Situation de handicap : témoignages d'étudiants

Fleur, un parcours scolaire
atypique  pour devenir
sélectionneuse

Date de publication : 9 juin 2023

Fleur a découvert assez tôt le métier qu'elle voulait faire : sélectionneuse. Elle a donc créé son parcours autour de ce métier et de ses besoins.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Je suis sélectionneuse variétale : j’améliore des plantes, grâce à la génétique et aux techniques d’agriculture.

Mon parcours de formation

"J’ai fait une maternelle simple, puis du CE1 jusqu’à la 3e, j’ai suivi un cursus en CHAM (classe à horaires aménagés musique), avec les mêmes élèves. Ensuite, je suis allée dans mon lycée de secteur, ce qui a été un peu plus compliqué sur le plan social car je n’étais plus avec les mêmes élèves. En maternelle, il y avait une suspicion de haut potentiel mais rien d’avéré, et au lycée, un diagnostic d’hypersomnie, mais pas d’aménagements, j’avais uniquement un traitement."

"En 1re , j’ai découvert le métier de sélectionneuse durant les journées portes ouvertes des écoles d’ingénieur. Après l’obtention de mon bac, j’ai fait un an de prépa BCPST avant d’intégrer en année parallèle, l’école UniLaSalle Beauvais. J’ai choisi d’intégrer une prépa et une école car j’ai besoin d’être en classe avec peu d’étudiants et d’avoir un cadre. De ce fait, j’ai continué en 2e et 3e années à UniLaSalle. Avec le covid, j’ai eu 50 % de mon temps en distanciel, j’ai beaucoup apprécié. Ensuite, j'ai poursuivi en 4e année par un master erasmus mundus sélection végétale, amélioration des plantes et création variétale (Plant Breeding) à UniLaSalle. Actuellement en 5e année, j’ai passé 5 mois à l’université de Valence, en Espagne avant de poursuivre en stage en tant que stagiaire sélectionneuse dans une entreprise dans le nord de la France, et je rédige mon mémoire de fin d’étude. En septembre je serai diplômée ingénieure agronome et ingénieure sélectionneuse, et certainement salariée de mon entreprise actuelle."

Le métier de sélectionneuse

"Je ne suis pas comme Didier Deschamps. Moi je suis sélectionneuse variétale : j’améliore des plantes, grâce à la génétique et aux techniques d’agriculture. J’ai une spécificité ce sont les plantes hyperaccumulatrices de métaux lourds : les plantes qui dépolluent les sols. Il y en a beaucoup qui diront que c’est assez drôle que je m’appelle Fleur et que je travaille avec les plantes, mais il n’empêche que la végétation et la nature sont des choses qui m’ont touchée depuis toute petite. Ça fait maintenant 6 ans que je sais ce que je veux faire et que j’ai découvert comment aider la planète et les gens, tout en travaillant dans le monde de l’agriculture."

Les aménagements

"Pour les aménagements mes profs ont été très soutenant, même en prépa. Contrairement à la prépa, à UniLaSalle, il y a une personne chargée de la mission handicap. C’est auprès de lui qu’il faut s’adresser quand on arrive avec un handicap, ponctuel ou de longue durée, sur ce campus. Il m’a fait venir un mois avant la rentrée, pour préparer une liste des aménagements qui me convenaient, rencontrer mes professeurs et découvrir mon logement et les personnes qui m’entouraient. Par exemple, pour moi les aménagements ont été le tiers temps, accompagné d’un casque anti-bruit pendant les cours. J’ai pris le temps de le faire essayer à mes professeurs pour qu’ils comprennent que je n’entendais pas le brouhaha derrière mais que je les entendais bien eux. J’ai également eu des lunettes de soleil pour la lumière des néons et la possibilité d’avoir les cours en avance, mais des profs ont oublié. Par exemple, j’ai des soucis avec les powerpoint s'il y a trop d’éléments ou de couleurs. L’avoir en avance, me permet d’avoir le temps de le lire, comprendre les formulations, pouvoir poser des questions, afin de me sauver des heures de travail et de l’énergie."

La vie sur le campus

"Dans l’école il y a aussi une association qui s’appelle Uni4Handi'Cap, dont je suis la vice-présidente. Elle forme, sensibilise et soutien les étudiants et les associations qui veulent être 'handicap friendly'. Elle est plutôt là pour l’intégration et l’écoute, ou pour résoudre des problèmes au niveau étudiant. Et, le délégué handicap se charge de faire passer le message aux salariés. L’association participe au programme 'GuideBabine' : 5 chiots arrivent tous les ans sur le campus pour 5 familles de 3 étudiants ou salariés qui deviendront des chiens guides d’aveugles et qui sont donc habitués aux étudiants et à la foule. En plus de ce programme, 2 chiens de soutien moral sont présents sur le campus. Pour finir, deux étudiantes en psychologie sont présentes sur le campus 2 fois par semaine et reçoivent les étudiants sur rendez-vous. L’association met également en place différents dispositifs, comme le programme PHARES (ou PHARES 2.0) qui propose de l’accompagnement, du tutorat et du mentorat de jeunes en situation handicap, de la 3e au bac + 2, dans toute la France. Il y a aussi de la rééducation alimentaire, des cours de Makaton ou de langue des signes française, une course caritative : unirun. Également, une sous-unité handicernable, centrée sur les handicaps invisibles."