Ma première année en...

BTS électrotechnique

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Deux semaines en entreprise, deux semaines au lycée Raspail, à Paris. C’est le rythme de vie de Pierre et Ashkan, tous deux en 1re année de BTS électrotechnique. Pendant 2 années, ils alternent cours théoriques et pratiques et immersion professionnelle, au sein de Paris Aéroport pour le premier, chez Acorus pour le second.

Pourquoi avoir choisi le BTS électrotechnique ?

Les parcours d’Ashkan et de Pierre ne se ressemblent pas. Ashkan a décroché un CAP puis un bac pro ELEEC (électrotechnique, énergie, équipements communicants)*, avant d’être embauché chez Acorus, une entreprise du bâtiment. Pierre a d’abord fait un détour : "Après un bac ES, j’ai passé 2 années dans un cursus d’ingénieur du son, avant de réaliser que je n’avais pas envie d’en faire mon métier. J’avais découvert l’électrotechnique dans cette formation, je me suis dit pourquoi ne pas essayer…" Il intègre ainsi un bac pro ELEEC* en 1re. Tous deux ont choisi de continuer leurs études en BTS pour la même raison : l’évolution professionnelle. "Avec un bac pro, on effectue davantage un travail d’exécutant. Aujourd’hui, ce que je fais dans la haute tension chez Paris Aéroport est beaucoup plus complet, j’ai plus d’autonomie. Je vérifie par exemple les prestataires, les rapports de mesures…", souligne Pierre.

*Remplacé par le bac pro MELEC (métiers de l’électricité et de ses environnements connectés) 

Pourquoi avoir opté pour l’apprentissage ?

Employé par Acorus pendant 1 an, Ashkan avait déjà le pied à l’étrier professionnel. "L’entreprise m’a alors proposé une formation pour devenir conducteur de travaux. Je voulais évoluer dans mes fonctions mais rester dans le même domaine. Je leur ai donc proposé de faire un BTS électrotechnique en alternance." De son côté, Pierre avait déjà goûté à l’apprentissage en bac pro et ne se voyait pas retourner à plein temps sur les bancs de l’école. "L’ambiance est différente dans une formation en apprentissage. On échange, comme entre des collègues, sur des situations que l’on a rencontrées en entreprise. On gagne aussi une certaine maturité car l’employeur nous confie parfois de grosses responsabilités." Autre argument pour les deux camarades : le salaire perçu en tant qu’apprentis.

Qu’est-ce qui change par rapport au bac pro ?

"En bac pro il faut travailler, en BTS il faut travailler trois fois plus !", résume Askhan. Outre la charge de travail en hausse, les deux apprentis font le même constat : "Dans les cours théoriques, notamment en maths, le niveau est bien plus élevé que celui du bac pro." D’où la nécessité selon Pierre de "s’adapter et d’être plus sérieux." En revanche, "les cours pratiques, comme essais de systèmes (voir la vidéo ci-contre), sont plus simples parce qu’on a déjà fait du câblage ou encore de la maintenance en bac pro", estime Ashkan. Le jeune homme observe aussi que les élèves sont plus impliqués en BTS, "parce qu’ils ont une idée plus précise du métier qu’ils veulent exercer et qu’à ce niveau d’études, ils ont davantage choisi de faire de l’électrotechnique."

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Principal obstacle à franchir pour Pierre et Ashkan : la physique appliquée. "Il faut s’accrocher dès le départ car on découvre des notions que l’on n’avait jamais vues auparavant. À certains moments, on peut se sentir noyé. C’est un sentiment partagé par toute la classe. Mais on s’entraide pour s’en sortir", explique Pierre. Les maths, plus exigeantes qu’au lycée, ont aussi posé quelques difficultés à Ashkan : "En cours, on va plus vite. Ce qu’on aborde aujourd’hui en 2 heures, on l’étudiait pendant environ 2 semaines en bac pro."

À quel rythme de travail a-t-il fallu s’adapter ?

"Il faut savoir jongler entre l’entreprise et les cours", reconnaît Pierre. Ashkan confirme : "En entreprise, il faut parfois apprendre de nouvelles choses comme des logiciels, des normes tout en continuant à revoir ses cours." Un rythme plus intense mais pas insurmontable, à condition d’être régulier. "Je travaille mes cours 1 heure par jour la semaine et 2 à 3 heures les samedis et dimanches", détaille Askhan. Et Pierre de conclure : "Avec un minimum de travail par semaine, en étant attentif en cours, en relisant régulièrement les notes et documents, on y arrive. Et en entreprise, il ne faut pas hésiter à ouvrir son cahier pour vérifier ce que l’on a appris les semaines passées."

Et après ?

Pour la suite, Pierre espère être embauché chez Paris Aéroport, y intégrer l’équipe haute tension en tant que technicien d’exploitation : "Je pourrai évoluer en interne avec le temps. Je n’ai pas besoin de continuer mes études en licence pro." De son côté, Ashkan se montre plus hésitant : "Avec le BTS, je peux déjà faire ce que je veux dans l’entreprise où je travaille. Une licence pro me permettrait d’évoluer mais cela signifie aussi aller davantage dans la théorie, dans les bureaux d’études... Moi, j’ai surtout envie d’être sur les chantiers."