Ma première année en...

Prépa TB

Techologie et biologie

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Après leur bac STL, Emma et Jules se sont lancés en prépa TB (technologie et biologie) au lycée Pierre-Gilles de Gennes, à Paris. Un cocktail équilibré de sciences de la vie et de la Terre, de biotechnologies, de mathématiques et de physique-chimie, notamment pour préparer les concours Agro-Véto. Retour sur leurs premières impressions.

Pourquoi avoir choisi la prépa TB ?

Emma avait choisi un bac STL spécialité biochimie, biologie, biotechnologie car elle appréciait les manipulations en laboratoire. La prépa TB lui a paru une suite logique, d’autant qu’elle se voyait travailler dans l’agroalimentaire, et que la prépa TB prépare aux concours d’entrée en écoles d’ingénieurs de cette spécialité. Jules a quant à lui été attiré par la variété des matières scientifiques : "Cette prépa permet de garder à la fois des maths, de la physique-chimie, des sciences de la vie et de la Terre et des biotechnologies, donc c’est l’option qui me semblait ouvrir le plus de portes."

Ce qui change par rapport à la terminale ?

Les cours de 2 heures d’affilée sont devenus la norme : "Ça paraît long au début, surtout quand on enchaîne plusieurs cours de sciences qui requièrent d’être très attentif", se souvient Emma. Sinon, les attentes des profs sont plus élevées : "On nous demande beaucoup plus de rigueur et de réflexion, de tout bien démontrer et bien rédiger." Autre grande nouveauté : les colles, des interrogations orales. "J’étais très stressée dans un premier temps. À force, je commence à être plus à l’aise à l’oral, un avantage pour ma vie future", explique Emma. Jules aussi voit cet exercice comme une chance : "Je me souviens d’une colle ratée en géologie : la colleuse a pris le temps de m’expliquer ce que je n’avais pas compris."

À quel rythme de travail a-t-il fallu s’habituer ?

La prépa est très dense. "En SVT et en biotechnologie, on doit prendre en notes ce que disent les profs, et ça va vite ! Heureusement, ils répètent si besoin", rassure Emma. Concentration de l’emploi du temps aussi : 35 heures de cours et trois colles par semaine, un devoir surveillé de 3 ou 4 heures le samedi matin, et le travail personnel pour apprendre les cours, préparer les TP… "Je révise tous les soirs et le dimanche, le plus possible en bibliothèque", précise Emma, qui a beaucoup réduit ses sorties mais pas ses nuits car elle a "besoin de beaucoup dormir". Jules travaille davantage au coup par coup : il révise 30 minutes à 1 heure avant les colles ou les devoirs, ce qui lui laisse du temps pour voir ses amis, coder, etc.

Quelles sont les matières préférées ?

Jules en est le premier surpris : ce sont les mathématiques et la physique-chimie. "On explique enfin les principes de bases de certains phénomènes, comme le fonctionnement précis des réactions chimique et de synthèse de composés." En mathématiques, il a aimé découvrir les nombres complexes, les espaces vectoriels et les matrices, et par-dessus tout les probabilités : "C’est de la logique pure qui casse la tête, mais on tellement satisfaisant quand on comprend !" Emma, elle, adore les mathématiques et la biotechnologie "car c’est une science au service des besoins humains. Puis c'est la matière où on fait le plus de TP, 4 heures par semaine". Elle apprécie aussi les TP de SVT consacrés à des dissections, à l’observation de fruits, à l’étude de roches, etc.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Pour Emma, ce sont les colles de SVT et de biotechnologie : "On a énormément de choses à apprendre par cœur, et il faut avoir tout compris et mémorisé pour faire une restitution fluide et organisée." La bête noire de Jules, c’est la géologie : "J’ai du mal à identifier les roches car il y a trop de variables à prendre en compte." Ayant des difficultés à se mettre au travail, il a envisagé de quitter la prépa en janvier : "Mais j’ai tenu, et je ne regrette pas."

Et après ?

Tous deux envisagent de continuer en 2e année, pour passer les concours de la banque Agro-Véto. Si certains de leurs camarades visent les écoles vétérinaires, Emma voudrait intégrer une école d’ingénieurs : "Au départ je me voyais travailler dans l’agroalimentaire, en recherche et développement, mais j’ai découvert cette année d’autres domaines qui m’intéressent." Jules se projette bien dans la recherche, pour apprendre de nouvelles choses toute sa vie, notamment sur l’évolution biologique des animaux : "Je vais tenter le concours de l’ENS, qui me permettrait de garder le plus de polyvalence."

Un conseil ?

Emma recommande de travailler dès le début : "Ne pas penser que parce qu’on avait des facilités au lycée, ça va marcher. J’ai eu 8 comme première note de biotechnologies car je ne connaissais pas assez le détail des cours." À ceux qui pourraient se sentir en difficulté, Jules conseille "de tenir si possible jusqu’à la fin de l’année pour passer directement en 2e année de licence ou de BTS. Mais certains camarades ont rejoint une école d’ingénieurs post-bac en cours d’année et s’y épanouissent."

L’essentiel des enseignements de la prépa se répartit entre cours magistraux et travaux dirigés. En SVT par exemple, cap sur les sciences de la vie et la géologie.

La concentration est de mise pour suivre les notions qui s’enchaînent beaucoup plus vite qu’au lycée et noter ce qu’expliquent les enseignants.

Les enseignants s’appuient souvent sur des diapositives, qu’ils déposent sur une plateforme en ligne en amont du cours pour faciliter la prise de notes.

Autre approche avec les TP : 4 h en biotechnologies et 2 h 30 en SVT. En suivant un protocole précis, les élèves observent les phénomènes étudiés en cours.

En amont des TP, les élèves répondent à des questions pour mieux réussir leurs manipulations le jour J. Et en aval, ils réalisent un compte-rendu.

Les TIPE (travaux d’initiative personnelle encadrés), c’est un travail de groupe sur un sujet au choix. Jules et ses camarades planchent sur des toits végétalisés.

En prépa TB, les élèves ont trois colles (interrogations orales) par semaine. En sciences, les étudiants passent par groupe de trois, avec chacun son exercice.

Contrairement aux idées reçues, on s’entraide en prépa ! Une cohésion renforcée par un voyage au Mont-Saint-Michel, prétexte à des observations géologiques.