Ma première année en...

Licence mathématiques PPPE

Parcours préparatoire au professorat des écoles

Image d'illustration, crédit photo ci-après

En licence de mathématiques à Fort-de-France en Martinique, Lucia et Lucas ont inauguré le PPPE (parcours préparatoire au professorat des écoles). Dès la 1re année, ils alternent cours de mathématiques à l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) et cours au lycée de Bellevue, avec 3 semaines de stages en école. Une formule qui a convaincu les deux étudiants.

Pourquoi une licence mathématiques avec PPPE ?

Tous deux bacheliers au profil scientifique, Lucas a suivi la spécialité mathématiques en terminale et Lucia SVT. Elle a choisi la licence de mathématiques parce qu’elle proposait le PPPE. "J’aurais pu opter pour une licence de SVT ou sciences de l’éducation et rester chez moi en Guadeloupe, mais j’ai préféré déménager pour entrer dans ce nouveau parcours de licence car j’ai toujours voulu devenir professeur des écoles." Pour preuve, elle a réalisé son stage de 3e en école maternelle. Lucas n’avait pas de trajet bien défini. Il hésitait entre une licence classique de mathématiques et un BTS immobilier ou tourisme.

Qu’est ce qui change par rapport au lycée ?

La 1re année a été "une découverte totale" pour Lucas, surtout à l’Inspé, où il a découvert les cours en amphi et un niveau élevé en mathématiques. D’autant que comme c’est une nouvelle licence, il n'avait pas pu se renseigner auprès d’anciens élèves. Heureusement, les enseignants "nous accompagnent et nous encouragent". Pas de changement en revanche pour les cours au lycée. "L’environnement on le connaît, avec un autre avantage : une petite promotion de 5 élèves. Les professeurs ont le temps de nous réexpliquer une notion mal comprise", se réjouit Lucia.

À quel rythme de travail faut-il s’adapter ?

"On a presque l’impression d’entrer en double licence ! ", prévient Lucia, qui étudie 6 jours sur 7 et à deux endroits différents, proches néanmoins : au lycée du lundi au jeudi et le samedi pour les cours d’EPS, puis à l’Inspé le vendredi. "C’est toute une organisation. Je cloisonne les deux, en priorisant la licence de maths." Le soir en semaine, l'étudiante révise les matières enseignées au lycée. Le vendredi soir et une demi-journée dans le week-end, elle travaille sa licence. Pour Lucas, "les journées sont intenses. Il faut décompresser dès que l’on peut, par le sport ou autre".

Quelles sont les matières préférées ?

C'est précisément "la pluridisciplinarité" de cette licence que Lucas apprécie. Au lycée, les contenus, orientés sur le métier, reprennent les fondamentaux de neuf disciplines : mathématiques, français, langue vivante, éducation musicale, arts plastiques, EPS, histoire, géographie, sciences et technologie. "La formation permet aussi de s'entraîner au CRPE (concours de recrutement de professeurs des écoles) à partir de sujets zéro." En musique et en sciences, le duo joue aux apprentis professeurs : "On apprend à préparer puis à mener des séances pédagogiques devant nos camarades." L’occasion de s’exercer à la gestion de classe et d’acquérir une posture.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

À l’unanimité : les enseignements de mathématiques à l’Inspé, concentrés sur une seule journée. Le programme est le même que pour les étudiants en L1 classique de mathématiques : limites et convergences, calcul algébrique, analyse 1 et 2, algèbre et outils mathématiques. À cause du Covid, Lucas n’avait pas pu "approfondir les notions liées aux suites et aux analyses de fonction en terminale". Il a pu compter sur les cours de remise à niveau proposés en début d’année. "Mais il faut quand même énormément travailler et avoir de la motivation", constate Lucia. Au lycée aussi, les sciences restent des matières exigeantes.

Quelles impressions côté stages ?

Pour les étudiants du PPPE, les 3 semaines de stages d’observation constituent les temps forts de la 1re année. Découverte des niveaux petite/moyenne sections, CM2 et CE1 pour Lucia et petite section, CE1 et CM1/CM2 pour Lucas. "Sous l’œil de mon tuteur, j’ai pu animer une séance sur le langage et la géométrie avec mon propre groupe d’élèves en maternelle", se réjouit encore Lucia. Quant à Lucas, hésitant au début, les stages lui ont permis de consolider son choix de devenir professeur des écoles.

Et après ?

Après la licence, les deux étudiants visent un master MEEF (métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) 1er degré pour préparer le concours de professeur des écoles et enseigner en outre-mer. Et si Lucas en décide autrement en cours de route ? Pas de problème ! "J’aurais l’avantage d’être à la fois diplômé en mathématiques, expérimenté dans l’enseignement et préparé à l’exercice du concours pour tenter le CAPES (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du 2nd degré) pour devenir professeur de maths au collège ou au lycée."