu mon premier contact avec eux et avec le porteur du projet, Bertrand Monthubert. Nous avons discuté tous les deux, c’est là que j’ai intégré le dispositif. Ils m’ont accompagné durant mon master, notamment pour trouver des stages."
À la recherche d’un doctorat
"J’aimerais trouver un contrat doctoral Cifre, le doctorant est accompagné par un laboratoire et une entreprise. C’est quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire et ça ouvre des portes. Car même si la France est réputée en mathématiques, il n’y a pas beaucoup de débouchés. La difficulté c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’offres : soit elles ne correspondent pas à mon profil en mathématiques, soit elles ne me plaisent pas. Je pense me tourner vers les entreprises dans lesquelles j’ai fait des stages."
En entreprise
"Actuellement, je renouvelle ma RQTH (reconnaissances de la qualité de travailleur handicapé) auprès de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées), notamment pour le doctorat. Durant mes études, je n’ai pas bénéficié de bourse ni de l’AAH (allocation adultes handicapés). J’ai surtout besoin d'une reconnaissance pour les entreprises, et de justifier que j’ai besoin de travailler dans une salle à part. Dans le milieu dans lequel j’aimerais travailler, il est courant de travailler en open space. Durant un stage, c’était le cas donc on a pu me mettre dans un coin, pas forcément au centre. J’ai également travaillé avec un casque, je me suis rendu compte que même les autres travaillaient avec un casque sans être en situation de handicap. Je pense que j’ai eu de la chance de tomber sur des entreprises ouvertes d’esprit sur le handicap, même si ce n’était pas parfait, il y a toujours des préjugés. En tout cas, j'ai l’impression que les équipes sont prêtes à jouer le jeu si on leur explique."
Mon parcours associatif
"Je suis actuellement au bureau de l’association La Bulle!. C’est une association d’étudiants et étudiantes pensée pour et par les étudiants autistes. Concrètement ça passe par un serveur discord, des goûters, et des sorties. Nous sommes environ 49 et la parité est proche. L’association a tenu un stand durant la journée porte ouverte de l’université pour informer les étudiants et les familles."
"Avec les associations et les dispositifs comme La Bulle! et Aspie-Friendly, je pense et j’espère que cela va rendre plus visible la question de l’autisme au sein des universités."