Ma première année en...
Mathématiques ou informatique ? Les deux pour Eva et Telmo qui optent pour la double licence maths-info à l'université Paris Cité. Qui dit double cursus, dit sélection à l'entrée et 30 % de charge de travail en plus. Retour sur la formule d'une 1re année réussie haut la main, sur le site des Grands Moulins.
Pourquoi avoir choisi une double licence mathématiques et informatique ?
Au sortir de sa terminale spécialités mathématiques et physique-chimie, Telmo ne souhaitait pas entrer en école d’ingénieurs. "Je voulais étudier à l’université avec des gens de tous horizons." Le lycéen, surtout intéressé par les mathématiques au départ, choisit finalement mathématiques et informatique, pour ne pas tomber dans la facilité. "La manière de réfléchir est la même dans les deux matières", poursuit-il. Quant à Eva, on lui avait dit qu’avec une licence simple, les débouchés seraient plus limités. L'occasion pour la jeune fille, qui a toujours été à l'aise en mathématiques et s'est initiée dès le collège au Web, à JavaScript, à Scratch avant de suivre des cours de programmation, de conserver ses deux matières de prédilection.
Qu'apprend-on dans ces deux disciplines ?
En informatique, les étudiants s’initient à la programmation, aux concepts informatiques, au langage binaire et à Internet. Ceux qui ont suivi la spécialité NSI (numérique et sciences informatiques) au lycée sont dispensés d’une partie du programme : ils revoient Java en accéléré et étudient la programmation fonctionnelle en parallèle. Les autres découvrent progressivement les langages Java ou Python lors du 1er semestre. En mathématiques, place à l'étude du raisonnement mathématique, à l’algèbre et l’analyse. "Nous n’avons pas tous étudié les maths de la même manière en terminale. Le début est difficile pour certains qui connaissent les formules mais ne savent pas comment les appliquer", observe le jeune homme.
Quelles sont les particularités du double cursus ?
À la différence d'une licence simple, il y a une sélection à l'entrée en formation. Il faut avoir avoir suivi des spécialités adaptées, notamment mathématiques, présenter un bon dossier et avoir bien compris le principe de la double formation. "Je visais le même diplôme mais à Paris Dauphine-PSL. J’ai obtenu mon second choix", précise le jeune homme. Même chose pour Eva, arrivée au 2d semestre après une classe prépa BCPST. "Le niveau n’est pas si difficile, c’est plutôt la charge de travail qui l’est", résume Eva. Autre spécificité : il n'est pas possible de redoubler sa L1. "Soit on valide nos deux semestres, soit on opte pour une L2 maths ou une L2 informatique", précise Telmo, qui trouve le cursus informatique plus facile.
Qu’est-ce qui change par rapport au lycée ?
L'un comme l'autre soulignent la meilleure ambiance entre les étudiants (54 au total, répartis en deux classes), et la plus grande autonomie. "Tout le monde écoute ! On s’entraide et il n’y a pas de compétition", constate le jeune homme. Les étudiants peuvent récupérer les cours et les TP sur Moodle, sorte d’Intranet qui permet de travailler à distance. "Les absences ne sont pas notées, on s’autodiscipline", poursuit Eva. Son camarade assiste à tous les TD, car il est plus facile d'y poser des questions aux professeurs.
À quel rythme a-t-il fallu s’adapter ?
Avec 30 heures de cours par semaine, la charge de travail est importante. "Un peu comme au lycée, nous étudions de 8 h à 18 h", constate Eva, qui reconnaît toutefois ne pas passer trop de temps à réviser le soir. "Il y a des cours de 2 heures sans pause !"prévient Telmo. En mathématiques, au 1er semestre, c’est révision du programme du lycée, puis les notions deviennent de plus en complexes et denses. Il faut donc faire attention à ne pas se relâcher trop vite : "On peut se dire que c’est facile et puis vite se laisser dépasser. Certains réussissent très bien leur 1er semestre et se relâchent au 2d."
Un conseil ?
Ce serait d'être méthodique ! Telmo apprend son cours durant une trentaine de minutes, s’exerce, puis réécrit les théorèmes 1 semaine avant le partiel. Il s’exerce de nouveau, 2 jours avant les examens, sur des annales. En informatique, il s’entraîne à coder et à compiler. "Je suis organisée de nature et travaille régulièrement", explique Eva qui s’entraîne également sur une banque d’exercices avant chaque épreuve.
Et après ?
Eva va tenter d’entrer à l’Ensimag, une école d'ingénieurs à Grenoble, en fin de L2 ou, le cas échéant, de L3. Plus tard, elle voudrait créer son entreprise dans l’animation et la modélisation. Telmo, lui, vise une L3 en Erasmus à Dublin pour se perfectionner en anglais, puis poursuivra peut-être en master, en double cursus toujours. Mais il n’a pas encore de projet professionnel bien défini.
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Parution le 01/12/2023