Ma première année en...

Prépa lettres et sciences sociales

Image d'illustration, crédit photo ci-après

À quelques pas du domaine de Sceaux (92), la cité scolaire Lakanal accueille près de 2500 élèves. Collège, lycée, classes prépa : l’établissement regroupe trois niveaux d’enseignement. Parmi les prépas, la prépa "lettres et sciences sociales", appelée aussi "B/L" en écho au concours de l’ENS visé. Cette classe mêle enseignements scientifiques et littéraires. Un choix audacieux pour Oriane et Loïs, deux élèves en 1re année (dite "hypokhâgne"). Regards croisés.

Pourquoi avoir choisi la prépa lettres et sciences sociales ?

La pluridisciplinarité, c’est ce qui a plu à Oriane et Loïs. "La B/L est une prépa qui a l’avantage de proposer énormément de matières sur lesquelles nous travaillons pendant deux ans. Venant d’un bac ES, je voulais également continuer les sciences sociales", explique Oriane. Loïs voulait, lui, faire cette prépa depuis la seconde ! En 1re, il décide de s’orienter vers la filière S, car il sait que le niveau en maths demandé en LSS est élevé. "Au lycée, j’étais intéressé par toutes les disciplines. J’aimais les maths, les lettres, l’histoire… et j’étais attiré par l’économie, que j’ai commencé à travailler seul en terminale. Cette prépa me correspondait parfaitement !"

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Venant d’un bac ES, Oriane a eu des difficultés en maths. Loïs a eu, lui, quelques soucis avec les sciences sociales. "Même si j’avais commencé à étudier cette matière en dehors du lycée, je partais quasiment de zéro. Il y a tout une méthode à acquérir, c’est assez compliqué. Pour me remettre à niveau, j’ai beaucoup lu à côté, les auteurs classiques…" Autre difficulté pour Oriane : accepter la frustration. "Comme on a énormément de cours à étudier, on ne peut pas tout le temps aller au fond des choses. Il faut accepter, au bout de 2 heures de révision, de passer à une autre matière, même si on voudrait l’approfondir… mais apprendre plein de choses est très épanouissant."

À quel rythme de travail a-t-il fallu s'acclimater ?

Entre les cours, le travail à la maison, les "colles" (interrogations orales), les devoirs sur tables (DS), les concours blancs…, les semaines sont chargées ! "Les cours durent de 8h à 17h. À cela s’ajoute une colle par semaine environ, et parfois des DS de 6 heures le samedi matin", explique Oriane. Trouver le bon tempo, c’est le défi auquel est confronté chaque élève de prépa : respecter  les échéances, planifier ses révisions, revoir les cours tant qu’ils sont frais dans les mémoires… "Certaines matières demandent beaucoup d’application, note Oriane. Par exemple, en maths, il faut faire beaucoup d’exercices, les répéter… ". Un rythme soutenu "très stimulant sur le plan intellectuel" pour Loïs. "On s’y fait vite, et on y prend même goût", conclue-t-il.

Ce qui change par rapport à la terminale ?

Oriane savait qu’en entrant en prépa, la charge de travail allait s’intensifier. "Avoir 7 matières à gérer, en même temps, et au même coefficient, ça veut dire étudier tous ses cours, ne pas faire d’impasse, moins sortir qu’au lycée, réduire certaines activités extrascolaires comme le piano pour moi… Mais tant que l’on est organisé, ça se passe bien." Autre nouveauté : les colles. "Au début, c’est tout nouveau et très déstabilisant. À force d’en faire, on s’améliore à l’oral et on progresse dans les disciplines." Pour Loïs, ce qui change avant tout, c’est le niveau d’exigence. "On ne peut pas se permettre de connaître de manière superficielle le cours. Il faut le connaitre très précisément. Il faut aller au-delà, lire à côté, faire ses propres recherches."

Quel avis sur la prépa ?

"Une année très riche !", s’exclame Oriane. Même si elle avoue avoir eu "quelques moments de découragement", elle tire un bilan très positif de sa prépa, avec "des professeurs soucieux des élèves et une ambiance de classe très agréable et pas du tout dans la compétition". Une année qui lui aura permis de réussir le concours d’entrée à l’IEP de Lille. "La prépa a été une bonne expérience, car elle apprend à s’organiser, donne des bonnes méthodes de travail, et permet d’acquérir une culture générale solide, demandée lors des concours". Loïs a, lui, beaucoup appris cette année, et a apprécié "l’ouverture sur de nouveaux domaines". Il continue en khâgne l’année prochaine, avec en vue le concours des très sélectives écoles normales supérieures…