Ma première année en...

BTS diététique

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Mathilde et Fabien sont inscrits en BTS diététique au lycée René Auffray à Clichy (92). Ce BTS, dispensé dans une soixantaine d’établissements, forme des professionnels de la nutrition. Pourquoi ont-ils choisi de suivre ce BTS ? Comment s’est passée leur 1re année de formation ? Quels ont été leurs atouts et leurs points faibles ? Réponses.

Pourquoi avoir choisi d’entrer en BTS diététique ?

En terminale S, Mathilde s’interroge sur sa poursuite d’études. "En me renseignant sur internet, j’ai découvert le secteur paramédical, et ça m’a plu. Je voulais faire un BTS, car je souhaitais rester dans un environnement cadré. Le BTS diététique touchait à la nutrition, il y avait des stages variés… j’ai décidé de postuler !"

En surpoids pendant son enfance, Fabien s’intéresse aux questions alimentaires. Après un bac S, un DUT génie biologique option industries agroalimentaires et biologiques suivi d’une licence pro qualité, sécurité et environnement, le jeune homme décide de s’inscrire en BTS diététique : "Je suis passionné de nutrition. J’aime composer des repas équilibrés. J’aurais regretté de ne pas faire ce diplôme."

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Venant d’un bac S, Mathilde et Fabien ont dû se mettre à niveau dans certaines matières : "Beaucoup d’élèves de notre classe ont un bac ST2S. Ils avaient au début davantage de connaissances en biologie et en anatomie humaine. Mais ça n’a pas été difficile à rattraper, constatent les deux étudiants. En revanche, le cours en biochimie était assez facile pour nous !" Le BTS diététique prévoit également des enseignements en droit, économie et gestion. "C’est très intéressant, car ça nous donne des bases si l’on veut plus tard se lancer en libéral, précise Mathilde. Même si avec Fabien, on a quelques difficultés en droit !"

Quels sont les cours préférés ?

Cet après-midi, Mathilde et Fabien corrigent en classe un devoir "de régime" avec leur professeure de diététique thérapeutique. Un cas concret qui présente l’état d’un patient hospitalisé et qui questionne sur le régime alimentaire à mettre en place. Les élèves doivent poser un diagnostic diététique, indiquer les objectifs (prise ou perte de poids, limiter la dénutrition, limiter les effets du traitement etc.), préciser les besoins nutritionnels, établir un régime : adapter l'alimentation (sans sucre, enrichi en calcium, pauvre en fibre, hyperprotéiné…), calculer les rations, puis élaborer un régime des conseils de sortie. En 2e année, on se concentre sur les régimes spéciaux pathologies et leur prise en charge nutritionnelle (alimentation contrôlée en sel, en énergie, en glucides, en lipides, en protéines, sans sel, sans gluten, pauvres en sucres et/ou en lipides, adaptation des textures…).

À quel rythme de travail faut-il s’attendre ?

"Au niveau des horaires, c’est comme le lycée : 8h -18h !, s’exclame Mathilde. On a juste une après-midi de libre par semaine. Contrairement à certaines idées reçues, le rythme est très intense en BTS." Pour réussir, il faut travailler régulièrement selon Fabien : "Je n’ai jamais été un élève qui travaillait beaucoup au lycée. Mais en arrivant en BTS, j’ai dû m’organiser et relire régulièrement mes cours." Un ou deux contrôles sont organisés chaque semaine. Le programme du BTS diététique est très dense. "Il y a énormément de notions à assimiler en deux ans, ajoute Mathilde. Nous devons apprendre la composition de tous les aliments, leurs valeurs nutritionnelles…" Un emploi du temps chargé, qui ne les empêche pas d’avoir des activités extrascolaires. Fabien fait du basket dix heures par semaine, Mathilde de la danse et du baby-sitting.

Ce qui change par rapport à la terminale ?

En BTS diététique, les élèves suivent des "ateliers culinaires" (4 heures par semaine). "Il y a un peu une ambiance Top chef, s’amuse Mathilde. En 1re année, nous apprenons à réaliser des recettes salées et sucrées de base, pour un patient bien portant. En 2e année, on se concentre sur les régimes spéciaux (sans sel, sans gluten, pauvres en sucres et/ou en lipides) et les pathologies." De nombreux stages complètent le cursus : six semaines en restauration collective (cuisines centrales, cantines d’écoles, résidences de personnes âgées) en 1re année, quatorze semaines en 2e année dont dix à  l’hôpital et quatre dans un lieu choisi par l’élève. Mathilde a fait son stage en centre de thalassothérapie. Fabien, a lui, été dans une crèche. "J’ai élaboré des activités pour les enfants et rédigé des fascicules à destination des parents sur la diversification. Les stages à l’hôpital sont également très intéressants, car l’on voit l’impact de la diététique et de l’alimentation sur la santé." À la fin du BTS, ils devront rendre un mémoire. "C’est un travail assez dur, qui occupe beaucoup de notre temps, témoigne Mathilde. Il faut présenter tous nos stages, aborder des notions vues en cours, ajouter une étude personnelle. En tout, cela fait une centaine de pages."

Et après ?

"Quand j’ai fait mon stage en milieu thérapeutique, j’ai découvert le métier d’infirmière", déclare Mathilde. Décidée à changer de voie, la jeune femme va passer le concours des IFSI (instituts de formation en soins infirmiers) une fois diplômée. Fabien, lui, deviendra diététicien. "Mon stage en cuisine centrale m’a plu. J’ai pu allier la qualité avec la diététique, faire des menus, aborder les questions d’hygiène… Cela a fait un lien entre le BTS diététique et ma licence professionnelle en qualité." Ce que Mathilde et Fabien ont aimé en BTS : l’encadrement des professeurs. "On reste deux ans dans la même classe, avec des professeurs qui nous suivent, qui sont à l’écoute. Personnellement, je ne suis jamais allée en classe en soufflant !", conclut la jeune femme.