Situation de handicap : témoignages de professionnels

Sami El Gueddari, directeur
technique adjoint à la FFH :
une mission d'accompagnateur
de performances -
Jeux paralympiques Paris 2024

Date de publication : 20 décembre 2023

Sami El Gueddari est directeur technique national adjoint, chargé de la performance et de la stratégie paralympique au sein de la FFH (Fédération française handisport) pour les Jeux paralympiques Paris 2024. Il revient sur son parcours scolaire puis professionnel, des bancs du collège jusqu'à son arrivée à ce poste clé, en passant par sa carrière de nageur de haut niveau.

Photo de Sami El Gueddari

"Dans mon métier, je dois transformer les dispositifs mis en place en accélérateurs de performances et de victoires pour les athlètes."

En quoi consiste votre métier ?

Je pilote la coordination des 14 sports paralympiques d’été et d’hiver au sein de la FFH (Fédération française handisport). Mes objectifs sont de structurer l’organisation de la performance au sein de la fédération : comment faire pour que les dispositifs mis en place deviennent des accélérateurs de performances, de victoires et de renforcement de nos élites ? comment créer un système qui permette aux 400 sportifs de haut niveau d’être les meilleurs ? comment garantir les mêmes chances pour tous ? Il faut pour cela définir et organiser les critères et la stratégie de participation aux championnats internationaux et aux compétitions internationales de préparation. Il faut mettre au point les règles de sélection, choisir les coachs et organiser leur travail, inventer les modalités d’accompagnement adaptées à chaque sportif. Mon travail est aussi considérablement enrichi par les liens très étroits que j'ai avec les autres fédérations sportives.

Quelles qualités ces tâches exigent-elles ?

D’abord l’écoute, et aussi la capacité à dialoguer avec toutes les équipes pour cheminer ensemble vers des évolutions bénéfiques pour tous. Ensuite, l’envie de se surpasser. Enfin, le goût de l'analyse, car on doit savoir compiler et synthétiser des informations sur un nombre important d'outils, pour effectuer les meilleurs choix possibles. Il faut aussi être très disponible : les enjeux font qu’on peut être mobilisé à toute heure !

Comment s’est déroulé votre parcours scolaire et sportif ?

Mon parcours scolaire et mon parcours sportif sont très liés. Je n’aimais pas trop le collège, mais j’avais la moyenne. Au lycée, je me suis dirigé vers ma matière "forte", les maths, et donc, vers un bac scientifique. Depuis tout petit, j’ai pratiqué un nombre important d'activités sportives et artistiques à la demande de mes parents. Je pratiquais la natation, le basket et je jouais aussi de la batterie ! À cette période, j'avais 2 heures quotidiennes d’entraînement et des compétitions le week-end. Ma pratique sportive se déroulait en milieu ordinaire malgré mon handicap. Même si je suis né avec une malformation à la main et à la jambe, je ne me sentais pas handicapé. C’est à partir de l’âge de 16 ans que mes résultats sportifs ont commencé à être limités par le handicap.

Vous êtes alors devenu entraîneur sportif ?

Comme j’envisageais le métier de professeur d’EPS (éducation physique et sportive), après le bac, j’ai intégré la fac de sport de Valence [Découvrez Onisep Sport, un site pour contruire son projet professionnel dans le domaine du sport], où j’ai découvert le handisport dans la natation, ma spécialité. Les stages suivis en école primaire, en collège et en lycée m’ont convaincu que ça n’était pas ce métier que je voulais faire, mais celui d’entraîneur sportif. C'est dans ce contexte que mes résultats sportifs sont devenus très bons, qu'ils m'ont permis de me consacrer pleinement aux entraînements et que j'ai atteint le haut niveau que je visais. J’ai alors préparé les Jeux paralympiques d’Athènes en 2004, à l’âge de 20 ans. Après cela, j’ai intégré un club à Montpellier et j’ai suivi en parallèle un master d'expert en préparation physique et mentale pendant 2 ans. Une formation d’une année en Angleterre m’a ensuite permis d’apprendre l’anglais, indispensable dans mon métier, et de vivre dans un pays où handisports et sports ordinaires bénéficient de la même considération. Enfin, j'ai préparé en 2 ans le diplôme d’entraîneur sportif de natation, à Bordeaux, dans un pôle valide.

Quel a été votre parcours à la FFH?

J’organise mon activité professionnelle par paralympiade, c'est-à-dire par périodes de 4 ans. En 2013, après ma carrière sportive, j’ai intégré la FFH avec l’objectif d’accompagner les athlètes handisports dans leur projet scolaire et sportif. J’avais plein d’idées pour aider ces jeunes talents à se structurer ! Puis, de 2017 à 2022, je suis devenu directeur sportif de la natation handisport pour piloter l’ensemble du projet de la fédération dans le secteur de la natation. Mes missions étaient de définir et d’organiser les circuits des compétitions départementales, les modalités de classification, de gérer les équipes de France.

Et après ?

Après 2024, je m’investirai peut-être dans un pays émergent où beaucoup est à construire, probablement en Amérique latine. J’aimerais apprendre l'espagnol !