Ma première année en...
Être fleuriste, ce n’est pas juste “ faire des bouquets ”. Dès leur première année de CAP à l’École nationale des fleuristes de Paris, Léo et Maria Isabel apprennent à préparer les végétaux, à les vendre, à communiquer et à mettre en valeur leur point de vente. Un diplôme qui sent bon l’épanouissement !
Pourquoi avoir choisi d’entrer en CAP Fleuriste ?
Presque une évidence pour Léo qui dès la 3e sait qu’il veut travailler dans le végétal. Sans doute parce que ses parents sont paysagistes ? J'ai de bons résultats scolaires et je suis le seul de ma classe à opter pour un apprentissage
. Maria Isabel s’ennuie à étudier le droit. Elle aime le contact client, s’essaie à la céramique et se passionne pour la photographie florale. Dès mon entrée en CAP, j’ai la sensation d’avoir trouvé ma vocation
.
Comment avez-vous trouvé votre maître d’apprentissage ?
Maria Isabel profite du jobdating qu’organise l’école en réunissant 25 employeurs du secteur. J’ai présenté un flyer en guise de lettre de motivation pour me démarquer et montrer ma créativité car il en faut dans le métier
. Léo envoie une trentaine de candidatures, avant qu’un fleuriste ne lui donne sa chance. Cela demande beaucoup de recherches, mais il ne faut pas abaisser son niveau d’exigence car on va passer beaucoup de temps en entreprise. Déplacez-vous, échangez en direct, pour voir si l’environnement de travail vous convient
.
Qu’est ce qui change par rapport au collège ?
Le travail en entreprise pour Léo. Grosse rupture pour moi qui sort du collège : je n’ai plus que cinq semaines de congés par an
. Pour Maria Isabel, le collège c’est un peu loin puisqu’elle bifurque en CAP durant sa licence de droit. Une réorientation en cours d’études niveau bac et plus qui concerne 67 % des alternants de l’école, soit 5 classes de CAP sur 7.
Comment s’organisent les enseignements ?
Pour un niveau 3e, les apprentis suivent la totalité des enseignements, à savoir les matières générales (mathématiques, sciences, français, histoire-géographie, anglais) et professionnelles (art floral, botanique, reconnaissance des végétaux, technologie, art appliqué, vie sociale et professionnelle, vente-conseil, environnement économique, droit). Il y a des ateliers de pratique en art floral et des chantiers pédagogiques à l’extérieur
, ajoute le duo qui alterne deux semaines en entreprise et une semaine à l’école.
Quelles sont les matières les plus difficiles ?
Pour Maria Isabel, les cours de botanique sont assez exigeants : nous apprenons des centaines de noms scientifiques et en latin !
. Même chose en technologie. Il faut retenir le vocabulaire spécifique aux outils, aux techniques comme “piquer”, “couper en biseau”. Car maîtriser tous ces gestes permet de conserver la fleur. Pour Léo, c’est l’art appliqué. Dessiner des fleurs demande un sens artistique et d’être le plus concentré possible
.
Qu’est-ce qui vous plaît dans cette formation ?
L’arrangement floral en atelier pour les deux. On nous donne un budget, une thématique et on est libre de composer un bouquet
, se réjouit Léo. Celui-ci a d’ailleurs remporté le titre de MAF (meilleur ouvrier de France) en 2de année de CAP. "J’ai suivi un entrainement personnalisé à l’école". Maria Isabel se souvient encore de son premier bouquet composé en cours d’art floral. J’étais tellement fière en rentrant avec à la maison !
.
Comment ça se passe en entreprise ?
Plutôt bien pour Léo qui se souvient tout particulièrement d’une commande : fleurir un vase Médicis avec 3 000 euros de budget
. Réceptionner, nettoyer, ranger, arroser les plantes et les fleurs après arrivage font aussi partie du métier. Il y a beaucoup de manutention et on reste debout toute la journée
, précise Maria Isabel. Son employeur lui confie très vite une commande en toute autonomie, en précisant au client qu’elle est en apprentissage. Celui-ci la félicite : Ce bouquet est digne d'une professionnelle
.
Et après ?
Léo souhaite obtenir son BP Fleuriste et concourir aux qualifications régionales des Worldskills 2025. Un atout sur le CV et la rémunération. J’aimerais me lancer en free-lance dans l’évènementiel, puis partir exercer quelques mois au Japon où les techniques florales sont très différentes des nôtres car plus minimalistes
. Maria Isabel compte poursuivre en BP et ouvrir sa propre boutique, dans la décoration florale de luxe.
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