Ma première année en...

BTS forge

Image d'illustration, crédit photo ci-après

À Nogent-sur-Oise, le lycée Marie-Curie propose une formation unique en France et en Europe : le BTS forge. Un diplôme à "500 % d’insertion", dit l'un des enseignants de la section. Rose, Étienne et leurs camarades reviennent sur leurs débuts dans cette section. Rencontre avec des étudiants passionnés par le travail du métal, les évolutions technologiques et habités par "l’esprit de la forge".

Pourquoi ce choix du BTS Forge ?

Passionné par le Japon, Étienne a découvert la forge à travers la fabrication du Katana, le sabre traditionnel japonais. "Je cherchais une formation au contact avec la matière. Une façon de transformer le métal qui ne passe pas par un état liquide comme en fonderie". Rose aime "l'esprit de la forge, cette façon de travailler le métal, de le déformer. C'est potentiellement dangereux, il faut toujours avoir cette vigilance, cette petite pression".

"Et c'est vraiment porteur d'emploi, ajoute Victor. Les chasseurs de tête viennent faire des interventions dans notre lycée pour pré-recruter les candidats ! C'est une formation peu et mal connue. Beaucoup s'imaginent que l'on fait de la forge artisanale". Le conseil des étudiants : s'informer et venir à la Journée portes ouvertes organisée par le lycée.

Ce qui change par rapport à la terminale ?

La formation est très variée et comprend des matières générales comme dans les autres BTS industriels : français, maths, anglais, physique-chimie.

Les enseignements technologiques se répartissent entre cours et TP (travaux pratiques). "La grande nouveauté, ce sont les enseignements propres à la forge : on étudie les caractéristiques propres à chaque métal, les températures de chauffe, les machines à utiliser en fonction du résultat attendu, les traitements thermiques, etc.", précise Arthur. En étude des systèmes d'outillage, les étudiants apprennent à utiliser des logiciels de dessin et de simulation du forgeage.

"On passe aussi du temps au laboratoire de métallurgie et d'essais mécaniques. Le mercredi, nous travaillons dans la forge du lycée", complète Rose.

Comment se passent les stages ?

La première année comprend deux périodes de stage : 1 semaine en octobre et 7 à 9 semaines en mai-juin. "On peut choisir notre terrain de stage, explique Victor. Intéressé par l'aéronautique, il est allé chez Lisi Aerospace, dans l'Aveyron. "J'ai fait du réglage sur une machine qui produit 25 000 pièces en 8 heures. Il faut deux ans de formation pour apprendre à la programmer !", dit-il.

Arthur a été très impressionné par son stage d'observation chez Interforges : "une entreprise qui possède la plus grosse presse du monde occidental. Elle permet de forger les trains d'atterrissage des avions, des pièces pour des moteurs, des morceaux de fuselage d'avion".

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

"Les cours de mathématiques, de physique et la modélisation sur ordinateur sont difficiles", reconnait Étienne. Son bac pro commerce ne le prédisposait pas à intégrer un BTS industriel. "Comme ça me plait, je me donne les moyens, je travaille chez moi et les profs nous soutiennent beaucoup".

"En première année, on commence par des réalisations simples comme transformer une petite barre ronde en une pièce longue et carrée", précise Rose, qui se souvient de son premier TP. On utilise les machines de forge libre pour bien comprendre le procédé de forgeage : comment la matière se déplace, comment elle se répartit sur le laminoir."

Quel avis sur ce BTS ?

Rose raconte l’un des meilleurs moments de la formation : "à l'atelier, la première fois qu'on utilise l’auto-compresseur ou que l'on tient une pièce chaude, ça fait quelque chose". Quand on tient sa pièce, qu'elle a été bien forgée, qu'elle correspond parfaitement aux plans, avec les bonnes cotes, ça chauffe le cœur."

"En TP, on peut avoir à réaliser une pièce, explique Victor. Il faut calculer le volume de matière nécessaire, choisir le métal et la machine les plus adaptés. Nous apprenons à changer les outillages des machines et à les régler. Sur une presse mécanique, par exemple, on doit régler le nombre de coups, la force. L'objectif est de fournir une pièce conforme."

Rose poursuit : "En atelier, on est par groupe de trois. Cela développe l'esprit d'équipe : pour faire tourner la plupart des machines, il faut être plusieurs. Chacun des étudiants à un rôle précis à jouer comme dans l'industrie et ça change à tour de rôle. L'univers de la forge nous apprend à avoir ce côté ouvrier que l'on n'aura peut-être pas plus tard. Cela nous prépare à encadrer des équipes".


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