Ma première année en...
DN MADE (diplôme national des métiers d'art et du design)
Mention mode
Ma première année en...
Mention mode
Mia est en 2e année de DN MADE mention mode à l’École Duperré à Paris, dans la spécialité collection vêtements et accessoires, qui forme des stylistes et créateurs capables de concevoir, de prototyper et de développer une collection de produits. Pourquoi a-t-elle choisi d’entrer en DN MADE ? Comment s’est passée sa 1re année de formation ? Réponses.
Mia a grandi en Belgique, puis a passé un bac STD2A à Lille. "Je couds depuis mes 12 ans. Au départ, j’étais passionnée par le textile. Mais je me suis rendue compte qu’avec le textile, on ne travaillait pas la forme, alors que je voulais créer sur le corps." Après son bac, la jeune femme passe les concours de l’Ensad et de la Cambre, et postule à Duperré. "En plus du dossier scolaire, il fallait répondre à un sujet posté sur le site. Le thème était "ça dépasse". J’ai imaginé des vêtements qui sortaient du cadre et qui avaient plusieurs fonctions, avec par exemple des manches très longues qui pouvaient se transformer en écharpe. Une fois sélectionnée, j’ai passé un entretien et j’ai été prise !"
En entrant en DN MADE, Mia était impatiente de découvrir de nouveaux enseignements. "On apprend les techniques de coupe, on suit des cours en démarche de projet, on a accès à de nombreux ateliers… C’est vraiment une année de découvertes !" Mia a ainsi pu se former à la broderie, à la tapisserie, à la sérigraphie, à la gravure, à la maille…, ce qui lui a permis de nourrir la collection qu’elle devait élaborer (voir diaporama photo). "C’est très concret, on construit une collection dès la 1re année. En plus, on a une grande liberté de création."
La 1re année a été dense. "On avait des cours de 8h à 18h30. C’était difficile de gérer les longues journées à l’école, puis de travailler le soir chez soi. Il fallait étudier les matières générales et s’investir en même temps dans les projets." Mia a aussi souffert de la solitude en début d’année. "Je venais d’emménager à Paris, qui est une grande ville comparée à Lille ! Les premiers mois, j’avais tellement de cours que je n’ai pas construit des relations en dehors. Si j’avais un conseil, c’est de ne pas vivre que pour les cours. Il faut sortir, se faire des amis, et s’ouvrir." Cette année, la jeune femme a décidé de travailler en parallèle de sa formation, l’emploi du temps en 2e année étant un peu moins chargé. "Je suis styliste pour un magazine. À partir d’un thème prédéfini, je sélectionne les pièces à photographier, je contacte les stylistes… Je prends parfois des créations des élèves de l’école !"
Mia apprécie la pluralité des enseignements. "J’étais contente que ce nouveau diplôme existe, car je ne souhaitais pas entrer en BTS, qui était très dense sur deux ans et pas vraiment adapté à mes besoins. Je voulais aussi avoir un niveau licence et écrire un mémoire." Le stage a aussi été une source de satisfaction pour la jeune femme, qui a passé un mois dans un studio de création. "J’ai pu voir la préparation d’un défilé, j’ai participé à la conception d’un costume pour un clip, je suis allée dans les ateliers de confection…"
L’enseignement en lettres lui a demandé un fort investissement. "On avait beaucoup de textes à rédiger et une longue bibliographie. Je ne voyais pas l’intérêt de passer autant de temps sur cela au début, j’avais surtout envie d’être en atelier ! Mais c’est important de renforcer notre culture générale pour construire nos projets. On voit les bénéfices par la suite." Les cours d’expression plastique, qui réunissaient en 1re année les élèves des différentes mentions de DN MADE de Duperré, ont parfois décontenancé la jeune femme. "C’était assez généraliste, ce n’était pas forcément en rapport avec les projets que l’on menait, et chacun avait des besoins différents."
Mia souhaite poursuivre ses études. "Pourquoi pas entrer à la HEAD en Suisse, à la Cambre en Belgique, ou à l’Institut Français de la Mode. J’ai déjà évolué depuis mon entrée en DN MADE. En 1re année, on veut tous travailler pour une grande maison, mais le stage m’a permis de me rendre compte que je ne voulais pas exercer en studio de création. Je suis plus attirée par la création alternative, comme le collectif Gamut, qui réunit des designers participant tous au même niveau à la démarche créative de la marque." Mia est aussi intéressée par les problématiques environnementales. "Il y a une vraie réflexion à mener autour de ce sujet, la mode est la 2e industrie la plus polluante au monde."