Situation de handicap : témoignages de professionnels

Gilles de la Bourdonnaye,
sport manager médaillé -
Jeux paralympiques Paris 2024

Date de publication : 6 novembre 2023

Gilles de La Bourdonnaye présente son parcours de champion paralympique de tennis de table et nous parle de sa prise de fonction au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Au programme : de nombreux déplacements à l'international et une réactivité à toute épreuve. Un régal pour ce polyglotte plusieurs fois médaillé de bronze, d'argent et d'or.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Gilles de la Bourdonnaye, devant le siège de Paris 2024, à Saint-Denis (93).

En quoi consiste votre métier ?

Mon métier de sport manager de tennis de table et de para tennis de table consiste à organiser la compétition, de la fabrication des tables et des tribunes à l’organisation de la venue des 200 athlètes et des arbitres, dans les meilleures conditions possibles. Avant l’ouverture des Jeux, j’ai été amené à faire de nombreux déplacements nationaux et internationaux pour échanger sur les "bonnes pratiques", sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire lors de l'organisation d'une manifestation sportive. Je me penche aussi, par exemple, sur des sujets très concrets, comme l’approvisionnement en glaçons pour soigner les athlètes pendant la compétition ou le nombre de balles de tennis de table dont ils et elles auront besoin. L’objectif est que le matériel, tables, tribunes, etc., soit réutilisable pendant les deux Jeux. Sous contrat jusqu’à la fin de Paris 2024, je travaille pour le moment avec une collègue et je suis en lien avec beaucoup d'autres salariés. D’ici quelques temps, des collaborateurs supplémentaires me rejoindront. Bien sûr, je serai présent pendant toutes les épreuves, afin de régler les éventuels problèmes en temps réel. C’est un événement incroyable, surtout en France !

Faut-il avoir été sportif de haut niveau pour exercer votre métier ?

Il ne suffit pas d’avoir été un athlète médaillé ou un sportif de haut niveau. Il faut d'abord savoir organiser des compétitions au sein d’un club ou d’une fédération. Pour ma part, j’ai été président d’un club de tennis de table à Nantes, pour lequel j’ai organisé des compétitions de para tennis de table avec 300 athlètes. Dans ce type de métier, parler plusieurs langues est essentiel et l’anglais, que je parle, lis et écris, est la langue de base. J’ai aussi été amené à apprendre l’espagnol, le portugais et le chinois, pour le travail, et le tchèque, pour le plaisir. Mais de nombreux autres métiers en lien avec le sport existent : entraîneur, équipementier sportif, organisateur, gestionnaire de salles, etc. De belles opportunités sont à saisir !

Quel est votre parcours scolaire puis professionnel ?

J’ai suivi une scolarité normale, avec les contraintes inhérentes à la pratique d’un sport de haut niveau : il fallait jongler entre les entraînements, les compétitions et les études. Après un bac scientifique, j’ai suivi des études en philosophie avant d'obtenir un master en management franco-chinois. J’ai exercé presque toute ma carrière dans l’export (Chine et Brésil) en menant en même temps mes activités de sportif.

Quel est votre parcours sportif ?

À la suite d’un accident, à l’âge de 3 ans, j’ai été amputé du bras droit. Dès le CE2, j’ai commencé le para tennis de table. À partir du collège, au sein d’un club nantais, j’avais trois entraînements par semaine et des compétitions le week-end. Au lycée, j’ai intégré l’équipe de France, avec un entraînement quotidien et toujours des compétitions le week-end. Je précise que me suis toujours entraîné avec des valides. C’est à cette époque que j’ai commencé à concourir régulièrement à l'international, ce qui m’a donné le goût des langues et du travail à l’étranger. Mes derniers Jeux olympiques en tant que pongiste furent ceux de Tokyo 2020.