Ma première année en...
Des études de santé ? Une évidence pour Claire et Soha, en 2e année de licence sciences pour la santé à l'université de Picardie Jules Verne, à Amiens. La première envisageait médecine, mais craignait le stress du concours et le bachotage. La seconde s'est réorientée en licence pour les mêmes raisons. Retour sur leur 1re année.
Pourquoi avoir choisi cette licence ?
Intéressée par la médecine depuis toujours, Soha entre naturellement en PACES (devenue PASS) après le bac, avant de bifurquer en licence sciences pour la santé au 2nd semestre. "Le côté compétition ne me plaisait pas. Il fallait apprendre et restituer le cours sans comprendre", explique-t-elle. Quant à Claire, prendre soin des autres est une "affaire de famille". "J'avais envie d'entrer en médecine, mais je redoutais le concours et le stress." La bachelière opte donc pour la licence sciences pour la santé. Toutes deux savent que cette filière mène aux métiers non médicaux de la santé, dans la recherche publique, l'enseignement, l'environnement, la police scientifique, la gestion des hôpitaux, les biotechnologies, etc.
Ce qui change par rapport au lycée ?
"On passe d'une classe de 30 élèves à un amphi de 300 étudiants et des TD à 50", prévient Soha. Il n'y a pas de devoirs, juste quatre partiels dans l'année et deux à mi-semestre qui aident l'étudiante à "se situer" et à affiner sa méthode de travail. "Il y a un TP en laboratoire par semaine en terminale, contre six dans l'année ici", ajoute Claire, que les cours magistraux ont un peu perturbée au départ : "Le professeur déroule son cours sans que l'on puisse l'interrompre. Heureusement, durant les TD, on peut lui poser des questions." Au lycée, elle avait des facilités et écoutait en cours sans forcément travailler. "J'ai mis un semestre à changer cette attitude pour pouvoir réussir."
Quelles sont les matières préférées ?
La L1 sciences pour la santé dépend de la faculté des sciences. Du coup, le portail est commun avec la licence SVT (sciences de la vie et de la Terre) et les matières comme la zoologie, la biodiversité et l'évolution, mutualisées, déplaisent à Soha qui préfère de loin la physiologie humaine et animale. Elle rédige notamment en groupe un mémoire sur la régulation hormonale. Claire adore également la physiologie, même si les cours sont conséquents et difficiles à apprendre. "Comprendre comment fonctionne le corps humain, le système nerveux, le cerveau, je pourrais y passer des heures !" En 1re année, il y a six TP de dissection et d'observation d'espèces au microscope. En 2nde année, ils sont davantage orientés "santé". On mesure son électroencéphalogramme par exemple.
Quelles sont les principales difficultés ?
L'enseignement de physiologie humaine est très dense, tant en nombre d'heures qu'en coefficient. "De la molécule à la cellule, c'est la matière qui demande le plus de travail", alerte Soha. Pour Claire, ce sont les mathématiques. Au 1er semestre : dérivés, intégrales, équations différentielles. Au 2nd : statistiques et probabilités. Le programme est le même pour toutes les licences scientifiques. "On multiplie par deux le niveau de difficultés par rapport au lycée". Pour retravailler les notions, l'étudiante suit, deux soirs par semaine, les cours de monitorat dispensés par les étudiants de L2 et L3.
Et après ?
Pour Soha, ce sera le parcours biologie humaine et technologies de la santé en L3. "J'ai postulé pour passer le 1er semestre au Québec", indique l'étudiante qui vise ensuite un master en biologie santé, puis un doctorat pour devenir enseignante-chercheuse. Claire envisageait le même parcours pour entrer dans la police scientifique. Mais un ennui de santé suivi d'un service civique dans l'associatif ont déclenché chez elle l'envie de s'orienter dans la prévention des risques et donc vers le parcours santé, sécurité et environnement. Elle vise un master en management de la santé, de la sécurité et de l'environnement au travail, pour devenir responsable hygiène, sécurité et environnement.
Un conseil pour les futurs étudiants ?
"Si on acquiert dès les premières semaines sa méthode de travail, on peut dégager du temps pour soi", conseille Soha. L'étudiante ne rate aucun cours magistraux, prends des notes, les organise le soir même, apprend son cours avant le TD et participe beaucoup à l'oral. Pour sa camarade, il faut croire en soi. "Ce n'est pas parce qu'on n'a pas réussi ou tenté médecine qu'il faut suivre cette licence par dépit. Au contraire, elle ouvre beaucoup de portes, stress et concours en moins."
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Parution le 01/12/2023