Situation de handicap : témoignages de professionnels

Ludivine Munos, une responsable
intégration de haut niveau -
Jeux paralympiques Paris 2024

Date de publication : 7 avril 2023

Ludivine Munos raconte son parcours de nageuse paralympique et son cheminement professionnel, de son apprentissage de la natation, à l'âge de 8 ans, jusqu’à sa prise de fonction au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. La jeune femme, qui, enfant, s'est parfois sentie exclue, nous parle de persévérance, de réussite et de reconnaissance.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Être reconnu comme sportif de haut niveau, pas pour son handicap

Quelles sont vos missions précises pour les JO 2024 ?

Je suis responsable de l’intégration paralympique au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ma mission est de faire connaître les spécificités des jeux paralympiques, qui contribuent à changer le regard des gens sur le handicap. Je pilote également la formation des bénévoles, pour un bon accueil des personnes en situation de handicap. Enfin, je prends part à la communication sur le sport paralympique.

Pourquoi la natation ?

C’est à Chavanoz (Isère), où j'habitais enfant, que j'ai appris à nager pour m’amuser avec mes amis. J'avais 8 ans. À l’âge de 11 ans, j'ai été repérée à Lyon, lors d’une Journée handisport et, à 13 ans, j'ai intégré l’équipe de France de para natation. Dispensée de sport au collège et ne cachant pas mon handicap, je me sentais parfois exclue par mes camarades, notamment lorsqu'ils pratiquaient des activités physiques : cette colère m’a permis de me dépasser.

Vous avez été sélectionnée pour les Jeux paralympiques d'Atlanta puis pour les suivants...

À la suite de mon intégration en équipe de France, j'ai participé à mes premiers Jeux paralympiques en 1996, à Atlanta, dans la catégorie S6 [une des catégories de compétition de natation propres aux Jeux paralympiques, ndlr], puis aux Jeux de Sydney, en 2000, puis à ceux d'Athènes, en 2004. Au cours de ces trois événements, j'ai remporté 12 médailles. Pour être sélectionnée, il faut s’entraîner régulièrement et montrer que l’on progresse : après avoir obtenu mon diplôme de niveau bac + 5 en 2003, j'avais pris une année pour nager et me préparer aux Jeux d’Athènes. J'en étais revenue médaillée d’or et avec mon meilleur temps : 36’02 sur le 50 m nage libre.

En quoi le sport de haut niveau vous a-t-il aidée dans votre vie professionnelle ?

Le sport de haut niveau exige beaucoup de sacrifices, beaucoup d'entraînement, mais aussi le développement de compétences, de qualités, dont les entreprises sont friandes : entre autres, la persévérance et le goût de la réussite.

Quel est votre parcours de formation puis professionnel ?

Après des études à l’IAE d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), j’ai été recrutée par EDF pour mes compétences. J’y ai travaillé pendant près de 15 ans à différents postes. En 2019, j’ai postulé au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. En parallèle, j'ai été consultante sportive pour France Télévisions lors des Mondiaux de natation en 2017, lors des Jeux paralympiques de Rio, en 2016, et lors de ceux de Tokyo, en 2021.

Avez-vous un conseil à donner concernant le regard porté sur le handicap ?

Les compétences sont les seules choses à regarder lors d’une embauche ! Et en sport, il faut être reconnu comme sportif de haut niveau, pas pour son handicap.